Louise Glück
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Louise Glück
Louise Glück (1943 - 2023 )
Source : Wikipédia
Louise Glück est née à New York d’une famille juive hongroise et passe son enfance à Long Island. Elle est diplômée en 1961 de la George W. Hewlett High School, à Hewlett (New York). Elle suit également les cours du Sarah Lawrence College puis de l'université Columbia, mais n'est cependant diplômée ni de l’un ni de l’autre.
Louise Glück a remporté le prix Pulitzer de poésie en 1993 pour son recueil The Wild Iris. Elle se voit décerner le National Book Critics Circle Award, pour The Triumph of Achilles, et le prix de l'Academy of American Poets, dont elle est membre. En 2003, elle est désignée Poet Laureate Consultant in Poetry (en) de la bibliothèque du Congrès.
En 1984, elle rejoint le Williams College de Williamstown en tant que Senior Lecturer in English. Elle participe au Creative Writing Program de l’université de Boston puis, en 2004, elle est nommée écrivain en résidence de la chaire Rosenkranz à Yale, où elle enseigne toujours.
Louise Glück réside à Cambridge dans le Massachusetts. Le 8 octobre 2020, Louise Glück est désignée lauréate du prix Nobel de littérature « pour sa voix poétique caractéristique, qui avec sa beauté austère rend l’existence individuelle universelle ». C'est la seizième femme à recevoir le Nobel.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4802
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Louise Glück
L'iris sauvage
Comme beaucoup de gens, je pense, j'ai découvert le nom de Louise Glück lorsque le prix Nobel de littérature 2020 lui a été attribué. Elle n'avait pas connue à l'époque de traductions autres que dans des revues, mais le prestigieux prix a fait que deux de ses recueils sont sortis chez Gallimard en 2021. Mon chemin les a croisé dans une librairie amie, et j'ai un peu au hasard, embarqué cet Iris sauvage.
Nous sommes dans un jardin. L'auteure-narratrice-jardinière nous parle, et sa voix se mêle à celles de fleurs, de plantes. Mais aussi à une autre voix, celle d'un être d'une autre nature, un créateur, un jardinier suprême si l'on peut dire. Mais l'existence de ce dernier n'est pas certaine : est-ce lui qui parle ou est-ce juste une voix inventée, une hypothèse, une éventualité qu'on évoque. Cette voix paraît lointaine, cet être transcendant ne semble pas très intéressé par les petites créatures qui pourraient avoir besoin de lui, il semble les laisser pas mal à elle-mêmes. le cycle de poème se déroule suivant les saisons, les floraisons, en premier celle de l'Iris sauvage du titre, jusqu'aux dernières de la fin de l'été, celles un peu trop tardives, qui sont l'annonce de la fin ; puis les dépérissements arrivent. le cycle des saisons, le cycle des existences, éphémères, rapides, impossibles à arrêter. Les poèmes aux noms florales alternent avec les noms de saisons, et avec les oraisons (Matines, Vêpres). le jardin, symbole de la vie, dans sa brièveté, son aspect changeant, sa vitalité, mais aussi la fin prévue dès le départ. Même si la renaissance ne paraît pas être une vraie éventualité.
C'est une poésie qui sous des allures très simples est très construite, pensée. Les poèmes se complètent, prennent sens les uns par rapport aux autres. L'interrogation centrale semble être quel sens donner à la souffrance et à la mort, qui est la sans doute la question essentielle de l'homme depuis qu'il existe. Pas de réponse définitive ni dogmatique ici, plutôt un questionnement, dont on sait qu'il sera pas résolu, d'autant plus que l'auteure refuse le rassurant et le facile.
Comme beaucoup de gens, je pense, j'ai découvert le nom de Louise Glück lorsque le prix Nobel de littérature 2020 lui a été attribué. Elle n'avait pas connue à l'époque de traductions autres que dans des revues, mais le prestigieux prix a fait que deux de ses recueils sont sortis chez Gallimard en 2021. Mon chemin les a croisé dans une librairie amie, et j'ai un peu au hasard, embarqué cet Iris sauvage.
Nous sommes dans un jardin. L'auteure-narratrice-jardinière nous parle, et sa voix se mêle à celles de fleurs, de plantes. Mais aussi à une autre voix, celle d'un être d'une autre nature, un créateur, un jardinier suprême si l'on peut dire. Mais l'existence de ce dernier n'est pas certaine : est-ce lui qui parle ou est-ce juste une voix inventée, une hypothèse, une éventualité qu'on évoque. Cette voix paraît lointaine, cet être transcendant ne semble pas très intéressé par les petites créatures qui pourraient avoir besoin de lui, il semble les laisser pas mal à elle-mêmes. le cycle de poème se déroule suivant les saisons, les floraisons, en premier celle de l'Iris sauvage du titre, jusqu'aux dernières de la fin de l'été, celles un peu trop tardives, qui sont l'annonce de la fin ; puis les dépérissements arrivent. le cycle des saisons, le cycle des existences, éphémères, rapides, impossibles à arrêter. Les poèmes aux noms florales alternent avec les noms de saisons, et avec les oraisons (Matines, Vêpres). le jardin, symbole de la vie, dans sa brièveté, son aspect changeant, sa vitalité, mais aussi la fin prévue dès le départ. Même si la renaissance ne paraît pas être une vraie éventualité.
C'est une poésie qui sous des allures très simples est très construite, pensée. Les poèmes se complètent, prennent sens les uns par rapport aux autres. L'interrogation centrale semble être quel sens donner à la souffrance et à la mort, qui est la sans doute la question essentielle de l'homme depuis qu'il existe. Pas de réponse définitive ni dogmatique ici, plutôt un questionnement, dont on sait qu'il sera pas résolu, d'autant plus que l'auteure refuse le rassurant et le facile.
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Arabella- Messages : 4802
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Louise Glück
Extraits :
Le soleil peine à me toucher.
Parfois je le vois au début du printemps, s'élevant à
l'horizon lointain.
Puis, des feuilles s'y accumulent et le dissimulent
complètement. Je le sens
étinceler à travers le feuillage, erratique,
le bruit métallique d'une cuillère que l'on frappe sur la
paroi d'un verre.
Le grand avantage
est de ne pas avoir
d’esprit. Des sentiments ?
Oh, ça, j’en ai ; ce sont eux
qui me gouvernent. J’ai
un seigneur au paradis
appelé le soleil, et je m’ouvre
à lui, lui montrant
le feu de mon propre cœur, feu
semblable à sa présence.
Que pourrait être une telle gloire
si ce n’est un cœur ? Oh, mes frères et sœurs,
avez-vous un jour été comme moi, il y a longtemps,
avant que vous ne soyez humains ? Vous êtes-
vous permis
de vous ouvrir une fois seulement, vous qui ne
vous ouvrirez jamais plus ? Car en vérité,
je parle là
de la même façon que vous. C’est parce que
je suis détruit que
je parle.
Au bout de ma douleur
il y avait une porte.
Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m’en souviens.
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Arabella- Messages : 4802
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Louise Glück
merci pour cette présentation...
tout comme toi je ne connaissais pas et voulais tenter depuis l'annoncement du prix
tout comme toi je ne connaissais pas et voulais tenter depuis l'annoncement du prix
_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Louise Glück
1943 – 2023
J’ai lu quelque part que ce poème est le plus fameux d’elle…
à mon avis il correspond avec l’annonce de sa mort…
L’Iris sauvage
Au bout de ma douleur
il y avait une porte.
Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m’en souviens.
En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.
Puis plus rien. Le soleil pâle
vacilla sur la surface sèche.
C’est une chose terrible que de survivre
comme conscience
enterrée dans la terre sombre.
Puis ce fut terminé : ce que tu crains, être
une âme et incapable
de parler prenant brutalement fin, la terre raide
pliant un peu. Et ce que je crus être
des oiseaux sautillant dans les petits arbustes.
Toi qui ne te souviens pas
du passage depuis l’autre monde
je te dis que je pouvais de nouveau parler : tout ce qui
revient de l’oubli revient
pour trouver une voix :
du centre de ma vie surgit
une grande fontaine, ombres
bleu foncé sur eau marine azurée.
J’ai lu quelque part que ce poème est le plus fameux d’elle…
à mon avis il correspond avec l’annonce de sa mort…
L’Iris sauvage
Au bout de ma douleur
il y avait une porte.
Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m’en souviens.
En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.
Puis plus rien. Le soleil pâle
vacilla sur la surface sèche.
C’est une chose terrible que de survivre
comme conscience
enterrée dans la terre sombre.
Puis ce fut terminé : ce que tu crains, être
une âme et incapable
de parler prenant brutalement fin, la terre raide
pliant un peu. Et ce que je crus être
des oiseaux sautillant dans les petits arbustes.
Toi qui ne te souviens pas
du passage depuis l’autre monde
je te dis que je pouvais de nouveau parler : tout ce qui
revient de l’oubli revient
pour trouver une voix :
du centre de ma vie surgit
une grande fontaine, ombres
bleu foncé sur eau marine azurée.
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George Gershwin
Re: Louise Glück
Lu sur
: Son roman sera peut-être bien traduit chez nous, avec un peu de chance..."En plus de cinquante ans, l’autrice a publié une dizaine de recueils de poésie, des essais et un roman. Ce dernier, intitulé Marigold and Rose : A fiction (2022) propose une plongée incandescente dans la vie intérieure de jumelles très différentes."
eXPie- Messages : 780
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Louise Glück
Marigold and Rose
A Fiction
Merci @eXPie pour ton message concernant ce roman.Présentation de l’éditeur
"Marigold was absorbed in her book; she had gotten as far as the V."
So begins Marigold and Rose, Louise Glück's astonishing chronicle of the first year in the life of twin girls. Imagine a fairy tale that is also a multigenerational saga; a piece for two hands that is also a symphony; a poem that is also, in the spirit of Kafka's The Metamorphosis, an incandescent act of autobiography.
Here are the elements you'd expect to find in a story of infant twins: Father and Mother, Grandmother and Other Grandmother, bath time and naptime―but more than that, Marigold and Rose is an investigation of the great mystery of language and of time itself, of what is and what has been and what will be.
"Outside the playpen there were day and night. What did they add up to? Time was what they added up to. Rain arrived, then snow."
The twins learn to climb stairs, they regard each other like criminals through the bars of their cribs, they begin to speak.
"It was evening. Rose was smiling placidly in the bathtub playing with the squirting elephant, which, according to Mother, represented patience, strength, loyalty and wisdom. How does she do it, Marigold thought, knowing what we know."
Simultaneously sad and funny, and shot through with a sense of stoic wonder, this small miracle of a book, following thirteen books of poetry and two collections of essays, is unlike anything Glück has written, while at the same time it is inevitable, transcendent.
J’y ai jeté un œil pour savoir de quoi il s’agissait… et déjà convaincu avec la présentation de l’éditeur, j’étais partante pour la version audiobook quand j’ai vu que c’était lu par Louis Glück elle-même.
Une histoire extraordinaire qui semble « anodin » quand on lit le résumé, mais sous sa plume cela devient extraordinaire.
Un vrai petit chef-d’œuvre et j’espère qu’on va publier bien vite une version française.
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Best when you improvise
George Gershwin
Re: Louise Glück
Ah, merci Kenavo, je vais sans doute attendre la version française (j'ai honte, je devrais plutôt lire en anglais...). Sans le Nobel, je suppose que le roman n'avait aucune chance de paraître en français...
eXPie- Messages : 780
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Louise Glück
oui, je pense que ce prix va augmenter la probabilité d'une version françaiseeXPie a écrit:Sans le Nobel, je suppose que le roman n'avait aucune chance de paraître en français...
celles en italien, espagnol et néerlandais sont déjà disponibles (celle en allemand va paraître début 2024)
un éditeur français devrait se trouver pour pouvoir ajouter cette version à la liste
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