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Patricia Melo

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Message par Aeriale Lun 27 Mar - 13:36

Patricia Melo Avt_pa10



Patrícia Melo, née le 2 octobre 1962 à Rio de Janeiro, est une femme de lettres brésilienne, auteur de roman policier.
Elle amorce sa carrière d'écrivain dès l'âge de 18 ans en rédigeant des textes pour la télévision brésilienne. À partir de 1993, elle signe des épisodes du feuilleton A Banquira do povo et de quelques adaptations pour des téléfilms, notamment de Élémentaire, ma chère Sarah (O Xango de Baker Street) de Jô Soares.

En 1994, elle se lance dans le roman policier avec Acqua Toffana, où une jeune femme névrosée dénonce son mari à la police, l'accusant d'être un tueur en série. Dans O Matador : le tueur (O Matatdor, 1995), le récit offre, par l'entremise d'un paumé d'un quartier populaire de São Paulo et grand consommateur de drogue, d'alcool et de sexe, un « tableau sans concession de la violence urbaine brésilienne »1. La violence est d'ailleurs très souvent présente dans les œuvres de l'écrivaine, notamment dans Enfer (Inferno, 2000), qui raconte, de façon très réaliste, l'ascension et la chute d'un caïd de la drogue dans une favela de Rio de Janeiro.

Patrícia Melo est l'épouse du chef d'orchestre John Neschling.
Sources Wikipedia

.Qu'elle raconte la violence des favellas à travers le destin d'un gosse de Rio (O matador, Enfer) ou préfère détourner les règles du roman noir avec crime et jalousie (Eloge du mensonge), Patrícia Melo est une ambitieuse qui construit ses livres au cordeau et leur choisit une écriture à l'image d'une partition. A la violence d'Enfer, elle impose un rythme haletant comme une course-poursuite dans les rues cabossées de Rio, entre drogués et paumés. Eloge du mensonge préfère jouer l'ironie pour suivre le destin de José Gruber, nègre littéraire et cynique patenté. Aujourd'hui, elle publie Le diable danse avec moi, une histoire de chef d'orchestre, de maestro insupportable, Brésilien jaloux jusqu'à l'hystérie, capable de pourrir la vie à son entourage pour satisfaire son ego surdimensionné. La romancière n'aime pas seulement faire chavirer des destins, peaufiner ses portraits, elle plonge dans le cœur des hommes, traque leurs vices au plus profond pour mieux leur donner une possibilité de survie, la chance ultime de se racheter. Sa satire sociale va bien au-delà d'une griffure moderne, elle montre l'absurdité du monde, la folie des ambitieux, le désespoir des faibles
Lire- Christine Ferniot

Monde perdu Actes Sud -juin 2008-
Traduit du portugais par Sébastien Roy

Patricia Melo Index_68



Maiquel (prononcez comme "le" Jackson) est arrivé trop tard. Sa vielle tante, dernier lien affectif à qui se raccrocher, vient de mourir à Sao Paulo, la ville dont il est originaire. Maiquel est un de ces anti héros pourchassé par un destin qu'il s'ingénie à se mettre à dos. Resté seul et obligé de fuir, il décide alors de retrouver coûte que coûte sa fille partie avec son ex, elle même aux mains d'évangélistes. S'engage alors un périple au travers du Brésil dans des contrées livrées à elles-mêmes où la seule loi valable est celle de la survie et où les bons ou les méchants se confondent dans un cauchemar sans limites

Voilà un roman noir de chez noir, violent et sans artifices, où l'auteure nous empoigne sans nous laisser de répit dans une course sauvage proche de la folie et au travers de laquelle les barrières entre le bien et le mal n'existent plus. On est dans un monde perdu proche du néant dans lequel ce qui importe surtout est de ne pas se faire avoir. Maiquel a déjà tué et n'a pas eu le choix non plus, mais son besoin de vengeance et sa détermination vont l'amener à côtoyer le pire.

Ses rencontres avec des filles croisées au hasard de sa traque, des caïds véreux, des petites frappes, ou des prêcheurs de bonnes paroles attirés par le gain, sont décrites dans un style percutant qui prennent le lecteur à témoin, dans un rapport direct et sans ambages. On se retrouve dans ses pensées livrées telles quelles et on ne peut que ressentir de l'empathie pour ce voyou rageur affublé d'un chien famélique et qui ne demande qu'une chose: Retrouver un semblant de "normalité"

Mais le monde que nous décrit Patricia Melo est sans illusion. Ici pas de futur, pas d'espoir Juste la vie taillée à la hache pour une épopée sanglante qui n'épargne personne et encore moins les faibles. Une vision peut-être partielle mais qui montre crument la face cachée d'un pays gangréné par le profit et la corruption. C'est nerveux, tranchant mais il y a toujours un humour désabusé caché derrière ces phrases.

Un style qui me plait parce qu'il me rappelle un peu un Pascal Garnier sous acide, mais qui va en rebuter d'autres. Et puis des réflexions mêlées à des dialogues, tout ceci sans interruption et à la 1ère personne, qui peuvent dérouter voire énerver la plupart. Moi j'en redemande!


La première chose que mon père ma enseignée, c'est que j'étais invisible. Et la deuxième, c'est que je ne valais rien. Et que rien n'avait d'importance. Il m'a enseigné cela à sa façon, sans dire un mot, juste avec les yeux, pendant que tout pourrissait autour de nous. Mangé par les vers. J'ai vite appris. Quand j'entre quelque part, si je vois du monde, je rumine en moi-même: je suis le pire. Et je sors. Parfois, je n'entre même pas. Maiquel, viens ici, les gens disent. Je n'y vais pas. Je m'enfuis. Me cache. C'est marrant, les choses auxquelles on pense sur la route. Les enchaînements. Tu penses à ceci parce que tu penses à celà. Je suis invisible. Personne ne me voit
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