Louise de Vilmorin
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Books en Stock :: Hey Billie Y'a quoi dans ta bibliothèque ? :: Littérature française :: Auteurs nés entre 1871 et 1940
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Re: Louise de Vilmorin
Madame de…
Un petit bonbon acidulé pour une lecture entre deux policiersPrésentation de l’éditeur
Très endettée, Madame de ne voit pas d'autre choix que de vendre ses boucles d'oreilles en forme de cœur, cadeau de son mari le lendemain du mariage. Le bijoutier, connu de la famille, jure le secret. La semaine suivante, Madame de annoncé lors d’un bal - complètement dissous - la perte de ses bijoux. Le bijoutier découvre cet événement lors de la lecture de son journal. En détresse, il cherche Monsieur de et raconte - en demandant discrétion - l’histoire. Monsieur de va acheter les boucles d'oreilles à nouveau - et ce ne sera pas la dernière fois.
Louise de Vilmorin, dans la charmante histoire de Madame de, raconte la voie des cœurs brillants, accompagnée de nombreux mensonges, et emmène le lecteur dans les coulisses de la noblesse française, où engouement et obligations sociales conduisent à une action étonnante.
Louise de Vilmorin raconte une histoire amusante en seulement quelques pages.
C’est une première rencontre avec un de ses textes, j’ai bien aimé.
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George Gershwin
Re: Louise de Vilmorin
Madame de
Louise de Vilmorin reste sans doute dans la mémoire collective plus comme une égérie, la fiancée de Saint-Exupéry, la compagne de Malraux, la brillante mondaine qu'un véritable écrivain. Elle a pourtant écrit une poésie qui a eu ses admirateurs, dont Poulenc qui l'a mise en musique, elle a connu des succès de libraire, en particulier cette Madame de , dont Max Ophüls a tiré un film merveilleux, avec une Danielle Darieux resplendissante dans le rôle titre, qui permet probalement au livre de n'être pas oublié.
Le roman, paru en 1951 est fort bref, grâce à une trame resserrée et à une écriture dégraissée, économique sans être sèche, basée sur la formule, souvent à la limite du bon mot qui synthétise l'essentiel avec juste une expression. Rien de délayé ni d'inutile : le lecteur est directement mis en phase avec le coeur de l'intrigue. Ce qui, avec l'ironie toujours présente, évite un sentimentalisme facile, dans un récit qui pourrait être mélodramatique.
Mme de est la “star” des salons chics, la plus élégante, celle qui donne le bon ton, enfin ce qu'il est supposé être. Cela a un prix, et Mme de a des dettes. Qu'elle décide d'éponger en vendant un bijou précieux, des boucles d'oreille-diamants en forme de coeur, offertes par son mari. Elle prétend les avoir perdues son mari est mis au courant de la vente par le bijoutier, affolé par l'annonce du vol supposé dans les journaux. Dans sa vie mondaine, Mme de rencontre un bel ambassadeur, qui lui fait la cour. Elle en tombe amoureuse, semble-t-il pour la première fois. Il veut lui offrir un cadeau, par suite de circonstances invraisemblables mais cruelles, il est en possession des fameuses boucles d'oreille. Il lui en fait cadeau, Elle ne lui dit pas qu'elle en fut la propriétaire, mais prétend pouvoir les présenter à son mari comme le cadeau d'une riche cousine. Elle feint de les avoir retrouvées. le mari n'est évidemment pas dupe, et l'ambassadeur apprend la vérité, qui termine son amour. Mme de se meurt de chagrin.
C'est un étrange récit, complètement en dehors du temps. Déjà, parce qu'il n'est pas daté dans la livre. Ensuite, parce qu'au moment de sa parution, en 1951, il n'était plus de saison. Pour mieux situer les choses, c'est aussi l'année de parution du Barrage contre le Pacifique de Duras. le deuxième sexe était sorti deux ans plus tôt. Et là, nous sommes dans des salons aristocratiques, où le seul souci d'une femme est de paraître, de briller en société, très loin de toutes les contingences matérielles. D'ailleurs Max Ophüls a choisi de situer son film au tournant du XIXe et du Xxe siècle, bien avant la parution du livre de Louise de Vilmorin. le livre oscille entre une ironie savamment maîtrisée, qui utilise le sens de la formule précédemment évoqué, et un vrai sens du tragique. Parce que c'est bien une tragédie à laquelle nous assistons, bien qu'elle se joue dans un somptueux décor, et qu'il ne s'agit surtout pas de parler de tragédie. Dans le monde de Mme de les apparences sont ce qu'il y a de plus important, et paraître souffrir est une faute de goût, et cela est impardonnable, bien plus que de se mal conduire. La cruauté de M. de qui torture littéralement sa femme, garde à tout moment les bonnes manières de surface, qui permettent tout, contre lesquelles il n'y a rien à objecter.
Un livre brillant, et qui vaut la peine d'être lu, au final complémentaire du film d'Ophüls. Comparé parfois à La princesse de Clèves, qui sans aucun doute figure parmi ses modèles, il n'en a pas évidemment la stature, mais reste un excellent roman d'un auteur qui mérite qu'on s'y plonge.
Louise de Vilmorin reste sans doute dans la mémoire collective plus comme une égérie, la fiancée de Saint-Exupéry, la compagne de Malraux, la brillante mondaine qu'un véritable écrivain. Elle a pourtant écrit une poésie qui a eu ses admirateurs, dont Poulenc qui l'a mise en musique, elle a connu des succès de libraire, en particulier cette Madame de , dont Max Ophüls a tiré un film merveilleux, avec une Danielle Darieux resplendissante dans le rôle titre, qui permet probalement au livre de n'être pas oublié.
Le roman, paru en 1951 est fort bref, grâce à une trame resserrée et à une écriture dégraissée, économique sans être sèche, basée sur la formule, souvent à la limite du bon mot qui synthétise l'essentiel avec juste une expression. Rien de délayé ni d'inutile : le lecteur est directement mis en phase avec le coeur de l'intrigue. Ce qui, avec l'ironie toujours présente, évite un sentimentalisme facile, dans un récit qui pourrait être mélodramatique.
Mme de est la “star” des salons chics, la plus élégante, celle qui donne le bon ton, enfin ce qu'il est supposé être. Cela a un prix, et Mme de a des dettes. Qu'elle décide d'éponger en vendant un bijou précieux, des boucles d'oreille-diamants en forme de coeur, offertes par son mari. Elle prétend les avoir perdues son mari est mis au courant de la vente par le bijoutier, affolé par l'annonce du vol supposé dans les journaux. Dans sa vie mondaine, Mme de rencontre un bel ambassadeur, qui lui fait la cour. Elle en tombe amoureuse, semble-t-il pour la première fois. Il veut lui offrir un cadeau, par suite de circonstances invraisemblables mais cruelles, il est en possession des fameuses boucles d'oreille. Il lui en fait cadeau, Elle ne lui dit pas qu'elle en fut la propriétaire, mais prétend pouvoir les présenter à son mari comme le cadeau d'une riche cousine. Elle feint de les avoir retrouvées. le mari n'est évidemment pas dupe, et l'ambassadeur apprend la vérité, qui termine son amour. Mme de se meurt de chagrin.
C'est un étrange récit, complètement en dehors du temps. Déjà, parce qu'il n'est pas daté dans la livre. Ensuite, parce qu'au moment de sa parution, en 1951, il n'était plus de saison. Pour mieux situer les choses, c'est aussi l'année de parution du Barrage contre le Pacifique de Duras. le deuxième sexe était sorti deux ans plus tôt. Et là, nous sommes dans des salons aristocratiques, où le seul souci d'une femme est de paraître, de briller en société, très loin de toutes les contingences matérielles. D'ailleurs Max Ophüls a choisi de situer son film au tournant du XIXe et du Xxe siècle, bien avant la parution du livre de Louise de Vilmorin. le livre oscille entre une ironie savamment maîtrisée, qui utilise le sens de la formule précédemment évoqué, et un vrai sens du tragique. Parce que c'est bien une tragédie à laquelle nous assistons, bien qu'elle se joue dans un somptueux décor, et qu'il ne s'agit surtout pas de parler de tragédie. Dans le monde de Mme de les apparences sont ce qu'il y a de plus important, et paraître souffrir est une faute de goût, et cela est impardonnable, bien plus que de se mal conduire. La cruauté de M. de qui torture littéralement sa femme, garde à tout moment les bonnes manières de surface, qui permettent tout, contre lesquelles il n'y a rien à objecter.
Un livre brillant, et qui vaut la peine d'être lu, au final complémentaire du film d'Ophüls. Comparé parfois à La princesse de Clèves, qui sans aucun doute figure parmi ses modèles, il n'en a pas évidemment la stature, mais reste un excellent roman d'un auteur qui mérite qu'on s'y plonge.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Louise de Vilmorin
quel beau commentaire, merci
j'avais oublié ce fil... et ce livre, mais tu me le rappelle en très bien
j'avais oublié ce fil... et ce livre, mais tu me le rappelle en très bien
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George Gershwin
Re: Louise de Vilmorin
J'espère que tu as vu le film @Kenavo, sinon il faut absolument le voir, ta vas adorer.
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Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Louise de Vilmorin
Julietta
Ce roman est paru en 1951, la même année que Madame de, le texte de fiction de Louise de Vilmorin qui reste le plus connu, grâce sans doute au film de Max Ophüls, Julietta est plus long que Mme de, peut-être un peu trop par rapport au contenu, tout de même léger. le livre a aussi été adapté au cinéma, par Marc Allégret, avec une distribution prestigieuse, mais le film est bien moins connu que celuis d'Ophüls.
L'histoire repose sur une trame très mince : une jeune fille, Julietta, se fiance sur un coup de têtre à un homme bien plus âgé, mais prince, riche, séduisant. Elle réalise très vite qu'elle n'a pas vraiment envie de l'épouser, mais la date du mariage approche, et personne, surtout sa mère, ne comprend ce revirement, qui a tout d'un caprice. En même temps, une proche amie du prince, Mme Facibey s'est engagée auprès d'un attirant jeune notaire, même s'il est loin de ses fréquentations habituelles. Julietta et le notaire se croisent dans un train, il oublie un objet précieux, elle court pour le lui rapporter et se retrouve à quai dans un endroit inconnu. Il l'amène chez lui, part le matin, lui laissant de quoi continuer sa route. Julietta préfère se cloitrer dans la maison pour éviter le mariage. Notre notaire revient avec la belle Mme Facibey, mais Julietta se cache au grenier et refuse de partir. le pauvre homme dissimule la jeune fille à sa fiancée par peur du scandale, et progressivement tombe amoureux d'elle, pendant que sa promise trouve de plus en plus qu'ils n'ont rien de commun.
C'est invraisemblable, plein de stéréotypes et clichés, les bons mots censés donner de l'esprit relèvent plutôt de facilités et lieux communs. Ce genre de livres est en réalité très difficile à réussir, faire une romance qui ne tombe pas dans le trop sucré, qui ait de l'esprit et un second degré qui amuse et relativise, éventuellement une critique sociale ou analyse psychologique qui puisse donner un véritable intérêt à la chose. Ici, après un début prometteur, on tombe dans le poncif et dans le chargé, et cela devient vite tout simplement ennuyeux.
Ce roman est paru en 1951, la même année que Madame de, le texte de fiction de Louise de Vilmorin qui reste le plus connu, grâce sans doute au film de Max Ophüls, Julietta est plus long que Mme de, peut-être un peu trop par rapport au contenu, tout de même léger. le livre a aussi été adapté au cinéma, par Marc Allégret, avec une distribution prestigieuse, mais le film est bien moins connu que celuis d'Ophüls.
L'histoire repose sur une trame très mince : une jeune fille, Julietta, se fiance sur un coup de têtre à un homme bien plus âgé, mais prince, riche, séduisant. Elle réalise très vite qu'elle n'a pas vraiment envie de l'épouser, mais la date du mariage approche, et personne, surtout sa mère, ne comprend ce revirement, qui a tout d'un caprice. En même temps, une proche amie du prince, Mme Facibey s'est engagée auprès d'un attirant jeune notaire, même s'il est loin de ses fréquentations habituelles. Julietta et le notaire se croisent dans un train, il oublie un objet précieux, elle court pour le lui rapporter et se retrouve à quai dans un endroit inconnu. Il l'amène chez lui, part le matin, lui laissant de quoi continuer sa route. Julietta préfère se cloitrer dans la maison pour éviter le mariage. Notre notaire revient avec la belle Mme Facibey, mais Julietta se cache au grenier et refuse de partir. le pauvre homme dissimule la jeune fille à sa fiancée par peur du scandale, et progressivement tombe amoureux d'elle, pendant que sa promise trouve de plus en plus qu'ils n'ont rien de commun.
C'est invraisemblable, plein de stéréotypes et clichés, les bons mots censés donner de l'esprit relèvent plutôt de facilités et lieux communs. Ce genre de livres est en réalité très difficile à réussir, faire une romance qui ne tombe pas dans le trop sucré, qui ait de l'esprit et un second degré qui amuse et relativise, éventuellement une critique sociale ou analyse psychologique qui puisse donner un véritable intérêt à la chose. Ici, après un début prometteur, on tombe dans le poncif et dans le chargé, et cela devient vite tout simplement ennuyeux.
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Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Louise de Vilmorin
non, toujours pas, je vais tenter de le trouverArabella a écrit:J'espère que tu as vu le film @Kenavo, sinon il faut absolument le voir, ta vas adorer.
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Re: Louise de Vilmorin
kenavo a écrit:non, toujours pas, je vais tenter de le trouverArabella a écrit:J'espère que tu as vu le film @Kenavo, sinon il faut absolument le voir, ta vas adorer.
Ah dommage, il était passé il y a quelques mois sur la 5.
Je pense, un des plus beaux rôles de Danielle Darrieux en riche mondaine rattrapée par les apparences. Regarde le, Kena, il doit être visible quelque part!
Aeriale- Messages : 11934
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Louise de Vilmorin
oui, je devrais le trouver quelque part en ligneAeriale a écrit:Regarde le, Kena, il doit être visible quelque part!
s'il passe à la télé, cela ne m'aide pas trop, je n'ai pas de télé
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