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Inoue Yasushi

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Message par eXPie Ven 13 Jan - 8:10

Inoue Yasushi
(Asahikawa, 06/05/1907-Tôkyô 29/01/1991)

Inoue Yasushi  A830

Fils d'un chirurgien militaire souvent muté, il est pendant un temps élevé par la maîtresse de son arrière-grand-père, une ancienne geisha qu'il appelle grand-mère - alors qu'elle est étrangère à la famille Inoue. Il est un pratiquant assidu du judo (ceinture noire).

Il écrit des poèmes dès 1929. Après des études en philosophie à Kyoto et une thèse sur Paul Valéry, il se lance dans la littérature en publiant des poèmes et nouvelles dans des magazines, puis dans le journalisme, carrière entrecoupée par le service militaire (1937-1938).

Il se fait connaître grâce à une nouvelle récompensée par le prestigieux Prix Akutagawa (芥川賞) en 1949 : Combats de taureaux (闘牛, Tōgyū). Il se met ensuite à publier un grand nombre de romans et de nouvelles dont les thèmes sont, souvent historiques et minutieusement documentés, comme La Tuile de Tenpyō (天平の甍), 1957) ou Le Maître de thé (本覚坊遺文), 1981).

Élu en 1964 à l’Académie des Arts, il préside en outre l’Association littéraire japonaise de 1969 à 1972. Il reçoit l’Ordre National du Mérite en 1976. Il sera également élu vice-président du PEN Club International en 1984.

Certaines de ses œuvres ont été adaptées au cinéma. Furin kazan (風林火山, en 1953) est adapté par Hiroshi Inagaki (稲垣浩) et filmé par Akira Kurosawa (黒澤明). Asunarô (あすなろ物語) est adapté en 1955 par Akira Kurosawa et filmé par Hiromichi Horikawa. Honkakubō Ibun (Le Maître de thé, 1981) inspire Kei Kumai (熊井啓) pour son film Sen no Rikyu - honkakubō ibun (千利休 本覚坊遺文) en 1989 qui obtient un Lion d'argent au Festival du film de Venise.
(Wikipedia)
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Message par eXPie Ven 13 Jan - 8:15

Inoue Yasushi  Inoue-shirobamba-p

Shirobamba (Shirobamba, しろばんば, 1960-1962 ; 249 pages, Folio, traduit en 1991 par Rose-Marie Fayolle avec la collaboration d'Anne Rabinovitch).

"C'était pendant la quatrième ou cinquième année de l'ère Taishô, il y a donc environ quarante ans. Les enfants avaient l'habitude, le soir, de courir çà et là, sur la route du village, en criant « Les shirobamba, les shirobamba ! ». Ils poursuivaient ces petites bêtes blanches qui flottaient comme des flocons d'ouate dans le ciel commençant à se teinter des couleurs du crépuscule. Ils essayaient en sautillant de les attraper à mains nues, ou faisaient tournoyer une branche pour tenter de les faire s'accrocher aux feuilles. Le mot shirobamba, qui signifiait « vieille dame blanche », était en fait le surnom de ces insectes. On ne savait pas d'où ils venaient, mais on n'était pas étonné de les voir apparaître le soir venu. D'ailleurs, on ne savait pas exactement si c'était le soir parce que les shirobamba étaient là, ou inversement. Ces insectes étaient blancs quand il faisait encore jour, mais bleuissaient progressivement au fur et à mesure que la nuit tombait." (page 9).

Inoue Yasushi  Inoue-shirobamba-insecte-p
Un shirobamba, qui est apparemment une sorte de puceron : Prociphilus oriens (voir http://en.wikipedia.org/wiki/Prociphilus et wikipedia japonais ici et là). Les shirobambas sécrètent une substance qui ressemble à du coton ou de la neige et se laissent généralement porter par le vent.

Kôsaku, un petit garçon, est le héros de l'histoire. C'est l'auteur, petit : le livre est "très largement autobiographique" (quatrième de couverture).
Kôsaku vit avec celle qu'il appelle "grand-mère" Onui , mais qui est en fait la maîtresse de son arrière-grand-père, décédé depuis longtemps.
"La véritable demeure de Kôsaku, que l'on appelait « La maison d'en-haut », se trouvait en face de la mairie. Son grand-père et sa grand-mère y habitaient, ainsi que les frères et soeurs de sa mère, des garçons et des filles qui étaient donc ses oncles et tantes. Mitsu, la plus jeune, avait le même âge que lui." (page 10).
Ses parents (le père est militaire) et sa soeur vivent très loin de là, à Toyohashi. "Là", c'est un petit village, Yu-ga-Shima, la toile de fond du roman. Pour aller voir ses parents, il lui faut prendre la voiture à cheval, le tramway et le train. C'est une expédition. D'ailleurs, quand Kosaku et grand-mère Onui vont voir les parents de l'enfant, puis reviennent au village, on a ceci :


"La grand-mère de la maison d'en haut arriva tout essoufflée et se répandit en salutations comme si elle accueillait des voyageurs qui revenaient des pays étranges. Les voisins qui s'étaient précipités les saluèrent en termes excessivement polis, sans doute parce qu'ils ne les avaient pas vus depuis plusieurs jours. Ils employaient vis-à-vis d'eux les paroles qu'ils auraient adressées à des gens qu'ils voyaient pour la première fois, et tous sans exception regardaient avec curiosité en direction des bagages empilés aux pieds de grand-mère Onui. Celle-ci alors s'exprima avec une certaine arrogance, comme si le fait d'être allée à Toyohashi l'avait fait s'élever d'un cran dans la hiérarchie [...] (pages 122-123). 

C'est un monde où
"Les enfants, surtout ceux des petites classes, pensaient qu'il n'y avait rien de plus effrayant que les instituteurs. Les parents, de leur côté, quand les enfants ne leur obéissaient pas, disaient volontiers : « Je le dirai au maître d'école ! » et les gosses avaient si peur que, dans la plupart des cas, ils faisaient aussitôt ce qu'on leur demandait. C'étaient les parents qui inculquaient à leurs enfants la pensée que l'école était un endroit épouvantable et que les maîtres étaient redoutables."(page 36).


Shirobamba, c'est la campagne, les baignades dans la rivière, les jeux entre gosses, les différences entre les gens des villes et des campagnes, les événements qui ponctuent les années (fêtes de l'école, courses de chevaux), mais aussi les histoires de familles, les ragots ; et, d'un point de vue plus personnel concernant Kôsaku, c'est le récit des "premières fois", sa découverte de la vie, de la mort, tout ça.


Un très bon roman, vraiment très agréable à lire, très "vivant". On sent du vécu derrière.

La suite juste après.
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Message par eXPie Ven 13 Jan - 8:21

Inoue Yasushi  Inoue-kosaku-p[


Kôsaku (Shirobamba, 1960,1962 ; 251 pages, Denoël - Empreinte, traduit en 1995 par Geneviève Momber-Sieffert).
Deux ans se sont écoulés depuis la fin du volume précédent (Shirobamba). Kôsaku a maintenant onze ans. 

"Le nouveau directeur du Bureau impérial d'administration des Eaux et Forêts d'Amagi devait arriver ce jour-là au village de Yu-ga-Shima, et les enfants étaient tout excités par la nouvelle. Comme ils savaient déjà que cet homme avait une fille de douze ans et un garçon de neuf, ils étaient très curieux de voir à quoi ceux-ci ressemblaient." (page 7). 

Fascinants, ces gens qui viennent d'ailleurs. La fille, Akiko, est d'ailleurs spécialement fascinante aux yeux de Kôsaku.

"« Ah, quel magnifique coucher de soleil ! Je n'en ai jamais vu d'aussi beau ! »
Kôsaku regarda vers l'ouest, dans la direction duquel le visage d'Akiko était tourné. Effectivement les nuages, qui couvraient une partie du ciel, étaient incendiés par les rayons du soleil couchant. Il trouvait lui aussi ce spectacle splendide, mais il aurait été bien en peine de dire si c'était le plus beau coucher de soleil qu'il ait jamais vu, tout simplement parce qu'il ne lui était encore jamais venu à l'idée de les comparer les uns aux autres. Maintenant qu'Akiko le lui avait fait remarquer, cependant, il se dit qu'il était bien possible que celui-ci fût particulièrement admirable. [...]
Kôsaku se sentit étrangement mélancolique d'un seul coup. Ce n'était pas vraiment de la tristesse ni du chagrin qu'il éprouvait, mais une sorte d'apathie devant la grande banalité de la vie. C'était la première fois qu'il ressentait quelque chose de ce genre.[" (page 35).

Eh oui, encore une première fois !

Des ruptures se profilent à l'horizon, et tout particulièrement un événement majeur en ligne de mire : le collège.
Mais avant cela, il faut réussir l'examen d'entrée, et donc travailler très dur, surtout pour intégrer un bon collège d'une ville. En effet, le niveau n'est vraiment pas le même entre les écoles de la ville et celles de la campagne. Un instituteur lui dit : 
"« Il paraît que tu es le meilleur de ta classe, ici, mais en ville, avec ce niveau, si tu ne te réveilles pas, tu risques de ne réussir à entrer nulle part, même pas dans une école moyenne. [...]»" (page 163). 

Grand-mère Onui n'encourage pas vraiment Kôsaku : travailler trop, ça abîme la santé, et la santé, c'est ce qu'il y a de plus important.

Typhon, découvertes diverses liées à des visites à de la famille qui habite dans des villes... Kôsaku élargit son horizon.

Pour résumer : la suite des aventures de Kôsaku, son initiation à la vie, dans la lignée du volume précédent.
Très bien.

Seize ans après la parution en grand format, le livre sort enfin en format poche (juin 2011).
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Message par domreader Mar 27 Fév - 17:01

Les Chemins du Désert
INOUE Yasushi
 
Dans la Chine médiévale du début du 11ème siècle un jeune lettré, décide de partir vers l’ouest du pays après avoir raté ses examens. Le destin met sur son chemin une femme du peuple Xiaxia destinée à un sort particulièrement atroce, il la sauve et c’est alors qu’il décide de partir à la recherche de ce peuple pour apprendre leur langue et leur écriture. Les Xiaxias sont une ethnie guerrière qui menace la Chine sur ses frontières de l’ouest.  

Alors commence le périple étonnant de Xingte, qui se retrouve très vite enrôlé de force dans l’armée Xiaxia sous les ordres d’un jeune officier ambitieux. Il tombera amoureux d’une princesse ouïghour qu’il trahira avant de se retrouvé à nouveau mêlé aux conflits sans fin des différentes ethnies de l’ouest du territoire. C’est avec un courage aveugle et inconscient qu’il fait face aux batailles et aux sièges comme résigné à n’être que le jouet d’une immense tourmente sur laquelle il n’a que peu de prise. 

Un curieux roman d’apprentissage, car ce jeune homme même s’il surmonte les épreuves, se laisse balloter par le sort sans se montrer maître de rien, sauf dans un épisode de la fin du roman où son amour des lettres lui fait prendre une initiative décisive. Néanmoins la fatalité le rattrape toujours, même aux confins du désert. 

J’avoue avoir été dubitative, un tantinet frustrée en refermant le livre, parce que ce héros est tenu à distance, désincarné : ce n’est qu’un jouet obéissant, sans beaucoup de sentiments. Peut-être est-ce parce que des codes philosophiques, et leur expression concrète dans la conduite d’un homme à cette époque me sont totalement inconnus. En revanche, le roman se lit agréablement car toutes les péripéties guerrières et autres tiennent le lecteur attentif, et quelques jolis passages poétiques sont aussi à mettre au crédit de l’auteur.

Je n'ai sans doute pas commencé par le bon ouvrage ? !

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Message par eXPie Mar 27 Fév - 21:34

Ses livre d'inspiration autobiographiques (Shirobamba / Kôsaku ) te plairaient sans doute plus...
Inoué a beaucoup écrit, dans des genres différents...
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Message par kenavo Lun 14 Fév - 2:47

Inoue Yasushi  A5287
Le fusil de chasse
Présentation de l’éditeur
Le Fusil de chasse, ou les multiples facettes d'une impossible passion.
Trois lettres, adressées au même homme par trois femmes différentes, forment la texture tragique de ce récit singulier.
Au départ, une banale histoire d'adultère. A l'arrivée, l'une des plus belles histoires d'amour de la littérature contemporaine. Avec une formidable économie de moyens, dans une langue subtilement dépouillée, Yasushi Inoué donne la version éternelle du couple maudit.
Bon, je ne saurais pas dire si c’est une « des plus belles histoires d’amour de la littérature contemporaine » mais pour fêter la Saint-Valentin, cela passe Wink

L’amour dans le cas de ces trois lettres, se présente plutôt comme déception, infidélité et duperie.

Oui, on va dire que tout cela va souvent de paire avec l’amour. Et je ne pense pas que j’ai lu cet aspect mieux que chez Yasushi Inoui.

C’est vraiment fort comment il construit cette histoire pour montrer tout un univers.

Fascinant.

Inoue Yasushi  A_fil_10

Nishijima Katsuyuki, Cool Day

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George Gershwin
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Message par domreader Ven 17 Juin - 9:20

Le Fusil De Chasse
Yasushi Inoue
 
Ce court roman est composé de trois longues lettres adressées à un même homme Josuke Misugi. La première est une lettre de Shoko, la fille de sa maîtresse Saïko qui vient juste de mourir. La seconde est une lettre de son épouse Miduri, son épouse qui lui fait de bien cruelles révélations, et enfin la dernière est de sa maîtresse Saïko, alors qu’elle est sur le point de mourir.
 
Trois lettres, trois femmes qui ont souffert pour lui ou par lui. Trois lettres qui vont petit à petit nous révéler les dessous de ce ‘couple’ triangulaire, l’éternelle histoire du mari, de la maîtresse et de la femme trompée. Non pas une longue histoire d’amour comme la quatrième de couverture voudrait nous le faire penser, mais plutôt comme le disait Kenavo, une longue histoire de duperie, de mensonges bien gardés qui s’emboîtent les uns dans les autres à la manière des poupées russes.
 
Ce court roman ne manque pas d’intérêt par la manière dont les différents degrés de mensonges nous sont révélés. Il se lit rapidement et agréablement. Le style ne m’a pas vraiment frappée, pas plus que les personnages qui manquent un peu de complexité.

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