Henri de Régnier
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Henri de Régnier
Henri de Régnier (1864 -1936)
Wikipédia a écrit:Issu d'une famille aristocratique de Normandie, Henri de Régnier, après avoir fréquenté le collège Stanislas, fit son droit dans la perspective d’entrer dans la diplomatie. Mais, rapidement, il préféra se consacrer aux lettres. À partir de 1885, il commença de publier des vers, en France et en Belgique, dans des revues symbolistes, en particulier dans la revue Lutèce.
Admirateur de Mallarmé, aux « mardis » duquel il assistait régulièrement dans sa jeunesse, il avait été d’abord influencé par Leconte de Lisle et surtout par José-Maria de Heredia dont il épousa, en 18951, l’une des filles, Marie, poète elle-même sous le pseudonyme de Gérard d'Houville. Ce mariage ne fut pas heureux : à partir de la fin de l'année 1897, Marie entretint une relation presque stable avec un de ses meilleurs amis, le poète et romancier Pierre Louÿs. L'enfant qu'elle conçut à cette période et qui naquit le 8 septembre 1898, fut baptisé Pierre de Régnier (dit Tigre). Il est de Pierre Louÿs, d'après Jean-Paul Goujon, le biographe de Louÿs. Ce dernier en sera d'ailleurs le parrain officiel.
Dès son premier recueil, Poèmes anciens et romanesques (1889), il acquit la notoriété. Ses nombreux volumes de poésie – Tel qu’en songe (1892), Aréthuse (1895), Les Jeux rustiques et divins (1897), Les Médailles d’argile (1900), La Cité des eaux (1902), La Sandale ailée (1905), Le Miroir des heures (1910) – demeurent fidèles à l'idéal classique avec toujours plus de liberté dans la forme, entre Verlaine et Valéry, à la rencontre entre le Parnasse et le Symbolisme. Sa poésie révèle l'influence de Jean Moréas, Gustave Kahn et Stéphane Mallarmé, et surtout celle de son beau-père, José-Maria de Heredia.
Il écrivit également des contes (Contes à soi même (1893) et des romans : son œuvre la plus connue, La Double maîtresse (1900), est un roman freudien avant l’heure ; il faut citer aussi Le Bon plaisir (1902), Le Mariage de minuit (1903), Les Vacances d’un jeune homme sage (1903), Les Rencontres de M. de Bréot (1904), Le Passé vivant (1905), La Peur de l’amour (1907), La Flambée (1909), La Pécheresse (1920), L’Escapade (1925), etc. Henri de Régnier avait une prédilection pour le XVIIIe siècle où il puisait volontiers ses sujets, parfois scabreux, et dont même il pastichait le style.
Critique littéraire également, il tint longtemps le feuilleton littéraire du Figaro. Grand ami du peintre Henri Farge, et d'Antonio de La Gandara dont il dit son admiration dans Les Cahiers inédits : « La Gandara me parle de la lithographie, de ses procédés, du dessin qu'on y fait, puis qu'on y efface et qui reparaît au rouleau avec un velouté, comme si des queues de chat y avaient, par endroits, promené de la suie, et ces choses délicates, frôlées, qui n'ont pas la griffe de l'eau forte, se dessinent sur des pierres énormes, lourdes à servir de tombe, presque, à la personne qui y est représentée, légère comme une ombre […] ». Il fréquentait les salons de la haute société parisienne, notamment celui de la comtesse de Fitz-James ou de Madeleine Lemaire.
Tombe de Henri de Regnier (cimetière du père Lachaise, div 86).
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (86e division).
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Henri de Régnier
Histoires incertaines
Une gloire littéraire du début du XXe siècle bien oubliée aujourd'hui, dont on se souvient presque plus pour les intrigues scandaleuses de sa femme, en particulier avec Pierre Louÿs, que pour ses oeuvres, poèmes, romans ou contes, devenus difficiles à trouver de toutes les façons.
La petite maison L'éveilleur propose donc une curiosité, un volume de trois nouvelles, ou contes d'Henri de Régnier, préfacé par Bernard Quiriny, grand fan de l'auteur, et de ce livre en particulier. Rien d'étonnant, les univers de deux auteurs ont quelque chose de proche, les nouvelles de Bernard Quiriny, malgré le temps qui les séparent, ont un air de parenté avec celles d'Henri de Régnier. Dans les deux cas, un fantastique discret, une rêverie qui dérape en quelque sorte, et une distance avec le récit, un second degré.
Plus que des histoires, structurées, il s'agit d'évoquer la matière dont sont faits les rêves. Les rêves, qui pour les personnages de ces textes, et qui ressemblent tous les trois à leur auteur, sont plus vrais que ce que la plupart des gens considèrent comme la vraie vie, faite de bruit, d'agitation, d'actions, d'ambitions. Ici il y a juste l'envie de se glisser dans une douce indolence, d'imaginer le passé, des personnages morts, parcourir des décors en pleine déliquescence, en train de se défaire, de disparaître petit à petit sous le poids du temps. Et rien de plus propre à susciter cet état de douce léthargie, de somnolence délicieuse, que Venise, ses palais délabrés, ses canaux, ses habitants qui semblent des fantômes sortis d'un autre temps.
Le fantastique reste discret, c'est presque au lecteur de décider s'il s'agit de surnaturel ou juste d'un événement pas clair ou d'un rêve. Rien de bien terrible ne se produit dans ces textes au final, les créatures surnaturelles, ne sont pas bien méchantes ni cruelles. C'est peut être cela qui manque un peu à ces récits policés un peu lisses, un peu de cruauté, de frayeur, un frisson un peu plus intense. Là nous restons entre gens bien élevés, et même les fantômes ont du savoir vivre, et une sorte de bienveillance.
Mais c'est joliment écrit, et un voyage à Venise, qui permet d'entrevoir des charmants tableaux à demi effacés et suivre des douces ombres dans une pénombre voluptueuse n'est pas à dédaigner. D'autant plus que le volume se pare des reproductions de quelques estampes de Whistler, ce qui rajoute au plaisir du voyage.
Une gloire littéraire du début du XXe siècle bien oubliée aujourd'hui, dont on se souvient presque plus pour les intrigues scandaleuses de sa femme, en particulier avec Pierre Louÿs, que pour ses oeuvres, poèmes, romans ou contes, devenus difficiles à trouver de toutes les façons.
La petite maison L'éveilleur propose donc une curiosité, un volume de trois nouvelles, ou contes d'Henri de Régnier, préfacé par Bernard Quiriny, grand fan de l'auteur, et de ce livre en particulier. Rien d'étonnant, les univers de deux auteurs ont quelque chose de proche, les nouvelles de Bernard Quiriny, malgré le temps qui les séparent, ont un air de parenté avec celles d'Henri de Régnier. Dans les deux cas, un fantastique discret, une rêverie qui dérape en quelque sorte, et une distance avec le récit, un second degré.
Plus que des histoires, structurées, il s'agit d'évoquer la matière dont sont faits les rêves. Les rêves, qui pour les personnages de ces textes, et qui ressemblent tous les trois à leur auteur, sont plus vrais que ce que la plupart des gens considèrent comme la vraie vie, faite de bruit, d'agitation, d'actions, d'ambitions. Ici il y a juste l'envie de se glisser dans une douce indolence, d'imaginer le passé, des personnages morts, parcourir des décors en pleine déliquescence, en train de se défaire, de disparaître petit à petit sous le poids du temps. Et rien de plus propre à susciter cet état de douce léthargie, de somnolence délicieuse, que Venise, ses palais délabrés, ses canaux, ses habitants qui semblent des fantômes sortis d'un autre temps.
Le fantastique reste discret, c'est presque au lecteur de décider s'il s'agit de surnaturel ou juste d'un événement pas clair ou d'un rêve. Rien de bien terrible ne se produit dans ces textes au final, les créatures surnaturelles, ne sont pas bien méchantes ni cruelles. C'est peut être cela qui manque un peu à ces récits policés un peu lisses, un peu de cruauté, de frayeur, un frisson un peu plus intense. Là nous restons entre gens bien élevés, et même les fantômes ont du savoir vivre, et une sorte de bienveillance.
Mais c'est joliment écrit, et un voyage à Venise, qui permet d'entrevoir des charmants tableaux à demi effacés et suivre des douces ombres dans une pénombre voluptueuse n'est pas à dédaigner. D'autant plus que le volume se pare des reproductions de quelques estampes de Whistler, ce qui rajoute au plaisir du voyage.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Henri de Régnier
Merci pour ce fil... tu m'as devancé de peu
J'avais tout préparé, même la gravure de Felix Vallotton
Portrait de Henri de Régnier par Félix Vallotton
Je voulais ouvrir le fil après une relecture de son livre L'Atlanta, lu il y a trop longtemps pour en parler encore en détail...
mais puisque le fil y est maintenant, je peux aussi bien en dire déjà tout ce dont je me rappelle
L’Atlanta : Ou la Vie Vénitienne (1899-1924)
Avec Henri de Régnier j’ai fait une de mes plus belles lectures de Venise.
Dès sa première visite il est tombé amoureux de cette ville et ce qu’on aime, on en parle toujours bien.
Même les années qui séparent ses séjours de nos temps ne font pas la différence. On traverse la ville, on visite les lieux avec un fin connaisseur et c’est réjouissant.
Même si son nom ne figure plus parmi les plus connus, il va être pour moi toujours un de ceux qui ont ajouté un vrai bijou à ma collection autour de la Sérénissime.
Affiche de Luigi Salomone, 1938
J'avais tout préparé, même la gravure de Felix Vallotton
Portrait de Henri de Régnier par Félix Vallotton
Je voulais ouvrir le fil après une relecture de son livre L'Atlanta, lu il y a trop longtemps pour en parler encore en détail...
mais puisque le fil y est maintenant, je peux aussi bien en dire déjà tout ce dont je me rappelle
L’Atlanta : Ou la Vie Vénitienne (1899-1924)
Pas de doute comment ce livre a pu atterrir sur mes étagères. Venise est un tel aimant pour moi, dès que je vois un texte qui en parle, je veux y jeter un œil.Présentation de l’éditeur
De 1899 à 1924, Henri de Régnier (1864-1936) se rend régulièrement à Venise et du haut de l'altana, cette terrasse couverte, contemple la Sérénissime. Son livre est un chant d'amour à la Cité des Doges, qu'il célèbre en une langue admirable, étonnamment moderne. «Venise vit toujours en la noblesse de ses pierres et de ses eaux, en une sorte de repos humblement magnifique, en un apaisement tranquille, et elle en communique le bienfait à ceux qui la fréquentent. Là, plus que nulle part ailleurs, on est à l'abri de tout désir. Nul lieu n'est plus propice que celui-là au détachement de soi et à la paix intérieure, et ce détachement se fait sans regret et cette paix s'acquiert sans tristesse.»
Au fil des ans se noue une intimité profonde entre le poète et la ville. Au moment où il renonce à la «vie vénitienne» et invente un usage de Venise, Régnier peut enfin composer L'Altana, son chef-d'oeuvre.
Avec Henri de Régnier j’ai fait une de mes plus belles lectures de Venise.
Dès sa première visite il est tombé amoureux de cette ville et ce qu’on aime, on en parle toujours bien.
Même les années qui séparent ses séjours de nos temps ne font pas la différence. On traverse la ville, on visite les lieux avec un fin connaisseur et c’est réjouissant.
Même si son nom ne figure plus parmi les plus connus, il va être pour moi toujours un de ceux qui ont ajouté un vrai bijou à ma collection autour de la Sérénissime.
Affiche de Luigi Salomone, 1938
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George Gershwin
Re: Henri de Régnier
C'est bizarre, mais j'avais pensé à toi en ouvrant ce fil, @Kenavo.
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Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Henri de Régnier
ma prédilection pour Venise n'est en effet plus un secret
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George Gershwin
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