Emma Cline

Née en 1989.
Californie.
Un seul roman (pour l'instant), pour lequel les éditeurs se sont battus aux enchères pour l'avoir.


Bibliographie

The Girls, ed. La table ronde/Quai Voltaire (2014)

The Girls (2014, ed. La table ronde)

Années 60. Evie, 14 ans, vit en Californie. Sa mère passe son temps à se chercher (trucs de baba cools de méditation, yoga, et vie saine) et à chercher un homme. 
Evie a une seule amie. Depuis toujours, par convenance. Parce qu'elles n'ont personne d'autre.
Evie s'ennuie. Et croise Suzanne. Jeune fille électrique, rebelle, mystérieuse. 
Séduite, attirée, intriguée, les sens à fleur de peau, Evie va chercher à tout prix à revoir Suzanne. Et à rejoindre leur groupe.
Dans une vieille maison délabrée, ils sont un groupe de jeunes qui s'aiment, vivent de musique et de petits larcins. Autour du charismatique Russel, ils croient en une autre philosophie de vie, moins matérialiste, plus ouverte aux expériences. Evie va naviguer entre eux et sa vie trop solitaire. Toujours sur la brèche.
Jusqu'au drame.

Emma Cline choisit l'angle de la fiction et du regard d'une jeune, innocente, et spectatrice impliquée, pour nous plonger dans l'univers des communautés hippies des années 60, et pour aborder l'histoire de Charles Manson et du crime sanguinaire qu'il a provoqué.

On suit Evie. Pas à pas. Cette adolescente attachée, attirée comme un aimant par Suzanne. A la fois fascinée et circonspecte par la communauté autour de Russel. Excitée et apeurée face à la sensualité et la sexualité où elle se laisse entraîner.

Ils fument. Se droguent. Boivent. Jouent de la musique. Volent. Et font l'amour.
Ils partagent tout.
Ont tous des blessures qui les a amenés à fuir le monde et à essayer d'en créer un autre.

Ecriture lumineuse d'Emma Cline, qui donne envie au lecteur de prendre la main d'Evie, et de lui éviter les pires choses. Envie de la voir sourire. Emma Cline qui décrit parfaitement cet état de jeune adolescente, qui ne demande qu'à avoir un peu d'attention, sortir de son cocon. Cet être fragile qui peut basculer d'un jour à l'autre.
Il y a quelque chose de vaporeux dans l'atmosphère. Les personnages semblent sans arrêt et tourbillonner. Difficiles à attraper. 
Et dans ce livre, les filles ont le pouvoir. Elles se détachent enfin de l'image qu'on leur impose (sois belle, fais tout pour être remarquée), elles deviennent puissantes, ensemble. Mais avec cette fin fatale. Et Evie, à 30 ans, qui se retrouve toujours à part, parce qu'elle n'est pas dans le bon cadre. Parce qu'on impose toujours aux femmes d'être ce qu'on attend d'elles.

Un roman qui parle de soif de liberté, de droit à être soi, de choix, d'amour et de colère.

D'acc.
J'attends de voir ce que tu en penseras (J'ai pas beaucoup de doutes pour certains passages).

Une adaptation très personnelle à partir d'un fait divers qui avait défrayé la chronique à l'époque (l'assassinat de Sharon Tate, la femme de Roman Polanski, et d'autres personnes par Manson et ses sbires à la fin des années 60).

The Girls plante son décor en Californie, et décrit le parcours d'Evie Boyd, une adolescente paumée, qui se retrouve à la merci d'une sorte de communauté comme il devait en fleurir à l'époque.

Le leader s'appelle Russell et sous couvert de liberté et de non conformisme, s'avère être un triste sire, manoeuvrant tout son monde et notamment les filles qui échouent dans ses griffes.

Une caricature de manipulateur comme on n'en fait plus avec des phrases toutes préparées pour les nouvelles recrues: Sois toi, vis ta vie, c'est Ton corps......j'exagère à peine.

Mais ça fonctionne, elles se pâment littéralement.
Les endroits choisis pour promener leur errance les amènent à voyager dans un car délabré, ils habitent pendant un moment un ranch, où la crasse règne en maître, la drogue circule abondamment, on fait rien ou presque, ça donne une impression aux membres d'échapper à la société, mais ça ne les empêche pas de taxer du fric à toute nouvelle recrue.....on a beau être libertaire, faut bien bouffer.

C'est un portrait sans fard de toute cette hypocrisie ambiante, de la lâcheté des hommes comme Russell qui sont des parfaits exemple de machisme masqué avec autour d'eux des filles qui ont oublié qui elles étaient, ou qui n'en ont jamais rien su.

Souvent en manque de repères familiaux, elles trouvent dans cette communauté un semblant de famille hors norme, échappant (ou elles le croient) à la servitude quotidienne, aux codes sociaux en vigueur mais au final, reproduisant totalement une nouvelle forme d'asservissement.

Le manque de nourriture, le speed ou l'acide et autres les maintient dans une hébétude perpétuelle ou au contraire dans une excitation inhabituelle.

Notre petite Evie de 14 va jeter son dévolu sur Suzanne, de 4 ans son aînée, et va vivre pendant un certain temps à leurs côtés, ne se séparant pourtant jamais complètement de sa famille disloquée (ce qui la sauvera peut-être....)

Jusqu'au drame......

C'est un livre très fort, avec une écriture originale et travaillée.
On est totalement dans cette ambiance déliquescente qui dissèque un parfum de mort.
C'est visuel, olfactif, tout y est, le décor qui n'en est pas un, les habits sans forme qu'on se partage, la nourriture moisie, les gosses crasseux, l'abandon, l'ennui savamment distillé.

Quel tableau!
Si vous voulez avoir un aperçu en chair et en os de ce genre de vie et d'attrappe gogos qui sévissait dans les années 70, il faut lire ce livre, c'est une réussite totale.

Je suis complètement d'accord !

On sera au moins deux !

Ca pourrait peut être me plaire! En tout cas il dépeint une époque, et ce principe de manipulation des esprits faibles qui peut aboutir au pire désastre.

Encore un sujet intemporel, si on regarde l'actualité. Bref, je le note aussi ...

(Vais pas m'en sortir!)

Sûre  que ça  te plairait Aériale, fonce!

darkanny a écrit:Sûre  que ça  te plairait Aériale, fonce!

 
N'en rajoute plus, vous m'avez convaincue 

Los Angeles

Présentation de l’éditeur
Alice rêve d'être actrice, comme la moitié des filles de Los Angeles. Elle occupe une chambre sordide qu'elle paie en vendant des vêtements de mauvaise qualité pour une marque de prêt-à-porter. Lorsque sa mère cesse de financer ses cours de théâtre, Alice panique. Elle se souvient que sa jeune collègue, Oona, lui a parlé en riant des types qu'elle rencontre sur internet et à qui elle vend ses petites culottes. Ce qui avait profondément choqué Alice devient une possibilité, supportable, inoffensive. Après tout, que pourrait-il lui arriver ?

La nouvelle d'Emma Cline envoûte et saisit par sa précision tranchante et sa singulière perspicacité. Los Angeles est le portrait indélébile d'une ville mythifiée qui dévore les rêves des filles, les abandonnant abîmées, désenchantées et éperdument seules.

Cette nouvelle fait partie de la collection la nonpareille

J’avais bien aimé celle de Sylvia Plath.

C’est seulement en lisant Alice McDermott que j'ai réalisé qu’il y a encore d’autres titres.

Et me voilà en mode « serial killer »

Je ne connaissais cette auteure que de nom. Et son roman ne se situe pas tout à fait dans mes goûts de lectures.

Mais je m’imagine qu’elle excelle avec son sujet choisit. Déjà dans cette courte nouvelle elle arrive à créer une atmosphère captivante, impressionnant.

Je ressors revigorée de mon séjours à Los Angeles.

Superbe collection! 

J'avais noté la nouvelle d'Alice McDermott parue dedans, mais là je ne peux passer outre. L'occasion de découvrir cette auteure..

un roman magnifique qui mélange fiction-réalité( family manson)
l'héroîne aurait pu très bien être faire partie réellement  de cette famille !
une écriture originale,j'espère que ça deviendra un film

teddy ferrand a écrit:un roman magnifique qui mélange fiction-réalité( family manson)
l'héroîne aurait pu très bien être faire partie réellement  de cette famille !
une écriture originale,j'espère que ça deviendra un film

Dans le genre film sur ce sujet, traité de façon très originale (une uchronie), il faut voir le Once upon a time in Hollywood de Tarantino.
Évidemment il faut aimer le style Tarantino, ça déménage.


En tout cas, je note cet auteure, bonne idée d'avoir remonter ce fil.

Nightingale a écrit:

teddy ferrand a écrit:un roman magnifique qui mélange fiction-réalité( family manson)
l'héroîne aurait pu très bien être faire partie réellement  de cette famille !
une écriture originale,j'espère que ça deviendra un film

Dans le genre film sur ce sujet, traité de façon très originale (une uchronie), il faut voir le Once upon a time in Hollywood de Tarantino.
Évidemment il faut aimer le style Tarantino, ça déménage.


En tout cas, je note cet auteure, bonne idée d'avoir remonter ce fil.

vu le film au ciné et en dvd