LC Peter Stamm
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Re: LC Peter Stamm
baba o'dom a écrit:Finalement, on commence quand ? Je suis prête si vous l'êtes.
Lundi 1er mai si vous voulez? Ou même ce soir si vous passez par là!!!
On garde ce fil donc?
Aeriale- Messages : 11930
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: LC Peter Stamm
ok pour la date, j'ai lu ce matin quelques pages, mais j'attends que tout le monde y est pour en parler...
et je serais d'accord pour garder ce fil
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George Gershwin
Re: LC Peter Stamm
Ok pour moi.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3621
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: LC Peter Stamm
Je suis prête à poster un premier jet sur L'Un l'Autre, j'en suis au tiers, @Poutouviers, c'est comme ça qu'on procède, on attend pas d'avoir fini le livre, ou si ? On poste ici sur ce fil ? je ne suis pas habituée.
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domreader- Messages : 3621
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: LC Peter Stamm
Oui oui, très bien! Poste au fur et a mesure Dom, on n'a pas le même rythme de lecture, toutes (D'autant que je ne l'ai pas commencé )
Le principe est d'échanger nos impressions à chaud, sans forcément en faire un commentaire global (on peut ensuite, bien sûr)
Il doit vite se lire donc ce soir je m'y mets, je suivrai ton post demain
Le principe est d'échanger nos impressions à chaud, sans forcément en faire un commentaire global (on peut ensuite, bien sûr)
Il doit vite se lire donc ce soir je m'y mets, je suivrai ton post demain
Aeriale- Messages : 11930
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: LC Peter Stamm
LC- Peter Stamm
L'Un l'Autre
Un retour de vacances, un soir en famille, les enfants sont couchés, Konrad et Astrid savourent un verre de vin sur leur terrasse en lisant le journal. Astrid va se coucher et Konrad s’en va, sans valise, sans un mot, sans une raison claire dans sa tête, sans même finir son verre de vin. Il vagabonde dans la campagne en dormant à la belle étoile et en se nourrissant de trucs trouvés dans des distributeurs, pour ne pas laisser de traces avec sa carte. On sent qu’il cherche une direction, un sens ?
Côté Astrid, comme elle ne le voit pas à son réveil, elle téléphone au bureau, puis bien plus tard à la police, et invente des histoires pour ne pas inquiéter les enfants dans un premier temps. Mais elle semble inquiète sans l’être vraiment.
Me voilà au tiers du roman avec une envie de continuer pour comprendre… comprendre pourquoi il est parti, pourquoi elle n’est pas dévastée, ou du moins beaucoup plus inquiète, pourquoi elle ne se demande même pas pourquoi, en bref, pourquoi ce couple se délite sans bruit. J’aime cette écriture limpide sans fioritures, qui sème quelques indices, sans les ériger en vérités. Sans en avoir l’air c’est une écriture exigeante pour le lecteur, puisqu’il doit partir en conjectures, deviner, sentir, je suis même repartie en arrière pour m’assurer que je n’avais rien loupé. Mais Stamm est habile, les indices sont parcimonieux.
L'Un l'Autre
Un retour de vacances, un soir en famille, les enfants sont couchés, Konrad et Astrid savourent un verre de vin sur leur terrasse en lisant le journal. Astrid va se coucher et Konrad s’en va, sans valise, sans un mot, sans une raison claire dans sa tête, sans même finir son verre de vin. Il vagabonde dans la campagne en dormant à la belle étoile et en se nourrissant de trucs trouvés dans des distributeurs, pour ne pas laisser de traces avec sa carte. On sent qu’il cherche une direction, un sens ?
Côté Astrid, comme elle ne le voit pas à son réveil, elle téléphone au bureau, puis bien plus tard à la police, et invente des histoires pour ne pas inquiéter les enfants dans un premier temps. Mais elle semble inquiète sans l’être vraiment.
Me voilà au tiers du roman avec une envie de continuer pour comprendre… comprendre pourquoi il est parti, pourquoi elle n’est pas dévastée, ou du moins beaucoup plus inquiète, pourquoi elle ne se demande même pas pourquoi, en bref, pourquoi ce couple se délite sans bruit. J’aime cette écriture limpide sans fioritures, qui sème quelques indices, sans les ériger en vérités. Sans en avoir l’air c’est une écriture exigeante pour le lecteur, puisqu’il doit partir en conjectures, deviner, sentir, je suis même repartie en arrière pour m’assurer que je n’avais rien loupé. Mais Stamm est habile, les indices sont parcimonieux.
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domreader- Messages : 3621
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: LC Peter Stamm
Ah le sujet m'intéresse, je le lirai peut-être plus tard.
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Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: LC Peter Stamm
wow... comment faire mieux?baba o'dom a écrit:Me voilà au tiers du roman avec une envie de continuer pour comprendre… comprendre pourquoi il est parti, pourquoi elle n’est pas dévastée, ou du moins beaucoup plus inquiète, pourquoi elle ne se demande même pas pourquoi, en bref, pourquoi ce couple se délite sans bruit. J’aime cette écriture limpide sans fioritures, qui sème quelques indices, sans les ériger en vérités. Sans en avoir l’air c’est une écriture exigeante pour le lecteur, puisqu’il doit partir en conjectures, deviner, sentir, je suis même repartie en arrière pour m’assurer que je n’avais rien loupé. Mais Stamm est habile, les indices sont parcimonieux.
surtout du côté d'Astrid je suis étonnée de ses réactions... bien qu'il pourrait y avoir plus d'une raison pourquoi il a disparu, elle se sent tout de suite coupable et elle est même gênée d'aller à la police... elle a honte quand elle pense que "les voisins" vont apprendre que Thomas est partie... bizarre!
envie de continuer, c'est sûr... Stamm m'a happé une fois de plus avec son écriture...
Dernière édition par Smoothie le Ven 5 Mai - 5:53, édité 1 fois
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Re: LC Peter Stamm
Je suis bien plongée dans 7 ans.
Je retrouve ce que tu dis de l'écriture limpide, sans fioriture. Avec des non dits qui donnent envie de continuer.
Un secret tapis, quelque chose de lourd, qui pèse sur la conscience.
En gros un couple "parfait" en apparence, puis on apprend que la relation a été bancale, plutôt raisonnée que passionnée. Et une autre femme, effacée laide étrange soumise, dont l'ombre plane.
Ambiance qui me plaît.
Je retrouve ce que tu dis de l'écriture limpide, sans fioriture. Avec des non dits qui donnent envie de continuer.
Un secret tapis, quelque chose de lourd, qui pèse sur la conscience.
En gros un couple "parfait" en apparence, puis on apprend que la relation a été bancale, plutôt raisonnée que passionnée. Et une autre femme, effacée laide étrange soumise, dont l'ombre plane.
Ambiance qui me plaît.
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7151
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: LC Peter Stamm
Smoothie a écrit:wow... comment faire mieux?baba o'dom a écrit:Me voilà au tiers du roman avec une envie de continuer pour comprendre… comprendre pourquoi il est parti, pourquoi elle n’est pas dévastée, ou du moins beaucoup plus inquiète, pourquoi elle ne se demande même pas pourquoi, en bref, pourquoi ce couple se délite sans bruit. J’aime cette écriture limpide sans fioritures, qui sème quelques indices, sans les ériger en vérités. Sans en avoir l’air c’est une écriture exigeante pour le lecteur, puisqu’il doit partir en conjectures, deviner, sentir, je suis même repartie en arrière pour m’assurer que je n’avais rien loupé. Mais Stamm est habile, les indices sont parcimonieux.
surtout du côté d'Astrid je suis étonnée de ses réactions... bien qu'il pourrait y avoir plus d'une raison pourquoi il a disparu, elle se sent tout de suite coupable et elle est même gênée d'aller à la police... elle a honte quand elle pense que "les voisins" vont apprendre que Thomas est partie... bizarre!
envie de continuer, c'est sûr... Stamm m'a happé une fois de plus avec son écriture...
Oui @Smoothie , c'est sûr on a envie de savoir, on comprend mal Astrid qui n' pas l'air de se poser de questions plus que ça, ou de culpabiliser, ou d'être très en colère contre cet homme qui est parti sans rien dire. On veut en savoir plus sur ce couple et son histoire.
Chaï a écrit:Je suis bien plongée dans 7 ans.
Je retrouve ce que tu dis de l'écriture limpide, sans fioriture. Avec des non dits qui donnent envie de continuer.
Un secret tapis, quelque chose de lourd, qui pèse sur la conscience.
En gros un couple "parfait" en apparence, puis on apprend que la relation a été bancale, plutôt raisonnée que passionnée. Et une autre femme, effacée laide étrange soumise, dont l'ombre plane.
Ambiance qui me plaît.
L'ambiance me plait aussi dans l'Un l'Autre et pourtant l'auteur n'y met pas beaucoup du sien. Il ne nous offre aucune prise ou presque sur ses deux personnages et les tient bien à distance. Quel est le secret de ce couple, ou quel est le secret de l'un d'entre eux? C'est finalement assez habile de sa part.
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domreader- Messages : 3621
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: LC Peter Stamm
L'Un l'Autre - LC Peter Stamm
Me voici arrivée un peu plus loin que les deux tiers du livre maintenant. Nous poursuivons la route des deux protagonistes, c’est-à-dire Thomas (et non Konrad qui est en fait le nom du fils) et Astrid. Thomas continue à marcher avec finalement pour but la montagne. On ne sait vraiment ce qu’il va y chercher, probablement lui-même, les paysages traversés sont toujours décrits avec soin par P. Stamm, on dirait que c’est la seule chose à laquelle son personnage est désormais sensible. On alterne avec l’épouse, Astrid, qui se décide finalement à faire rechercher son mari par la police et qui semble réaliser enfin que son mari est parti. C’est l’alternance entre la nature avec Thomas et la maison avec Astrid, les enfants et un inspecteur de police compatissant (du nom de Ruf ou appel en allemand).
On comprend que Thomas a besoin de trouver un sens à sa vie, qu’il est poussé en dehors de son foyer par une force singulière qui le ramène à la nature, à des endroits où il s’est promené plus jeune, un retour aux sources. On continue à s’interroger pour comprendre où cette fuite invraisemblable va s’arrêter ou si on va assister à un retour à la vie brute style Into The Wild.
Malgré le fait que Stamm tienne les personnages à distance, on ne peut s’empêcher de se demander comment tout cela va évoluer et d’explorer mentalement les pistes possibles. Peter Stamm sera-t-il là où je l’attends, à voir…
Me voici arrivée un peu plus loin que les deux tiers du livre maintenant. Nous poursuivons la route des deux protagonistes, c’est-à-dire Thomas (et non Konrad qui est en fait le nom du fils) et Astrid. Thomas continue à marcher avec finalement pour but la montagne. On ne sait vraiment ce qu’il va y chercher, probablement lui-même, les paysages traversés sont toujours décrits avec soin par P. Stamm, on dirait que c’est la seule chose à laquelle son personnage est désormais sensible. On alterne avec l’épouse, Astrid, qui se décide finalement à faire rechercher son mari par la police et qui semble réaliser enfin que son mari est parti. C’est l’alternance entre la nature avec Thomas et la maison avec Astrid, les enfants et un inspecteur de police compatissant (du nom de Ruf ou appel en allemand).
On comprend que Thomas a besoin de trouver un sens à sa vie, qu’il est poussé en dehors de son foyer par une force singulière qui le ramène à la nature, à des endroits où il s’est promené plus jeune, un retour aux sources. On continue à s’interroger pour comprendre où cette fuite invraisemblable va s’arrêter ou si on va assister à un retour à la vie brute style Into The Wild.
Malgré le fait que Stamm tienne les personnages à distance, on ne peut s’empêcher de se demander comment tout cela va évoluer et d’explorer mentalement les pistes possibles. Peter Stamm sera-t-il là où je l’attends, à voir…
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domreader- Messages : 3621
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: LC Peter Stamm
jamais lu ce livre ni vu l'adaptation, mais je connais naturellement le sujet... et du coup, j'ai pensé aussi à ce romanbaba o'dom a écrit:ou si on va assister à un retour à la vie brute style Into The Wild.
le fait qu'il dit qu'avec l'âge il a constaté qu'il avait de moins en moins besoin de se 'divertir', lui et la nature lui suffisent... curieuse de voir ou il va aboutir...
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Re: LC Peter Stamm
Désolée pour mon retard, les filles. Je vous livre mes notes en revenant au début. Et je lirai la suite de l'histoire par Dom après
-L'un, l'autre
Une disparition non programmée qui traduit un malaise, c'est sûr. Un couple qui en apparence va bien, revient de vacances qui se sont bien déroulées, et ne se dispute jamais. Stamm nous traduit le petit rituel du soir, qu'imagine Thomas resté sur son banc. Ils ont des secrets, des pensées qu'ils ne se révèlent pas.
Ils vivent dans cette image d'ordre, de rituel, et on sent que ca lui pèse, sans qu'il le formule. Lorsqu'il part et croise une voisine il la salue "comme si tout était en ordre, comme si tout allait continuer ainsi"
On sent un personnage dans le doute, un rêveur, fasciné par la cohésion et l'assurance d' Astrid, mais qui parfois a des velléités de briser cette routine, par exemple lorsqu'il suggère de ne pas rentrer chez eux, après leur séjour.
Astrid, elle, fonctionne dans un cade bien huilé. Elle a besoin d'un quotidien, être à sa place et au bon endroit, tout est orchestré.
Lorsqu'elle finit par admettre l'idée que son mari est parti, elle a ses repères qui vacillent. Elle se remémore la dernière soirée, ne sait plus très bien quelle chemise il avait, etc.. Et quand elle les repasse, elle se dit que "c'est absurde et qu'elle est en train d'effacer ses traces".
Quand enfin, Astrid se décide à aller voir la police, elle pense plus à ne pas tomber sur des voisins qu'à son inquiétude. "Elle avait honte" (p 40)
J'en suis à la page 53. Il a quitté le bordel et continue sa route. Il ne sait pas (ni nous) où il va mais cette fuite irraisonnée est forcément la marque d'un manque, d'une soif d'autre chose, d'une inadaptation certaine à ce monde.
Envie de comprendre comme vous, mais par dessus tout, j'aime cette façon qu'a Stamm de nous laisser des indices au détour des pages, sans appuyer, en nous laissant une libre interprétation des faits.
[quote=@baba o'dom]J’aime cette écriture limpide sans fioritures, qui sème quelques indices, sans les ériger en vérités; Sans en avoir l’air c’est une écriture exigeante pour le lecteur, puisqu’il doit partir en conjectures, deviner, sentir, je suis même repartie en arrière pour m’assurer que je n’avais rien loupé. Mais Stamm est habile, les indices sont parcimonieux.[/quote]
Voilà :-)
-L'un, l'autre
Une disparition non programmée qui traduit un malaise, c'est sûr. Un couple qui en apparence va bien, revient de vacances qui se sont bien déroulées, et ne se dispute jamais. Stamm nous traduit le petit rituel du soir, qu'imagine Thomas resté sur son banc. Ils ont des secrets, des pensées qu'ils ne se révèlent pas.
Autrefois, chaque fois qu'il lui demandait à quoi elle pensait elle avait toujours répondu qu'elle ne pensait à rien. Au fil des années il avait fini par le croire et avait arrêté de lui poser la question.
Ils vivent dans cette image d'ordre, de rituel, et on sent que ca lui pèse, sans qu'il le formule. Lorsqu'il part et croise une voisine il la salue "comme si tout était en ordre, comme si tout allait continuer ainsi"
On sent un personnage dans le doute, un rêveur, fasciné par la cohésion et l'assurance d' Astrid, mais qui parfois a des velléités de briser cette routine, par exemple lorsqu'il suggère de ne pas rentrer chez eux, après leur séjour.
Elle donnait l'impression d'être sûre d'elle, comme si elle était exactement là où elle voudrait être. C'était cette impression d'assurance ce maintien redressé qui avait fait que Thomas était tombé amoureux d'elle, même s'il sentait -ou parce qu'il sentait- qu'Astrid faisait des efforts pour garder cette attitude.
Astrid, elle, fonctionne dans un cade bien huilé. Elle a besoin d'un quotidien, être à sa place et au bon endroit, tout est orchestré.
Lorsqu'elle finit par admettre l'idée que son mari est parti, elle a ses repères qui vacillent. Elle se remémore la dernière soirée, ne sait plus très bien quelle chemise il avait, etc.. Et quand elle les repasse, elle se dit que "c'est absurde et qu'elle est en train d'effacer ses traces".
Clairement cette femme vit dans une illusion d'ordre, elle s'est construite une carapace. Son quotidien est peut être un rempart aussi...L'odeur du linge propre et bien plié l'apaisa. Tout était en ordre.
Quand enfin, Astrid se décide à aller voir la police, elle pense plus à ne pas tomber sur des voisins qu'à son inquiétude. "Elle avait honte" (p 40)
Je n'ai pas senti de culpabilité, plutôt un refus de voir les choses en face?Smoothie a écrit:qu'il pourrait y avoir plus d'une raison pourquoi il a disparu, elle se sent tout de suite coupable et elle est même gênée d'aller à la police.
J'en suis à la page 53. Il a quitté le bordel et continue sa route. Il ne sait pas (ni nous) où il va mais cette fuite irraisonnée est forcément la marque d'un manque, d'une soif d'autre chose, d'une inadaptation certaine à ce monde.
Thomas eut l'impression que tout tait en ordre ici. Lui seul n'était pas à sa place, lui seul dérangeait le calme et l'harmonie de cette scène
- Spoiler:
- Un passage qui en dit long; Il se souvient d'un livre où les hommes sont des pierres, et les enfants voyagent en ballon. Mais est déçu par la fin "Si ça n'avait tenu qu'a lui, le voyage aurait duré éternellement à travers ce monde vidé de ses habitants". P 50
Envie de comprendre comme vous, mais par dessus tout, j'aime cette façon qu'a Stamm de nous laisser des indices au détour des pages, sans appuyer, en nous laissant une libre interprétation des faits.
[quote=@baba o'dom]J’aime cette écriture limpide sans fioritures, qui sème quelques indices, sans les ériger en vérités; Sans en avoir l’air c’est une écriture exigeante pour le lecteur, puisqu’il doit partir en conjectures, deviner, sentir, je suis même repartie en arrière pour m’assurer que je n’avais rien loupé. Mais Stamm est habile, les indices sont parcimonieux.[/quote]
Voilà :-)
Dans 7 ans, il reprenait les mêmes lignes: le couple parfait en apparence, la raison plus que la passionChaï a écrit:En gros un couple "parfait" en apparence, puis on apprend que la relation a été bancale, plutôt raisonnée que passionnée.
Aeriale- Messages : 11930
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Re: LC Peter Stamm
ah oui, ce refus d'elle est certainement plus grande que tout autre sentiment...Poutouviers a écrit:Je n'ai pas senti de culpabilité, plutôt un refus de voir les choses en face?
concernant sa culpabilité, j'avais cru qu'elle s'était donnée en premier lieu la faute de son départ... mais je peux me tromper
mais ce qui est marrant, je suis tombée sur cet article:
Un jour de 1986, Christopher Knight, 20 ans, a disparu. Il a roulé en voiture dans une forêt du Maine, est tombé en panne d’essence, a laissé ses clés sur le tableau de bord, puis a continué à marcher. Ayant trouvé un bon endroit, il s’est arrêté, a posé son sac, a regardé le ciel, et tout lui plaisait. Il ne savait pas où il était.
Il est resté là vingt-sept ans. Dans le grand nulle part.
Pendant plus d’un quart de siècle, Knight n’a pas échangé un mot avec qui que ce soit, ne s’est pas vu dans un miroir, n’est pas tombé malade, n’a pas donné de nouvelles à ses parents, n’a pas vu la naissance d’internet, n’a pas dépensé d’argent, n’a pas téléphoné ou touché qui que ce soit. Il a juste été avalé par l’oubli. «Je ne sais pas pourquoi j’ai fait cela. J’avais juste envie de m’enfoncer dans la forêt», dit-il dans «The Stranger in the Woods», le livre de Michael Finkel, journaliste au «New York Times». Rien d’autre: juste envie. Puis: gommé du monde.
source et suite
20 ans, pas marié et pas d'enfants... mais Thomas n'est pas seulement de la fiction
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Re: LC Peter Stamm
Grosses similarités entre le couple du livre que je lis 7 ans et le livre dont vous parlez l'un l'autre !
La femme qui maîtrise les choses, qui semblent froide, distante, raisonnable (mais on ne la voit qu'à travers le regard du narrateur, son époux) et l'homme qui se pose des questions, se laisse plutôt guider par le sens du vent mais sent les failles.
Mais là, dans Sept ans, ça vire au glauque...
On tombe vraiment dans l'égoïsme suprême, du sombre humain. Franchement, j'ai envie de les claquer tous. Je me demande jusqu'où ça va aller.
Et c'est terrible cette façon qu'a l'auteur de tout laisser en filigrane, on ne sait pas vraiment ce que pensent la femme, la maîtresse, le lecteur a des pistes, et au final s'accroche, s'identifie, imagine le pire.
Addictif.
La femme qui maîtrise les choses, qui semblent froide, distante, raisonnable (mais on ne la voit qu'à travers le regard du narrateur, son époux) et l'homme qui se pose des questions, se laisse plutôt guider par le sens du vent mais sent les failles.
Mais là, dans Sept ans, ça vire au glauque...
- Spoiler:
- Alexander a eu un enfant avec sa maîtresse, une polonaise clandestine, folle de lui, soumise, mutique, et il l'a persuade (la force ?) de leur abandonner son enfant. Comme Alexander n'arrive pas à en avoir avec sa femme Sonia, ils vont adopter l'enfant de l'adultère...
Tellement bizarre, et malsain, et brrrr
On tombe vraiment dans l'égoïsme suprême, du sombre humain. Franchement, j'ai envie de les claquer tous. Je me demande jusqu'où ça va aller.
Et c'est terrible cette façon qu'a l'auteur de tout laisser en filigrane, on ne sait pas vraiment ce que pensent la femme, la maîtresse, le lecteur a des pistes, et au final s'accroche, s'identifie, imagine le pire.
Addictif.
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Queenie- Messages : 7151
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