Anna Hope
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domreader
Aeriale
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Books en Stock :: Hey Billie Y'a quoi dans ta bibliothèque ? :: Littérature de culture anglaise et gaëlique
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Anna Hope
Né(e) à Manchester, Lancashire en 1974
Anna Hope est une actrice et écrivaine.
source wikipediaElle a fait ses études à la Royal Academy of Dramatic Art à Londres, au Wadham College de l'Université d'Oxford, et est titulaire d'un MA en écriture créative de Birkbeck College à Londres en 2001.
Elle est apparue dans plusieurs séries télévisée notamment "Doctor Who" (2006-2007), "Coronation Street" (2011-2012), "Meurtres en sommeil" (Waking the Dead, 2011).
"Le chagrin des vivants" (Wake, 2014) est son premier roman suivi de "La salle de bal" (The Ballroom, 2016)
-La salle de bal-
Nominé au Prix Femina étranger
Tout se passe dans un asile du Yorkshire, le Sharston, qui à l'époque où se déroule le récit, en 1911, se voulait novateur et auto produisait ses vivres dans un souci de bien être général. Anna Hope, dont le bisaïeul fut aussi interné dans un de ces établissements suite à une dépression, s'inspire de l'histoire familiale et nous raconte le quotidien de ses personnages.
Ella Frey, une jeune fileuse enfermée de force après avoir brisé une vitre dans son usine. John, un irlandais taciturne tombé en dépression à la mort de sa fille et l'explosion de son couple, Clem anorexique et placée à la demande de ses parents. Et enfin Charles Fuller, le médecin raté, mélomane frustré, obsédé par l'amélioration de la race et les théories eugénistes (soutenues par Churchill, alors ministre de l'intérieur) qui commençaient à faire jour dans l'Europe de ces années là.
On suit tour à tour leur voix, et rapidement se dessine un univers effrayant où pauvreté et indigence riment avec folie, aux yeux des médecins, et d'où il est quasi impossible de sortir. Les "malades" sans protection ni droits les plus basiques, deviennent les jouets de quelque illuminé comme ce Charles prêt à expérimenter de nouvelles méthodes peu orthodoxes, mais aussi d'autres plus humaines et reposant sur les bienfaits de la musique. Un bal est donc organisé chaque semaine, regroupant hommes et femmes, et une idylle va secrètement se nouer entre Ella et John.
A partir de là, Anna Hope distille une grande part de romanesque dans son récit et l'intrigue tient en haleine mais je reconnais que ce n'est pas ce qui m'a le plus transportée. J'ai davantage été sensible à sa manière plutôt subtile de nous décrire le rôle de Fuller, personnage ambigü et fourbe, mégalomane persuadé de détenir la solution idéale afin de purifier l'humanité et éradiquer les faibles en ces temps où la psychiatrie en était encore à ses tout débuts. En conclusion, un livre bien documenté et intéressant sur un monde excessivement cruel et peu souvent abordé.
- Spoiler:
- PS: Je n'ai pu m'empêcher d'y trouver quelques ficelles plus convenues sur la fin, mais je sortais des Buddenbrook, j'étais peut-être plus difficile..?
Aeriale- Messages : 11818
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Anna Hope
J'avais envie de me le procurer quand il est sorti, puis j'ai renoncé - trop de choses à lire et trop peu de temps - et puis j'ai dit que je n'achetais pas de livres pendant un an. J'ai déjà tenu un mois et demi ou presque (!). Alors on verra s'il croise ma route celui-là, ton com fait quand même envie.
PS: J'essaie d'éviter les librairies et les pâtisseries sur mes trajets quotidiens. Les vacances seront le véritable test.
PS: J'essaie d'éviter les librairies et les pâtisseries sur mes trajets quotidiens. Les vacances seront le véritable test.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3570
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Anna Hope
domreader a écrit:
PS: J'essaie d'éviter les librairies et les pâtisseries sur mes trajets quotidiens. Les vacances seront le véritable test.
Tu ne vas pas venir me voir alors ?!
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7112
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Anna Hope
Queenie a écrit:domreader a écrit:
PS: J'essaie d'éviter les librairies et les pâtisseries sur mes trajets quotidiens. Les vacances seront le véritable test.
Tu ne vas pas venir me voir alors ?!
Là, si bien sûr, je suis obligée de faire une exception !
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3570
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Anna Hope
Oh mais c’est pas bon pour le moral ça, j’espere que Didier peut y aller pour toi...domreader a écrit:PS: J'essaie d'éviter les librairies et les pâtisseries sur mes trajets quotidiens. Les vacances seront le véritable test.
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4262
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Anna Hope
domreader a écrit:Queenie a écrit:domreader a écrit:
PS: J'essaie d'éviter les librairies et les pâtisseries sur mes trajets quotidiens. Les vacances seront le véritable test.
Tu ne vas pas venir me voir alors ?!
Là, si bien sûr, je suis obligée de faire une exception !
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7112
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Anna Hope
J’ai aussi beaucoup aimé ce roman digne et émouvant, Anna Hope décrit avec une grande humanité ces faibles d’esprit qui se retrouvent enfermés, et au-delà des hauts murs de l’asile, à travers les barreaux, c’est toute la beauté des paysages du Yorshire au fil des saisons.
On apprend aussi beaucoup à la lecture de La salle de bal, par la description des personnages, des rapports familiaux, du climat de l’époque et l’encrage historique avec le développement des théories sur l'eugénisme laisse sans voix.
Cette belle découverte me donne vraiment envie de poursuivre avec Le chagrin des vivants.
On apprend aussi beaucoup à la lecture de La salle de bal, par la description des personnages, des rapports familiaux, du climat de l’époque et l’encrage historique avec le développement des théories sur l'eugénisme laisse sans voix.
Cette belle découverte me donne vraiment envie de poursuivre avec Le chagrin des vivants.
silou- Messages : 205
Date d'inscription : 22/12/2016
Localisation : centre
Re: Anna Hope
C'est vrai qu'il y a une belle description, c'est finement abordé. On apprend beaucoup en tout cas!silou a écrit:On apprend aussi beaucoup à la lecture de La salle de bal, par la description des personnages, des rapports familiaux, du climat de l’époque et l’encrage historique avec le développement des théories sur l'eugénisme laisse sans voix.
Cette belle découverte me donne vraiment envie de poursuivre avec Le chagrin des vivants.
Le chagrin des vivants revient souvent, j'ai vu. Je le retiens dans un coin de ma tête, aussi!
Je peux te le passer quand on se voit à Paris, si tu veux :-)domreader a écrit:J'avais envie de me le procurer quand il est sorti, puis j'ai renoncé - trop de choses à lire et trop peu de temps - et puis j'ai dit que je n'achetais pas de livres pendant un an.
Aeriale- Messages : 11818
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Anna Hope
La salle de Bal :
J'ai énormément la construction du roman : à trois voix, Ella, John et Charles.
Mais ce livre c'est aussi une dénonciation : la misère dans l'établissement mais aussi, au dehors dans les conditions de vie et de travail, les enfants déjà dans les filatures à huit ans, le travail précaire au quotidien, la toute puissance des personnels de cet asile, leur manque de compassion pour celui que est différent, le traitement des pathologie... On ressort de cette lecture secoué, tourmenté par le peu de poids de la vie humaine dans certaines situations.
Heureusement, celui qui regarde ce qui l'entoure différemment peut apporter un peu de lumière aux autres et les aider...j'ai beaucoup aimé les descriptions de la nature et l'histoire de l'hirondelle, je crois que j'y penserai désormais en les voyant chaque année.
J'ai énormément la construction du roman : à trois voix, Ella, John et Charles.
Mais ce livre c'est aussi une dénonciation : la misère dans l'établissement mais aussi, au dehors dans les conditions de vie et de travail, les enfants déjà dans les filatures à huit ans, le travail précaire au quotidien, la toute puissance des personnels de cet asile, leur manque de compassion pour celui que est différent, le traitement des pathologie... On ressort de cette lecture secoué, tourmenté par le peu de poids de la vie humaine dans certaines situations.
Heureusement, celui qui regarde ce qui l'entoure différemment peut apporter un peu de lumière aux autres et les aider...j'ai beaucoup aimé les descriptions de la nature et l'histoire de l'hirondelle, je crois que j'y penserai désormais en les voyant chaque année.
- Spoiler:
- Pour les ficelles convenues, je suis de ton avis @Aeriale, cela n'enlève rien à mon plaisir de lecture, mais j'aurais aimé une autre fin...
Invité- Invité
Re: Anna Hope
Contente que tu aies autant aimé @Ruth May!
C'est drôle tout ce que tu décris m'a frappée aussi, cette dénonciation, les conditions de vie dans ces hôpitaux psychiatriques, etc. Mais je ne me souviens plus de cette fin, peut-être parce qu'elle nous a paru convenue?
(Et l'histoire de l'hirondelle non plus, d'ailleurs )
C'est drôle tout ce que tu décris m'a frappée aussi, cette dénonciation, les conditions de vie dans ces hôpitaux psychiatriques, etc. Mais je ne me souviens plus de cette fin, peut-être parce qu'elle nous a paru convenue?
(Et l'histoire de l'hirondelle non plus, d'ailleurs )
Aeriale- Messages : 11818
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Anna Hope
John envoie une plume d'hirondelle à Ella et Clem cherche dans l'Encyclopédie, pour celle qui est encore son amie, la description de l'oiseau. Ella découvre alors que des hirondelles ont fait leur nid à la fenêtre de la salle commune.
La plume est si jolie et symbolise la liberté , elle revient un peu plus tard dans le récit...mais je ne peux pas tout dire !
La plume est si jolie et symbolise la liberté , elle revient un peu plus tard dans le récit...mais je ne peux pas tout dire !
Invité- Invité
Re: Anna Hope
Ah oui...Ca me dit quelque chose, en effet!
Merci, je vais rechercher le passage car ça m'intrigue quand même
Merci, je vais rechercher le passage car ça m'intrigue quand même
Aeriale- Messages : 11818
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Anna Hope
J'avais aussi oublié l'hirondelle, merci de nous remettre ces beaux passages en mémoire.
silou- Messages : 205
Date d'inscription : 22/12/2016
Localisation : centre
Re: Anna Hope
Le chagrin des vivants
Nous sommes en novembre 1920, essentiellement à Londres. La première guerre mondiale vient de se finir, mais elle a laissé des traces. Il y a ceux qui ne sont pas revenus, ceux marqués dans leur chair, ceux qui ne peuvent oublier, ceux et surtout celles qui ne sont pas parties mais qui sont affectées de manière durables. Par la perte d’un être cher, par le handicap ou l’inaptitude de quelqu’un de proche, par les occasions manquées, par les difficultés de la vie d’après la guerre. Nous suivons les destinées de trois femmes. Ada, dont le fils a été tué à la guerre et qu’elle a la sensation de voir partout. Evelyn, dont le fiancée n’est pas revenu, et qui a perdu un doigt en travaillant dans une usine d’armement. Enfin Hettie, une jeune femme de milieu modeste, qui choisit de travailler comme danseuse dans un palais de la danse, et qui subit un contexte familiale compliqué. Anna Hope les suit pendant les quelques jours qui précèdent l’arrivée du soldat inconnu, qui doit être rapatrié et inhumé. La cérémonie devenant une vaste catharsis, qui doit permettre non pas d’oublier, mais essayer de passer à autre chose, de se réconcilier avec soi-même, avec sa souffrance, avec sa culpabilité.
C’est incontestablement un beau roman,construit de main de maître par Anna Hope. Les personnages sont finement dessinés, la société anglaise de l’époque, avec ses castes, ses hiérarchies sociales, ses rituels, également. Les personnages se croisent plus qu’ils ne se rencontrent véritablement, nous allons progressivement derrière les masques, les apparences. C’est peut-être un peu trop construit, un peu trop maîtrisé, avec une fin un peu trop douce et morale dans un certain sens. J’avoue aussi n’avoir pas été complètement convaincue par l’aspect libératoire de la cérémonie de l’inhumation, mais elle est sans doute symbolique.
En tous les cas, un vrai plaisir de lecture et une auteure de talent.
Nous sommes en novembre 1920, essentiellement à Londres. La première guerre mondiale vient de se finir, mais elle a laissé des traces. Il y a ceux qui ne sont pas revenus, ceux marqués dans leur chair, ceux qui ne peuvent oublier, ceux et surtout celles qui ne sont pas parties mais qui sont affectées de manière durables. Par la perte d’un être cher, par le handicap ou l’inaptitude de quelqu’un de proche, par les occasions manquées, par les difficultés de la vie d’après la guerre. Nous suivons les destinées de trois femmes. Ada, dont le fils a été tué à la guerre et qu’elle a la sensation de voir partout. Evelyn, dont le fiancée n’est pas revenu, et qui a perdu un doigt en travaillant dans une usine d’armement. Enfin Hettie, une jeune femme de milieu modeste, qui choisit de travailler comme danseuse dans un palais de la danse, et qui subit un contexte familiale compliqué. Anna Hope les suit pendant les quelques jours qui précèdent l’arrivée du soldat inconnu, qui doit être rapatrié et inhumé. La cérémonie devenant une vaste catharsis, qui doit permettre non pas d’oublier, mais essayer de passer à autre chose, de se réconcilier avec soi-même, avec sa souffrance, avec sa culpabilité.
C’est incontestablement un beau roman,construit de main de maître par Anna Hope. Les personnages sont finement dessinés, la société anglaise de l’époque, avec ses castes, ses hiérarchies sociales, ses rituels, également. Les personnages se croisent plus qu’ils ne se rencontrent véritablement, nous allons progressivement derrière les masques, les apparences. C’est peut-être un peu trop construit, un peu trop maîtrisé, avec une fin un peu trop douce et morale dans un certain sens. J’avoue aussi n’avoir pas été complètement convaincue par l’aspect libératoire de la cérémonie de l’inhumation, mais elle est sans doute symbolique.
En tous les cas, un vrai plaisir de lecture et une auteure de talent.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Anna Hope
Ah tiens, je ne sais pas pourquoi mais j'assimile Anna Hope a de la lecture facile, je n'aurais pas cru que tu apprécierais @Arabella
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7112
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