Pierre Bordage

Pierre Bordage

wiki a écrit:Né le 29 janvier 1955 à La Réorthe, en Vendée, est un auteur de science-fiction français. C'est avec sa trilogie Les Guerriers du silence, publiée aux éditions de l'Atalante et vendue à 50 000 exemplaires, qu'il rencontre le succès. Ce space opera ainsi que le cycle de Wang sont salués par la critique littéraire comme des œuvres majeures du renouveau de la science-fiction française des années 1990, genre qui était alors dominé par les auteurs anglophones.

Au fil de ses publications, Pierre Bordage acquiert la notoriété et une reconnaissance parmi les meilleurs romanciers populaires français. Auteur d'une quarantaine d'ouvrages ainsi que de nouvelles, publiés chez différents éditeurs (notamment Au diable vauvert) et de différents genres (fantasy historique avec L'Enjomineur, science fantasy avec Les Fables de l'Humpur, polar, etc.), il a aussi conçu des novélisations et réalisé quelques scénarios pour le cinéma, pour ensuite s'essayer à l'adaptation théâtrale, ainsi qu'à celle de sa propre œuvre en bande dessinée.

Les ouvrages de Pierre Bordage ont une orientation humaniste, axée sur la découverte de la spiritualité, la lutte contre le fanatisme, ou encore le détournement du pouvoir politico-religieux au profit de quelques-uns. Bien qu'issu de la science-fiction, il travaille davantage sur ses personnages que sur la science et les technologies qu'il met en scène, et s'inspire des épopées et des mythologies du monde entier.

Pierre Bordage a reçu de nombreux prix littéraires tels que le grand prix de l'Imaginaire (1993) et le grand prix Paul-Féval de littérature populaire (2000).

En 1993, le premier tome des Guerriers du silence est un succès inattendu et immédiat qui se vend à 50 000 exemplaires, chiffre de vente rarement atteint en science-fiction francophone. Il reçoit le grand prix de l'Imaginaire et le Prix Julia-Verlanger. Ce cycle introduit de la densité et une dimension psychologique particulière au sein du genre du space opera. L'Atalante publie les deux autres tomes de la trilogie, et le dernier, La Citadelle Hyponéros, récompensé du Prix Cosmos 2000, est considéré comme « l'un des chefs-d'œuvre de la science-fiction française » par Le Figaro. En 1996, Pierre Bordage déménage en Dordogne avec sa femme et ses enfants, la région inspirant le pays de la « Dorgne » de son roman Les Fables de l'Humpur.

Le premier volume d'Abzalon suit et en 1998, le cycle de Wang permet à Pierre Bordage de « définitivement faire son entrée dans la cour des grands » et de remporter l'éphémère Prix de la Tour Eiffel.

À sa sortie (99-00), j'ai lu le feuilleton Librio Les Derniers Hommes, qui m'avait énormément plu, mais dont j'ai tout oublié.

Depuis, je m'étais dit que je lirais d'autres romans de Bordage...

22 ans plus tard...

Rive Gauche - Métro 2033


[Pour la petite parie "je raconte ma vie, comme ça, vous pourrez alimenter les potins de l'été] : Métro, pour ceux qui ne sont pas au courant (bande de néophytes incultes obscurantistes), c'est tout un univers qui a cartonné : Métro 2033 (2005 - 2010 pour la France), roman dystopie post-apocalyptique, écrit par un russe (Dmitri Glukhovski), a eu un succès dingue en Russie et à travers le monde.
S'en est suivi d'autres livres, et des adaptations en jeux vidéos.

Moi.
J'avais vu passer le livre. J'avais entendu dire que c'était d'la Bebom baby. Mais... encore un qui n'avait pas dépassé ma LAL.
Pui Boom. Le jeu vidéo dans ma console, des heures intenses de plaisir, immergée dans un métro russe sombre, humide, poisseux, avec des monstres qui gigotent dans les coins, des complots militaires, des histoires glauques.
Kiffance.

Le temps a passé, fait son travail de "je sais que tu existes, Livre, oui je pense à toi, mais... tu vois là, j'ai d'autres choses à faire".

Ensuite, y'a eu Métro 2034 (2015), et Métro 2035 (2019) (ah cette passion pour les trilogies, est-ce que ça fait de la Sainte Trinité ?)
Autant dire que ça m'a découragée.

Puis, un autre jeu apparaît dans mes mains - à peine entamé, je le délaisse. (ça mériterait aussi tout un passage sur ma vie, mais je laisse des mystères)

Je vois que Bordage (oui j'y viens à Pierrot) sort Rive Gauche - Métro 2033 (2020).
Je me dis, méchamment, v'là qu'il profite du filon pour tranquille se ramener des lecteurices... Ses bouquins doivent avoir du mal à se vendre...
(Oui je suis mauvaise)

Puis je laisse couler. Pierrot sort encore deux titres, petite trilogie des familles. Je ris sous cap. Méchamment.

Enfin, me v'là à écouter un de mes podcats préférés C'est plus que de la SF, une émission sur Bordage.
Et là, le type me séduit - l'interviewer est Fan Absolu en plus, donc communicatif de son enthousiasme - il a l'air tranquillou pépélou, et il explique que pour Métro, il a croisé Glukhoski aux Étonnants Voyageurs (je crois), qu'il n'avait pas lu ses livres, vaguement entendu parler d'eux, et que le Russe sympathique lui dit qu'il adorerait que des auteurices s'emparent de son univers pour le transposer dans d'autres pays. Et que ce serait Maxi Cool que ce soit Bordage qui fasse Paris.

Donc Pierre Bordage s'y colle.
Et moi, je me procure le premier tome.

Heureux·ses ?

Rive Gauche - Métro 2033


Enfermés dans le métro parisien, côté rive gauche, tout un peuple joue la survie. Plus personne ne sait à quoi ressemble la surface, certain·e·s se demandent même si elle a réellement existé. Et si il y a eu une exode dans le métro, personne ne sait depuis combien de temps. La Surface est dangereuse, mortelle. Alors on se bricole des existences sous terre.
Dans le métro, seule Rive Gauche est, a priori, habitée. En fait, personne n'en sait, la Seine, infranchissable, sépare les deux rives, et tant de couloirs de métros sont effondrés qu'il est, semble t-il, impossible d'aller de l'autre côté. Ce qui n'empêche pas quelques légendes de courir.

Le métro s'est évidemment constitué en différents territoires, contrôlés par différents types de dirigeants.
Évidemment y'en a qui veulent la Suprématie, d'autres rester peinards dans leurs coins, d'autres cherchent la paix.

Grosso modo : un groupe de fanatiques religieux "L'Élévation" (très bien positionnés à Montparnasse) qui s'apparente le plus à une dictature. Où l'on envoie régulièrement les personnes pas dans le rang se faire Élever. Mis dans des cages, et envoyés à la surface, ils sont ensuite redescendus. On constate l'état de leurs corps carbonisés, déchiquetés. Et pouf on repart dans ses foyers.
À la fois sanction et test pour savoir quand la Surface sera de nouveau habitable.

Ensuite, y'a la Dame Du Bac, qui rêve de voir s'unir toutes les stations, dans un système de partage des connaissances, des richesses (certains ont accès à l'eau, aux poissons qui y vivotent - d'autres ont des potagers - d'autres ont mis en place des élevages...), afin que plus personne ne souffre de la faim, la soif... Puis, également, une police commune, pour faire cesser la haute criminalité, l'extrême violence, qui sévissent partout.

Entre les deux, il y a d'autres "gouvernements" et des stations indépendantes.

L'histoire très succinctement résumée : La Dame du Bac veut remonter, à pied, toutes les stations, convertir les gens à sa cause, jusqu'à parvenir à Montparnasse où elle pourra obtenir un vote - et soyons fous, une victoire - pour mettre en place la Fédération.
Comme prévu, le pasteur Parn dit "Éclat Céleste" en toute modestie - n'est pas à la joie de voir la Madone gagner en popularité. Va y avoir des embûches, du grabuge, des manipulations, des complots, des batailles sanglantes, des joutes verbales... etc...

Une histoire donc, surtout Politique, mais où Bordage fait vivre pléthore de personnages, dont l'humanité, complexe, attendrissante, agaçante, passionnante, qui rendent son livre addictif.

Bordage campe son univers avec des descriptions visuelles, sensorielles, de haute volée :
Des couloirs de métro où il n'y a pas d'électricité, où les quelques bougies fabriquées, et les quelques torches électriques retrouvées percent parfois l'obscurité. Les couloirs effondrés, dans lesquels il faut se hisser, se glisser, pour trouver un passage (et peut-être un nouveau couloir, une nouvelle station). Les habitations plus ou moins fiables. Les lieux où la Seine a envahie l'espace.
L'auteur y fait vivre toute une communauté diversifiée et en évolution. Les humains mutent. Certains enfants naissent nyctalopes, d'autres très poilus et hyper sensibles, et quelques-unes avec des capacités cognitives hors du commun. Des enfants aux corps malformés, fragiles, et souvent rejetés par les autres.

C'est de la SF d'aventure épique : une quête à accomplir, des batailles, des personnages charismatiques, ambigus, un combat entre le Bien et le Mal, des questionnements sur l'humanité, la politique, de l'amour, de la bravoure, un peu d'humour et d'espièglerie.

Bien probable que je me procure le tome 2 à sa sortie en poche.