Sylvia Plath
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Sylvia Plath
Bio
Darkanny a écrit:Elle est née le 27 octobre 1932 à Jamaica Plain, dans la banlieue de Boston, et morte le 11 février 1963 à Londres, c'est un écrivain américain ayant produit essentiellement des poèmes, mais aussi un roman, des nouvelles, des livres pour enfants et des essais. Si elle est surtout connue en tant que poète, elle tire également sa notoriété de The Bell Jar (en français, La Cloche de détresse), roman d'inspiration autobiographique qui décrit en détail les circonstances de sa première dépression, au début de sa vie d'adulte.
Depuis son suicide en 1963, Sylvia Plath est devenue une figure emblématique dans les pays anglo-saxons, les féministes voyant dans son œuvre l'archétype du génie féminin écrasé par une société dominée par les hommes, les autres voyant en elle une icône dont la poésie, en grande partie publiée après sa mort, fascine comme la bouleversante chronique d'un suicide annoncé.
-La cloche de détresse-
Ce récit d'une jeune fille promise à un brillant avenir et emportée dans un tourbillon au début du roman, qui subitement se rend compte de la futilité de la vie et connait ses premières angoisses, est profondément percutant. On peut aisément comprendre qu'il ait marqué toute une génération car ce thème du choix et de la détermination face à nos aspirations (à supposer qu'on en ait) tout en devant se conformer à un cadre, est totalement effrayant, si on y réfléchit trop.
C'est le cas d'Esther, tiraillée entre sa vocation et le modèle que l'époque lui offrait. Une existence routinière, un amoureux décevant, et des mirages new-yorkais vite confrontés à la réalité de sa petite bourgade. A son retour le choc est rude. Elle va sombrer dans une dépression, accrue par son extrême sensibilité et sa trop grande lucidité. Lucidité qu'elle conservera malgré tout et qui l'aidera à transcrire son mal et ses expériences des milieux hospitaliers avec beaucoup d'humour, indispensable ici pour ne pas sombrer avec elle.
J'ai comme vous été happée par son écriture, très fluide, très prenante. Sylvia Plath ne cherche pas à enjoliver ni à dramatiser, sa petite voix intérieure nous parle simplement, sans effets de style volontaires et c'est ce qui est doublement poignant. Très difficile de ne pas être touché par ce texte, limpide et pourtant si terrible, sur ce mal qui s'insinue sournoisement en elle et dont on connaît l'issue tragique. A lire!
Aeriale- Messages : 11422
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Sylvia Plath
lu ce livre il y a fort longtemps, mais il reste très présent et même si je ne l’ai pas mis dans mon ‘top 100’ c’est quand même un de ces romans qui marque pour toujours
par après j’ai lu ses poèmes (assez hermétiques, les poèmes de sa fille, Frieda Hughes, me plaisent beaucoup mieux) et surtout son journal (extra, si on aime cette forme de littérature)
et une fois de plus je viens avec le film
curieux, on ne me voit pratiquement jamais dans la section ciné, mais toujours dans la section littérature avec des films
Récemment on a publié ce livre, qui se trouve sur ma liste pour le Père Noël
Dessins
par après j’ai lu ses poèmes (assez hermétiques, les poèmes de sa fille, Frieda Hughes, me plaisent beaucoup mieux) et surtout son journal (extra, si on aime cette forme de littérature)
et une fois de plus je viens avec le film
curieux, on ne me voit pratiquement jamais dans la section ciné, mais toujours dans la section littérature avec des films
Sylvia est un film cinématographique britannique réalisé par Christine Jeffs sorti en 2003.
L'histoire réelle de Sylvia Plath (interprétée par Gwyneth Paltrow), une écrivaine américaine et son mari Ted Hughes (Daniel Craig), un poète anglais.
Le film commence par leur rencontre à Cambridge en 1956 et se termine avec le suicide de Sylvia Plath en 1963.
Récemment on a publié ce livre, qui se trouve sur ma liste pour le Père Noël
Dessins
Présentation de l'éditeur
En 1956, Sylvia Plath écrivait à sa mère Aurelia : "J'ai le sentiment d'être en train de développer une sorte de style primitif bien à moi, et que j'aime beaucoup. Attends de voir". Tout au long de sa vie, Sylvia Plath a parlé de l'art comme de sa source d'inspiration la plus profonde ; et pourtant, tandis que ses écrits connaissent un succès mondial, ses dessins restent méconnus. Cette édition rassemble des dessins datés de 1955 à 1957, période durant laquelle elle étudiait à l'Université de Newnham, à Cambridge, boursière du prestigieux programme Fulbright. C'est à cette époque qu'elle rencontre, et épouse en secret, le poète Ted Hughes ; ils partiront en lune de miel à Paris et en Espagne avant de retourner aux États-Unis en juin 1957. Les dessins à l'encre de Sylvia Plath témoignent de délicieux moments d'observation à cette période de sa vie, et comptent parmi leurs sujets des toits parisiens, des arbres, des églises, et un portrait de Ted Hughes. Avec une introduction éclairante de sa fille Frieda Hughes, le livre met en lumière ces années clés de l'existence de Sylvia Plath, et inclut des lettres ainsi qu'un passage de son journal où il est question de son art.
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Re: Sylvia Plath
Encore des envies!!!
Kenavo, tu es sans pitié pour nous
Les deux me tentent: Le film et les dessins dont tu parles. Sa courte vie est à la fois bouleversante et fascinante. On a envie d'aller plus loin...
Kenavo, tu es sans pitié pour nous
Les deux me tentent: Le film et les dessins dont tu parles. Sa courte vie est à la fois bouleversante et fascinante. On a envie d'aller plus loin...
Aeriale- Messages : 11422
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Sylvia Plath
J'ai terminé La cloche de détresse et j'ai du mal à trouver les mots pour en parler. Bien sûr que cela parle de dépression, de souffrance psychique, c'est noir, d'autant plus qu'en connaissant un peu la vie de l'auteur et sa mort, et les liens entre ce qu'elle écrit et ce qu'elle a vécu c'est encore plus poignant. Mais en même temps il y a dans le livre un humour (noir certes), une justesse pour analyser les situations les plus désespérées, une lucidité qui même dans les moments les plus terribles ne la lâche pas, que la lecture en est un grand plaisir, malgré tout. Et quelle maîtrise de l'écriture et la structure narrative, c'est soufflant. Un très grand livre, à lire absolument, mais peut être pas dans les moments difficiles.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4791
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sylvia Plath
Ça fait quelques temps que je l’ai lu mais j’ai aimé aussi. Cette fille coincée entre ce que l’époque demandait aux femmes, son envie d’autre chose, sa sensibilité, sa fragilité, sa sincérité à propos de ce qu’elle a vécu. On ne peut que s’y plonger avec elle en effet.
J'adorerais avoir le livre de ses dessins.
J'adorerais avoir le livre de ses dessins.
Pia- Messages : 106
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 55
Localisation : Utrecht
Re: Sylvia Plath
La Cloche De Détresse
The Bell jar
Sylvia Plath
Cela fait quelque temps que j'ai lu ce roman, j’ai du mal à dire ‘roman’ car on sent que c’est quelque chose de vécu. J’ai dû le poser à plusieurs reprises pour reprendre mon souffle et ne pas me laisser aspirer dans ce vortex de désespérance. Bien sûr l’esprit est mordant et l’écriture est incisive, mais le désespoir est tellement prégnant, palpable sous l’humour.
C'est un roman magnifique, de cette jeune femme à l’esprit singulier qui n’arrive pas à se saisir de sa vie, qui vit au milieu des autres mais à l’écart sous sa ‘cloche de verre’. Elle observe avec beaucoup de vivacité tout ce qui l’entoure sans être vraiment capable d’en faire partie, avec l’incapacité d’aimer ou de détester. La dépression racontée de l’intérieur, c’est terrifiant, surtout avec le talent d’écrivain de Sylvia Plath qui nous transpose au cœur de son mal-être.
The Bell jar
Sylvia Plath
Cela fait quelque temps que j'ai lu ce roman, j’ai du mal à dire ‘roman’ car on sent que c’est quelque chose de vécu. J’ai dû le poser à plusieurs reprises pour reprendre mon souffle et ne pas me laisser aspirer dans ce vortex de désespérance. Bien sûr l’esprit est mordant et l’écriture est incisive, mais le désespoir est tellement prégnant, palpable sous l’humour.
C'est un roman magnifique, de cette jeune femme à l’esprit singulier qui n’arrive pas à se saisir de sa vie, qui vit au milieu des autres mais à l’écart sous sa ‘cloche de verre’. Elle observe avec beaucoup de vivacité tout ce qui l’entoure sans être vraiment capable d’en faire partie, avec l’incapacité d’aimer ou de détester. La dépression racontée de l’intérieur, c’est terrifiant, surtout avec le talent d’écrivain de Sylvia Plath qui nous transpose au cœur de son mal-être.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Sylvia Plath
Je l'avais trouvé poignant ce récit.
J'ai feuilleté son livre de dessins aussi, et elle a écrit un recueil de poèmes je crois.
J'ai feuilleté son livre de dessins aussi, et elle a écrit un recueil de poèmes je crois.
darkanny- Messages : 826
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sylvia Plath
même plusieurs, quatre en anglaisdarkanny a écrit:elle a écrit un recueil de poèmes je crois.
j'avais tenté Ariel, mais pas trouvé mon compte...
mais je viens aussi de voir qu'il y a un recueil de nouvelles... si je ne me trompe, il se trouve sur mes étagères... même peut-être lu, mais je ne m'en souviens plus
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Re: Sylvia Plath
The Bell Jar
(La cloche de détresse)
Que rajouter à ce que vous avez déjà très bien dit... Ce roman est d'une grande justesse dans le compte-rendu de la dépression, ses signes avant-coureurs, son évolution, la lente "guérison"...La lucidité et l'humour du récit (souvent de l'auto-dérision) jusque dans les scènes les plus difficiles rendent la narratrice très attachante, elle qui est prisonnière d'une "étouffante cloche de verre" l'isolant du monde et "déformant" ses contours, mais aussi des conventions non moins oppressantes d'une société encore très conservatrice quant à la place des femmes. Une oeuvre magnifique, magnétique, lucide jusqu'aux derniers mots, rendant sa fin "heureuse" particulièrement déchirante quand on connaît la fin de l'auteure.
J'ajouterai que j'ai été particulièrement sensible à la beauté et à la force évocatrice de l'écriture, au choix si juste des images, des métaphores pour transcrire les sensations, décrire les endroits, les paysages... Ce qui fait imaginer les merveilleux romans que cette poétesse aurait pu écrire...Et ce qui m'a surtout donné envie de lire ses recueils.
Un grand merci à @Aeriale, qui, grâce à sa liste de livres favoris, m'a donné l'inspiration de cette lecture!
Une dernière remarque, à propos du choix du titre français, que je trouve vraiment inapproprié. Si la fameuse "Bell jar" (cloche de verre utilisée en physique pour faire le vide) ,métaphore de la dépression d'Esther, donne son nom au roman, nulle part il n'y est question d'une "cloche de détresse". Au contraire, elle sombre dans la dépression silencieusement, son mal-être croissant et son désespoir restant intériorisés, puisqu'elle-même insiste sur son isolement et l'incommunicabilité avec l'extérieur. Drôle de traduction, donc!
(La cloche de détresse)
Que rajouter à ce que vous avez déjà très bien dit... Ce roman est d'une grande justesse dans le compte-rendu de la dépression, ses signes avant-coureurs, son évolution, la lente "guérison"...La lucidité et l'humour du récit (souvent de l'auto-dérision) jusque dans les scènes les plus difficiles rendent la narratrice très attachante, elle qui est prisonnière d'une "étouffante cloche de verre" l'isolant du monde et "déformant" ses contours, mais aussi des conventions non moins oppressantes d'une société encore très conservatrice quant à la place des femmes. Une oeuvre magnifique, magnétique, lucide jusqu'aux derniers mots, rendant sa fin "heureuse" particulièrement déchirante quand on connaît la fin de l'auteure.
How did I know that someday - at college, in Europe, somewhere, anywhere - the bell jar, with its stifling distortions, wouldn't descend again ?
J'ajouterai que j'ai été particulièrement sensible à la beauté et à la force évocatrice de l'écriture, au choix si juste des images, des métaphores pour transcrire les sensations, décrire les endroits, les paysages... Ce qui fait imaginer les merveilleux romans que cette poétesse aurait pu écrire...Et ce qui m'a surtout donné envie de lire ses recueils.
Un grand merci à @Aeriale, qui, grâce à sa liste de livres favoris, m'a donné l'inspiration de cette lecture!
Une dernière remarque, à propos du choix du titre français, que je trouve vraiment inapproprié. Si la fameuse "Bell jar" (cloche de verre utilisée en physique pour faire le vide) ,métaphore de la dépression d'Esther, donne son nom au roman, nulle part il n'y est question d'une "cloche de détresse". Au contraire, elle sombre dans la dépression silencieusement, son mal-être croissant et son désespoir restant intériorisés, puisqu'elle-même insiste sur son isolement et l'incommunicabilité avec l'extérieur. Drôle de traduction, donc!
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“With freedom, books, flowers, and the moon, who could not be happy?” Oscar Wilde
Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sylvia Plath
Oserais-je avouer que je n'ai pas été aussi emballée que vous ?
Même si je lui reconnais des qualités, je ne l'ai pas trouvé exceptionnel, au niveau de l'écriture ou de son histoire et j'ai été un peu déçue parce que j'en attendais beaucoup. Ca se lit très bien tout de même mais pas un coup de coeur pour moi.
Même si je lui reconnais des qualités, je ne l'ai pas trouvé exceptionnel, au niveau de l'écriture ou de son histoire et j'ai été un peu déçue parce que j'en attendais beaucoup. Ca se lit très bien tout de même mais pas un coup de coeur pour moi.
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Let It Be
Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sylvia Plath
Epi a écrit:Oserais-je avouer que je n'ai pas été aussi emballée que vous ?
Mais bien sûr!
Moi c'est le contraire, bien que sachant que c'était un roman important et généralement apprécié, j'avais quelques appréhensions, m'attendant à de sombres ruminations, des descriptions sordides d'HP. J'ai donc été surprise en bien.
J'ai oublié de dire que l'histoire de cette jeune femme très sensible, imaginative, brillante et talentueuse sombrant dans la dépression m'avait rappelé An angel at my table, de Janet Frame. Une autre lecture qui me marquera longtemps.
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sylvia Plath
La cloche de détresse
Un livre qui m'a vraiment plu , au delà du thème , c'est un véritable talent de narratrice que j'ai découvert là.
Je n'ai pratiquement pas lâché le bouquin du début à la fin , la construction de ce récit est vraiment tellement bien faite que la lecture se déroule tout seul et ce malgré des thèmes qui auraient pu être bien plombants , dans la 2ème partie du livre notamment. (chute )
Donc une 1ère partie , où Esther raconte sa vie à New -York (elle déteste la ville , la trouve humide , ou brumeuse, jamais à son goût) , une expérience assez désastreuse qu'elle quittera en fuyant à toutes jambes , et dans un geste hautement symbolique : elle jette toutes ses affaires du haut de la fenêtre de sa chambre de Madison Avenue.
Avant cela , elle expérimentera les soirées , les partys , les séances photos , les entretiens , etc.... les confrontations avec sa chef rédactrice d'un magazine de mode qui la met brutalement en face de ses doutes.
Des épisodes absurdes , tragi-comiques se succèdent comme cette superbe "party" , où les filles se gavent de mets somptueux pour finalement vomir à triple boyaux , le crabe (bardé de ptomaïne) les a empoisonnées.
Repas chic et mondain , mais bouffe dégueu , premier signe que quelque chose ne tourne pas rond et que derrière le vernis , ça ne sent pas bon.
Première déception en ce qui concerne son ami Buddy , un hypocrite qui la distrait à sa demande en l'emmenant assister à un accouchement (il est étudiant en médecine), elle en ressortira traumatisée.
Peu à peu , elle chancelle , extrait :
Je me sentais comme un cheval de course dans un monde dépourvu d'hippodromes ou un champion de football universitaire parachuté à Wall Street dans un costume d'hommes d'affaires , ses jours de gloire réduits à une petite coupe en or posée sur sa cheminée avec une date gravée dessus comme sur une pierre tombale.
Nous sommes dans les années 50 aux Etats-Unis , avait-elle le choix de faire autrement que de suivre cette route ? douée , travailleuse et donc dotée de prix , de bourses , promise à un avenir brillant , quel autre parcours s'offrait à elle pour "arriver" et se conformer à ce que d'autres plus ou moins bien intentionnés attendaient d'elle ?
Choix professionnel , choix affectif ou sexuel (obnubilée par l'idée de coucher avec un homme mais lequel ? elle croit que ça fera d'elle une autre personne , n'hésitant pas à séparer le monde en 2 parties : ceux qui l'ont "fait" et les autres)) , tout s'entrechoque , rien à quoi se raccrocher , elle a 19 ans c'est à la fois jeune et vieux.
Je ne vais pas raconter tout le livre mais l'épisode initiation au ski vaut son pesant , encore une fois c'est sur l'initiative de son ami Buddy (qui effectue un séjour en sana dans les Adirondacks) qu'elle va se lancer sur une piste (alors que sa conscience lui dictait les choses autrement :
Une voix intérieure me conseillait de ne pas me conduire comme une idiote-sauver ma peau , enlever mes skis, et descendre camouflée par la forêt de pins qui bordait la pente-elle s'est envolée comme un moustique inconsolable.L'idée que je pourrais bien me tuer a germé dans mon cerveau le plus calmement du monde , comme un arbre ou une fleur.
Il y a tellement de passages qu'on pourrait relever , c'est impossible , mais je donne le ton .
2ème partie , la plus sombre , celle où la dépression s'empare d'Esther , les psychiatres , les asiles (à l'époque c'était cette appellation avec bien sur les hopitaux d'état et les autres plus renommés )et leur graduation selon l'état de la détresse du patient .
Ce sont les passages où il faut être le plus solide , mais jamais Sylvia Plath ne force le trait , pas de morbidité , ni larmoiement , j'aurais presque tendance à dire : des faits , rien que des faits.
La fin apporte une lueur d'espoir , le récit est magistral de bout en bout.
J'ai lu par ci par là que l'on avait comparé ce livre à L'attrape coeurs de Salinger , ce n'est pas dénué de sens mais ce n'est pas le même tourbillon .
Par contre , je me risque à voir dans Sylvia Plath un destin et une difficulté à vivre ses aspirations ou à vivre tout court semblables à ceux de Virginia Woolf.
Un livre qui m'a vraiment plu , au delà du thème , c'est un véritable talent de narratrice que j'ai découvert là.
Je n'ai pratiquement pas lâché le bouquin du début à la fin , la construction de ce récit est vraiment tellement bien faite que la lecture se déroule tout seul et ce malgré des thèmes qui auraient pu être bien plombants , dans la 2ème partie du livre notamment. (chute )
Donc une 1ère partie , où Esther raconte sa vie à New -York (elle déteste la ville , la trouve humide , ou brumeuse, jamais à son goût) , une expérience assez désastreuse qu'elle quittera en fuyant à toutes jambes , et dans un geste hautement symbolique : elle jette toutes ses affaires du haut de la fenêtre de sa chambre de Madison Avenue.
Avant cela , elle expérimentera les soirées , les partys , les séances photos , les entretiens , etc.... les confrontations avec sa chef rédactrice d'un magazine de mode qui la met brutalement en face de ses doutes.
Des épisodes absurdes , tragi-comiques se succèdent comme cette superbe "party" , où les filles se gavent de mets somptueux pour finalement vomir à triple boyaux , le crabe (bardé de ptomaïne) les a empoisonnées.
Repas chic et mondain , mais bouffe dégueu , premier signe que quelque chose ne tourne pas rond et que derrière le vernis , ça ne sent pas bon.
Première déception en ce qui concerne son ami Buddy , un hypocrite qui la distrait à sa demande en l'emmenant assister à un accouchement (il est étudiant en médecine), elle en ressortira traumatisée.
Peu à peu , elle chancelle , extrait :
Je me sentais comme un cheval de course dans un monde dépourvu d'hippodromes ou un champion de football universitaire parachuté à Wall Street dans un costume d'hommes d'affaires , ses jours de gloire réduits à une petite coupe en or posée sur sa cheminée avec une date gravée dessus comme sur une pierre tombale.
Nous sommes dans les années 50 aux Etats-Unis , avait-elle le choix de faire autrement que de suivre cette route ? douée , travailleuse et donc dotée de prix , de bourses , promise à un avenir brillant , quel autre parcours s'offrait à elle pour "arriver" et se conformer à ce que d'autres plus ou moins bien intentionnés attendaient d'elle ?
Choix professionnel , choix affectif ou sexuel (obnubilée par l'idée de coucher avec un homme mais lequel ? elle croit que ça fera d'elle une autre personne , n'hésitant pas à séparer le monde en 2 parties : ceux qui l'ont "fait" et les autres)) , tout s'entrechoque , rien à quoi se raccrocher , elle a 19 ans c'est à la fois jeune et vieux.
Je ne vais pas raconter tout le livre mais l'épisode initiation au ski vaut son pesant , encore une fois c'est sur l'initiative de son ami Buddy (qui effectue un séjour en sana dans les Adirondacks) qu'elle va se lancer sur une piste (alors que sa conscience lui dictait les choses autrement :
Une voix intérieure me conseillait de ne pas me conduire comme une idiote-sauver ma peau , enlever mes skis, et descendre camouflée par la forêt de pins qui bordait la pente-elle s'est envolée comme un moustique inconsolable.L'idée que je pourrais bien me tuer a germé dans mon cerveau le plus calmement du monde , comme un arbre ou une fleur.
Il y a tellement de passages qu'on pourrait relever , c'est impossible , mais je donne le ton .
2ème partie , la plus sombre , celle où la dépression s'empare d'Esther , les psychiatres , les asiles (à l'époque c'était cette appellation avec bien sur les hopitaux d'état et les autres plus renommés )et leur graduation selon l'état de la détresse du patient .
Ce sont les passages où il faut être le plus solide , mais jamais Sylvia Plath ne force le trait , pas de morbidité , ni larmoiement , j'aurais presque tendance à dire : des faits , rien que des faits.
La fin apporte une lueur d'espoir , le récit est magistral de bout en bout.
J'ai lu par ci par là que l'on avait comparé ce livre à L'attrape coeurs de Salinger , ce n'est pas dénué de sens mais ce n'est pas le même tourbillon .
Par contre , je me risque à voir dans Sylvia Plath un destin et une difficulté à vivre ses aspirations ou à vivre tout court semblables à ceux de Virginia Woolf.
darkanny- Messages : 826
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sylvia Plath
C'est vrai que les hommes sont décrits de façon assez cauchemardesque, le Buddy en question qui contribue bien à la détruire, mentalement et physiquement, le Péruvien psychopathe de la soirée mondaine, et que dire de sa première expérience sexuelle avec le prof de maths...
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sylvia Plath
Oui il y a de quoi être perturbée.
darkanny- Messages : 826
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sylvia Plath
C'est exactement ce que je crains. Ça fait quelques mois que je suis tentée de lire cette œuvre mais j'en ai entendu tellement de bien que maintenant j'ai peur d'en attendre un peu de trop et de déchanter lors de sa lecture. Du coup, je la remets toujours à plus tard.Epi a écrit:Oserais-je avouer que je n'ai pas été aussi emballée que vous ?
Même si je lui reconnais des qualités, je ne l'ai pas trouvé exceptionnel, au niveau de l'écriture ou de son histoire et j'ai été un peu déçue parce que j'en attendais beaucoup. Ca se lit très bien tout de même mais pas un coup de coeur pour moi.
Méphistophélès- Messages : 73
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 32
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