Re: Edna O'Brien

par Aeriale Jeu 24 Juin - 8:17

Bon adjugé... Après ce chouette commentaire de @Domreader, je vais retenter l’auteure.

Les « County girls » est très tentant

par domreader Jeu 24 Juin - 13:41

Aeriale a écrit:Bon adjugé... Après ce chouette commentaire de @Domreader, je vais retenter l’auteure.

Les « County girls » est très tentant

Tu peux le tenter, il est relativement court, mais le style est spécial. On entre pas vraiment en empathie avec les deux filles, le ton est un peu particulier même si ces deux ados puis jeunes femmes qui se cherchent sont parfois émouvantes.

par Aeriale Ven 25 Juin - 7:53

Aïe d’accord.. C’est ce qui m’avait refroidie pour Crepuscule irlandais ce style haché, assez complexe qui m’avait éloignée du personnage.

Bon, je verrai, pas pour de suite alors :-)

par domreader Dim 18 Juil - 13:59

Jeunes Filles Seules

The Lonely Girl

Edna O’Brien

Deuxième volet de la trilogie des Country Girls, nous retrouvons Caithlin et Baba deux ans plus tard, toujours en colocation à Dublin où Cait a rencontré Eugène, un homme bien plus âgé qu’elle, divorcé et réalisateur de films.

Elle en tombe amoureuse et petit à petit elle va aller vivre avec lui dans sa maison, à la campagne. C’est un peu l’histoire de l’éveil des sentiments et des sens pour Cait. Mais sa famille, en fait son père, se sent déshonoré par cette liaison scandaleuse hors mariage avec un homme divorcé et il décide de venir chercher sa fille manu militari avec quelques gros bras qui rossent Eugène au passage. Cait est alors quasi séquestrée chez sa tante et vit dans une grande solitude coupée du monde. Elle parviendra à s’échapper et à rejoindre Eugène, mais son histoire d’amour n’est pas sans nuages.

Ce deuxième volet est centré sur le passage à l’âge adulte de Cait, son apprentissage de l’amour, de ses bonheurs et aussi de ses déconvenues et de ses chagrins. Je l’ai trouvé plus abordable que la première partie de la trilogie et plus facilement lisible, on entre plus facilement en contact avec Cait. Sa naïveté est émouvante et on salue son désir de vivre sa vie dans un contexte très adverse. Cela reste un témoignage sur la vie dans l'Irlande profonde de ces années là, une Irlande retardataire qui a bien du mal à s’extirper du giron rigide de l’église.

par Aeriale Lun 19 Juil - 8:22

Tu dis qu'il est plus facile d'entrer en empathie avec les personnages, c'est important pour moi, en tout cas!

On peut le lire sans avoir le premier volet?

par domreader Jeu 22 Juil - 15:08

Aeriale a écrit:Tu dis qu'il est plus facile d'entrer en empathie avec les personnages, c'est important pour moi, en tout cas!

On peut le lire sans avoir le premier volet?

Je pense que ce serait dommage. Tu peux quand même tenter le premier de la trilogie, il est très court.

Mais peut-être qu'il vaudrait mieux essayer un autre roman d'elle, personnellement et tout à fait au hasard j'avais commencé par Tu Ne Tueras Point (Down By The River) que j'avais bien aimé.

par domreader Sam 20 Nov - 11:14

Girls In Their Married Bliss

Edna O’Brien

Voici le troisième volet des Country Girls que nous retrouvons quelques années plus tard alors que Kate (Caith) et Baba (Bridget) sont mariées et vivent à Londres ou dans ses environs. Je n’ai pas trouvé la traduction officielle du titre de ce troisième volet mais on pourrait le traduire par ‘Bonheur Conjugal’. C’est d’ailleurs un titre largement ironique, puisque toutes deux sont coincées dans un mariage malheureux où elles se sont engagées pour les mauvaises raisons.

Ici c’est Baba qui est le narrateur, c’est elle qui suit son amie et ses déboires conjugaux et qui témoigne, on comprendra pourquoi à la fin. C’est elle qui tiendra bon et qui soutiendra Kate lorsque tout ira mal.

Kate a épousé son réalisateur de cinéma qui a deux fois son âge et elle a eu un enfant, Cash. Le ménage ne va pas bien, c’est le moins que l’on puisse dire. Kate a découvert des aspects pesants de la personnalité de son mari, sa manie de la perfection la concernant, et sa façon de la responsabiliser et de la déresponsabiliser en soufflant alternativement le chaud et le froid.

Baba a épousé un entrepreneur du bâtiment qui a réussi en partant de rien, c’est la perspective d’un vaste confort matériel qui l’a décidée à s’engager avec cet homme sans éducation et aux manières de nouveau riche : pas vraiment un mariage d’amour.

Evidemment, les deux couples vont mal et encore une fois les hommes n’y sont pas franchement mis en valeur, que ce soit les maris ou les amants. Baba nous raconte tout cela avec truculence dans un jargon qui n’appartient qu’à elle avec un sens de la répartie qui aide à alléger la gravité de certaines situations.

Un dernier volet que j’ai lu rapidement, parce que le récit s’accélère bien sûr, mais aussi parce que malgré l’humour d’Edna O’Brien et son ironie, l’atmosphère est lourde. Difficile de trouver un rayon d’espoir pour ces deux filles qui n’ont pas trouvé autre chose que le mariage pour vivre décemment, même si Kate s’est imaginé vivre le grand amour pendant quelques mois. Pas d’autre chemin que celui tout tracé du mariage et de l’enfermement dans une vie de couple qui ne convient pas à ces deux ‘aventurières’ ; oui mais quoi imaginer d’autre pour ces deux filles de la campagne un peu fofolles et inconséquentes ?

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