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Hong Sang-soo

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Message par Aeriale Sam 27 Mai - 16:16

-Un jour avec, un jour sans -

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Un réalisateur d'Art et d'essai, connu des initiés, vient présenter son film dans une petite ville. Arrivé trop tôt, il se balade dans un temple et fait la connaissance d'une jeune fille. Elle est artiste peintre et lui propose de lui montrer ses  tableaux. Ca c'est pour le topo, rien d'original  sauf que l'action est filmée deux fois, et avec deux cas de figure un peu différentes.

Un procédé qui rappelle celui de Resnais (Smoking or not smoking) mais en plus épuré, moins bavard et plus asiatique, surtout! Tout se passe dans le temps que prend le cinéaste à filmer ses personnages. Tout est lent, précis, parfois un détail change, l'humeur ou la situation, et de cela découle une issue différente. C'est frais, subtil, cela parle de rencontres, et d'amour sans forcément le montrer, et c'est juste parfait. Dans une version, ils se loupent, dans l'autre ...Vous verrez, mais chacune a son charme et on s'amuse à se rejouer les scènes en notant les variations, le léger truc qui fait que, paf...Les réactions vont à l'encontre.

Perso, j'ai adoré la première version, forcément le plaisir de la surprise. Mais la deuxième est drôle, plus actuelle peut être aussi! Bref allez y accompagné, vous pourrez discutailler à loisir sur l'incidence des deux, selon les sensibilités, ou les visions de chacun. Merci du conseil @Arabella, un film  tout en délicatesse (Jamais vu de film de lui)

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Message par Arabella Sam 27 Mai - 17:15

Merci, @Aeriale, je me sens moins seule sur le fil.

Maintenant il n'y a plus qu'à attendre la sortie des deux films présentés à Cannes, sans oublier celui qui a été primé à Berlin.

Hong Sang-soo, l'homme qui tourne plus vite que son ombre, pour le plus grand plaisir de ses fans. Hong Sang-soo - Page 2 3934884069

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Message par Aeriale Mer 14 Juin - 12:39

Arabella a écrit:Hong Sang-soo, l'homme qui tourne plus vite que son ombre, pour le plus grand plaisir de ses fans.
Ha ha, peut être tourne t'il trop? Pas convaincue par son dernier présenté en sélection officiel à Cannes  Neutral

-Le jour d'après-
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Areum s’apprête à vivre son premier jour de travail dans une petite maison d’édition. Bongwan, son patron, a eu une relation amoureuse avec la femme qu ’Areum remplace. Leur liaison vient de se terminer.
Ce jour-là, comme tous les jours, Bongwan quitte le domicile conjugal bien avant l’aube pour partir au travail. Il n’arrête pas de penser à la femme qui est partie. Ce même jour, la femme de Bongwan trouve une lettre d’amour. Elle arrive au bureau sans prévenir et prend Areum pour la femme qui est partie...

Ayant beaucoup aimé Un jour avec, un jour sans, J'étais très impatiente de le voir. Déception, je me suis copieusement ennuyée. Le précédent avait pour moi le charme de la nouveauté, j'avais adoré ce principe d'imaginer la même scène selon des approches différentes. Ici Sang Soo  reprend quelques ficelles: scènes plus ou moins similaires  tournées différemment, dialogues enfumés autour de soju, discussion à la Rohmer sur l'amour, la fidélité, la lâcheté, etc etc. Les acteurs parlent beaucoup mais ça manque terriblement de rythme et on ne sort pas des mêmes décors ( ici le bureau d'édition du personnage principal, ou de rares séquences chez lui )

Ajouté au fait que je n'étais pas dans les conditions optimales pour ce genre de film, très bavard et intimiste ( manque de sommeil et heure digestive) le noir et blanc n'aidant pas, j'ai fini par m'assoupir et louper quelques réparties. J'étais même un peu perdue au début, confondant les deux plus jeunes actrices (qui se ressemblent beaucoup)

Bref, pas d'idées fracassantes et un peu trop marqué "film d'auteur"a mon goût. C'est mon troisième loupé du mois après Les fantômes d'Ismaël et L'amant double. C'est toujours  le cas quand les figures de style prennent le pas sur  l'émotion...

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Message par domreader Mer 14 Juin - 20:21

Bon tant pis alors....Il y a des loupés;

  Vendredi je vais voir Ce Qui Nous Lie de Klapisch avec des amis, et après il y a une dégustation de Bourgogne. Top non ? Si le film est décevant on pourra se consoler. bigwine

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Message par Arabella Mer 14 Juin - 21:38

Je l'ai vu et adoré...post à suivre...

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Message par Arabella Jeu 15 Juin - 16:41

Le jour d'après


Un éditeur a une liaison avec son employée. Sa femme se doute plus ou moins de l'affaire et lui met la pression, son amoureuse voudrait bien qu'il quitte sa femme. L'affaire se complique par l'arrivée d'une nouvelle employée, que l'épouse prend pour la maîtresse...Bongwan essaie de concilier l'irréconciliable, sans soucis des dégâts qu'il provoque.

Bien sûr nous sommes chez Hong Sang-soo, avec toujours les variations autour des mêmes thèmes et des personnages qui se ressemblent d'un film à l'autre. Mais ce n'est jamais pareil, il y a toujours des variations autour des thématiques proches, mais à chaque fois avec une autre approche, une autre tonalité. Et souvent une musique qui revient ponctuer le film et lui donner son ambiance particulière. Ici, elle donne le là dès le début : nous sommes incontestablement dans quelque chose qui joue dans le mélo, ou tout au moins cette approche là, même si elle est détournée, et mise à la sauce du metteur en scène. Une convention, un genre reviennent relookés selon la sensibilité si particulière du Coréen.

Qui aime bien entremêler des récits, des récits alternatifs, des récits entre des personnages qui sont les mêmes sans l'être, la même histoire vue par différents personnages...les variations peuvent se faire à l'infini. Ici, ce sont différents moments, qui s'entrecroisent, mêlant passé, présent, futur....il faut à chaque nouvelle scène se demander à quel moment nous nous trouvons. L'histoire de l'adultère progresse, nous finissons par avoir le déroulé de cette histoire banale, mainte fois vécue et racontée, prévisible quelque part. Mais ici unique, complexe, par la façon dont elle est racontée. Et surtout Hong Sang-soo, ouvre des champs de possibles à l'infini. La nouvelle employée qui arrive et qui ne restera qu'un jour, aurait pu devenir la nouvelle maîtresse, la rencontre entre elle et son patron, le jeu de la séduction qui s'installe pourrait ressembler à celle qui a eu lieu avec le même homme et la précédente employée. Les personnages jouent des rôles, fonctionnent selon des schémas répétés à l'infini, auxquels ils ne peuvent d'une certaine façon échapper. Prisonnier d'eux-mêmes, de leurs habitudes et routines, ils se cognent douloureusement aux barreaux de leur finitude. Comme dans la scène finale, dans laquelle Bongwan ne reconnaissant pas Areum, reprend presque les mêmes mots et les mêmes questions. Heureusement son interlocutrice est moins prévisible et plus maîtresse de ce qui arrive, et c'est elle qui met d'une certaine façon fin au jeu.

Car comme d'habitude chez Hong Sang-soo, les femmes s'en tirent moins mal que les hommes. Bongwan est terriblement lâche, égoïste, veule, malhonnête. En même temps, et là Hong Sang-soo est vraiment fort, en quelques scènes où il fait connaissance avec Areum et l'air de rien entre dans le jeu de la séduction, il se met à dégager un charme nonchalant et d'autant plus redoutable, on voit très bien comment fonctionne l'attirance et l'amour qu'il arrive à provoquer, alors que sa personnalité devrait faire fuir.

Parce qu'elles tiennent terriblement à lui, ces femmes si belles et remarquables présentes dans le film, prêtes à en venir aux mains s'il le faut, et à toutes les petites vacheries possibles et imaginables vis à vis des rivales. Ce sont les seuls moments qui reviennent à un registre un peu plus ludique, très présent dans certains films de Hong sang-soo. Areum (l'extraordinaire Kim Min-Hee ) est évidemment la grande gagnante, elle rayonne, entre émotion, charme, tendresse et une progressive affirmation qui lui permet de sortir du jeu la tête haute. Et repartir avec un livre de Soseki (pourquoi pas Le pauvre coeur des hommes, cela irait bien au film).

Une pure merveille, une autre brique dans l'oeuvre que Hong Song-soo construit de film en film, unique, même si avec plein d'influences, digérées et réappropriées, pour en faire un univers complètement original et personnel.

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Message par Arabella Mer 24 Jan - 20:36

Seule sur la plage la nuit


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Une Coréenne, à Hambourg. Elle passe du temps avec une amie, se ballade. Elle attend un homme. Elle n'est pas sûre qu'il vienne, il est marié. Dans la deuxième partie du film, la plus longue, elle est en Corée. Là aussi elle retrouve des amis, il y a des ballades, des repas arrosés comme tous les films de Hong Sang-soo. Nous en apprenons un peu plus sur elle, elle est comédienne, l'homme qu'elle a aimé était metteur en scène, leur liaison a nuit à sa carrière. Dans un rêve, elle retrouve son amant, et lui dit, tout au moins en partie, ce qu'elle éprouve dans la situation.


Ce film est avant tout une déclaration d'amour de Hong Sang-soo à Min-Hee Kim, l'actrice principale et sa compagne. Celle pour laquelle il a quitté sa femme, provoquant un grand scandale en Corée. Mais évidemment, ce n'est pas vraiment son histoire qu'il raconte, puisque le cinéaste du film n'a pas franchi le pas.

Le film est assez impressionniste, et simple dans la trame narrative, sans les jeux de possibles alternatives et les entrecroisements dans l'action auxquels nous avaient habitué les derniers films de Hong Sang-soo. Il y a une douceur dans le film, d'affection entre les personnages, surtout féminins. Une douce mélancolie irradie de tout le film. Plutôt qu'une narration, il s'agit d'atmosphères, d'ambiances, de ressentis, de moments. Min-Hee Kim est d'une beauté et d'une grâce rayonnantes.

Ce ne sera pas mon film préféré de Hong Sang-soo, mais il a beaucoup de charme.

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Message par Arabella Ven 9 Mar - 20:37

La caméra de Claire / Hong Sang-soo


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Hong Sang-soo, ou le cinéaste qui tourne plus vite que son ombre : il paraît que ce film a été tourné en cinq jours, pendant le festival de Cannes. Même pour Hong Sang-soo, c'est une sorte de record, et on ressent tout de même un manque de fignolage, qui peut désarçonner les habitué d'un cinéma léché, fini, dans lequel tout est programmé. Ici, il y a un aspect work in progress, qui fait qu'au final le film est aussi une interrogation en filigrane sur ce que c'est que de faire du cinéma.

Il y a au final une cohérence impressionnante : nous sommes à Cannes, pendant le festival, en quelque sorte l'endroit et le moment où le cinéma règne comme nul part ailleurs. Même si finalement, les lieux que nous montre Hong Sang-soo ne ressemblent à rien, nous ne voyons pour ainsi dire rien de toute l'agitation, paillettes et stars. Les trois personnages principaux coréens y sont reliés : il y a le cinéaste venu présenter son film, sa productrice, et une jeune femme employée par cette dernière. Un triangle amoureux comme souvent chez Hong Sang-soo. Et Isabelle Huppert en professeur en goguette, qui prend des photos et rencontre successivement nos trois personnages, et participe à leur histoire. C'est elle qui dit et défend l'importance de l'image, de l'art d'une façon plus générale, qui transforme la réalité et surtout les êtres.

C'est léger (certains diront peut-être trop) mais grave en même temps, la souffrance et la cruauté sont toujours là, tapies, possibles. Le désir, l'amour, sa fin, la jalousie, l'impossible et indispensable relation à l'autre. Et la façon dont l'art s'empare de cela pour le transmuter, et nous aider sans doute à le vivre. 

Délectable.

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Message par Aeriale Mar 27 Mar - 13:22

-La caméra de Claire-



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Un titre qui fait bien sûr penser à Rohmer, avec des thèmes qui reviennent autour du couple et du triangle amoureux, Cannes et Isabelle Huppert, cette fois. Le tout a de quoi intriguer si on est un peu sensible à ce cinéma intimiste.

J'y ai trouvé un charme indéniable, dû en grosse partie au jeu évanescent de l'actrice coréenne, Kim Min-Hee, et de cette caméra qui se balade sur une plage, dans les cafés ou au restaurant, captant des personnages que l'on croirait filmés à leur insu.

C'est peut être cela qui me séduit le plus chez ce cinéaste. Son obsession de faire vrai, au plus près des choses, d'éliminer le superflu jusqu'à l'os quitte à paraître peu inspiré, voire vide. Il faut sans doute prendre son temps et savoir regarder, comme Claire et son Polaroïd, jusqu'à ce que cela fasse sens. (Par exemple, ce tunnel que Manhee regarde sans y rentrer, alors que Claire plus frontale, s'y introduit sans hésiter. Est-ce le subconscient de la première? Ses souvenirs? )

Vu comme ça, l'ensemble semble léger. Des discussions avinées, des hasards et des détours pour nous parler de choses simples mais inévitables: Les ruptures, la jalousie, la culpabilité. Et surtout la fin nous prend à l'improviste, nous laissant en plan dans le noir. Interloqué et frustré.

Drôle de cinéaste, qui filme un Cannes déserté, s'amuse à nous montrer l'envers du décor dégraissé des paillettes et de l'agitation, pour nous ramener à l'essentiel. La violence des ruptures, la solitude qui l'accompagne, des bouts de vie à recoller par nous mêmes et tant pis si on a loupé des morceaux. C'est à prendre ou à laisser, sans concessions. Pas incontournable c'est sûr, mais j'ai passé un bon moment :-)

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Message par Arabella Ven 21 Déc - 21:28

Grass

Hong Sang-soo - Page 2 Dzocem11


Une femme sur laquelle nous n'apprendrons rien, écrit sur son ordinateur dans un café. Nous ne saurons pas non plus ce qu'elle écrit vraiment, même si elle parle à un moment d'un journal. Elle observe également, et dans ce café, un certain nombre de couples viennent, et le lieu calme, dans lequel le patron passe de la musique classique occidentale, est propice aux confidences et aux conversations intimes et décisives. Que la femme suit et qui semblent l'inspirer.

Film étrange, désincarné, conceptuel, qui jongle d'une certaine façon avec tous les éléments présents dans les films de Hong Sangsoo : les scènes de café ou de restaurant, dans lesquels on en vient rapidement à boire, et à échanger des propos qui vont plus loin que ce que la bienséance ou le bon sens voudraient. Des histoires de couples aussi, d'amour, de désir, de mort éventuellement, ou du gâchis d'une vie. Mais dès les premiers échanges, les scènes sont comme un peu forcées, un peu outrées. Comme une sorte de parodie, on dit parfois le théâtre dans le théâtre, il faudrait une expression du même type pour le cinéma, je dirais que les couples jouent à être des couples d'un film de Hong Sangsoo, en un faisant un tout petit peu trop, pour dire au spectateur que nous sommes dans un film, que c'est pour faire semblant. C'est décousu, nous ne connaissons qu'un petit bout d'une histoire, avant de passer à la suivante, avant de reprendre éventuellement celle qu'on avait délaissée. Et tout ce petit monde se connait et finit par se rejoindre. Même la femme seule, finit par accepter de faire partie du groupe.


C'est très drôle parfois, parfois très intriguant. On ne comprend pas tout forcément, il y a une sorte de stylisation, des bouts d'histoires archétypales, comme un puzzle. Hong Songsoo semble se demander, ce qu'est le cinéma, ces histoires, ces personnages auxquels on croit, auxquels on s'identifie, le temps d'un film, ce qu'est l'illusion d'un film. Où l'on arrête d'être un spectateur, et pourquoi.



A voir, à revoir, à discuter, à réfléchir...A mon avis génial tout simplement. 

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Message par Aeriale Dim 23 Déc - 8:55

Toujours des histoires de couples, de discussions dans des cafés et cette caméra qui s'insinue partout sans plus d'explications, on dirait :-)

Ca parait encore plus flou et intrigant que Le jour d'après, par exemple. Mais je suis bien curieuse de voir ce que cela donne ;-)

Merci @Arabella, je suis preneuse!
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Message par Arabella Sam 2 Fév - 14:17

Les variations Hong Sang-soo / Dir. Simon Daniellou et Anthony Fiant


Cinéaste sans doute peu connu du grand public, mais plébiscité par la critique et par les festivals, où il est très présent, et dans lesquels il a remporté de nombreux et importants prix, Hong Sang-soo poursuit à un rythme très intense (un et même plusieurs films sortent par an) une oeuvre singulière, en apparence proche par les sujets, personnages, façon de filmer, mais en réalité très complexe et en constante évolution.

Le présent volume, constitués d'une dizaine d'essais écrits par des critiques et universitaires (certains pouvant être et l'un et l'autre) propose des analyses, des tentatives d'interprétation, selon diverses approches, points de vue, clés de lecture.

Les contributeurs interrogent le rapport au monde des films de Hong Sang-soo, leur réalisme, la mise en scène des lieux, des gestes, des mots. D'autres se penchent sur la façon dont s'élaborent les récits, comment s'articulent les espaces temps réels ou imaginaires, comment se définit l'identité des individus, comment se résout (ou pas) l'indétermination. Pour tenter de rentrer plus en avant dans l'oeuvre du cinéaste coréen, certaines analyses s'appuient sur des théories ou écrits de Bergson, Deleuze, Kierkegaard, Debord, Merleau-Ponty etc Des philosophes, des penseurs, presque plus que d'autres cinéastes, même si au passage, ces derniers sont aussi évoqués : Rivette, Resnais, Antonioni etc. Mais presque à l'arrière plan, comme si pour tenter de comprendre, d'appréhender les films de Hong Sang-soo, des outils puissants étaient nécessaires, tant l'oeuvre semble échapper, par ses multiplies facettes à toute tentative de résumée, d'interprétation, de lecture univoque. Certains contributeurs évoquent les mêmes films, et une approche différente, en mettant en avant un autre angle, en ferait presque autre chose. Ces films semblent donner lieu à des lectures diverses à l'infini, solliciter le spectateur une fois le film achevé dans un travail pour donner sens, qui peut se poursuivre tant que l'envie existe.

Il ne faudrait pas imaginer pour autant qu'il s'agit de films inaccessibles ou même difficiles : lors des projections dominent souvent un plaisir immédiat, le jeu, l'humour ou l'émotion. Mais quelque chose déraille toujours à un moment donné, on sort d'un récit univoque, linéaire, l'air de rien. Lorsqu'on discute de ces films, chacun a une vision différente de ce qui s'y est passé, personne ne semble avoir compris exactement la même chose au déroulé d'un récit, en méandres et détours : des rêves dont il est parfois difficile de délimiter le début et la fin, des retours en arrière, sans préavis, et qui font que passé, présent et futur se mélangent, différentes versions données d'un même événement etc.

Les analyses données ici par les spécialistes reflètent cette spécificité, et la multiplicité des points de vue, rejoint quelque part, la multiplicité à l'oeuvre dans les films de Hong Sang-soo : celle des personnages, parfois en contradiction avec eux-mêmes, celles des événements, des causes. Mais le livre donne quelques pistes intéressantes, et provoque l'envie de revoir les films, pour essayer de voir les détails qui nous ont échappés, pour confirmer sa propre vision, ou tout simplement pour le plaisir de s'immerger à nouveau dans cet univers complexe mais au combien ludique et gratifiant. En attendant les prochains opus de cette oeuvre en perpétuelle construction.

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Message par Arabella Mer 19 Aoû - 21:17

Hotêl by the river

Je me suis précipité pour voir ce film dès mon retour de vacances, craignant sa disparition des écrans. Et j'ai été récompensée par un film splendide, dans une tonalité un peu différente de ses films précédents, Hong Sang-soo semble avec la maturité, développer une approche plus réflexive, plus mélancolique, peut-être moins ludique, mais sans doute plus touchante.

Un vieux poète est logé gratuitement par le propriétaire d'un hôtel avec qui il a sympathisé. L'hôtel est presque vide, il y a femme seule qui loge au même étage que le vieil homme, qu'elle fascine, par sa beauté, et par une sorte de fragilité. Elle est rejointe par une amie, avec qui elle évoque un peu sa situation : elle a été abandonnée par l'homme qu'elle aimait, qui a préféré revenir vers sa femme. Le poète a demandé à ses deux fils de venir pour la journée, il souhaite en quelque sorte leur faire ses adieux. Ils ne les connaît pas si bien, il a quitté leur mère pour une autre femme alors qu'ils étaient enfants. Ils auront un peu l'occasion de parler de tout cela, explorer certains non-dits, en particulier pendant la fameuse scène de beuverie, rituelle dans tout film de Hong Sang-soo. Mais là, c'est beaucoup moins paroxysmique, l'alcool permet de dire, mais sans que cela tourne à la destruction, c'est même presque l'inverse.

Le personnage du poète est vraiment de toute beauté, à la fois avec une composante de sagesse, mais aussi de douce folie, un homme qui a fait des erreurs, mais qui est prêt à les reconnaître, qui ne s'abuse pas sur lui-même. Il est très touchant, comme est très touchante (mais là c'est plus habituel chez Hong Sang-soo) la jeune femme jouée par Kim Min-Hee. Le relation entre les deux femmes est aussi très belle. Le groupe des hommes et celui des femmes évoluent en parallèle, en se croisant, mais en s'ignorant presque, le poète assurant une sorte de lien fragile entre les deux univers, qui pourraient apparaître dans des sphères séparées, sans communication possible.

Tout cela tourné dans un noir et blanc splendide, dans des paysages hivernaux, dans cette sorte d'hôtel déserté, un endroit hors du temps, dans lequel tout est possible, et chacun peut au final se rencontrer soi-même.


Un film immense.

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Message par Aeriale Jeu 20 Aoû - 8:40

Eh bien.. il ne doit pas être programmé partout En tout cas, je ne l’ai pas vu à l’affiche à Nice.

Et encore un de sa filmographie auquel tu as succombé! Tu restes une inconditionnelle :-)

 Je surveillerai s’il passe...
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Message par Arabella Jeu 20 Aoû - 12:58

Il est sorti début août, à Paris c'est encore visible, mais pas dans beaucoup de ciné non plus, ailleurs c'est forcément plus problématique.

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