Jean Cocteau

Jean Cocteau, par Nadar

wiki a écrit:né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte et mort le 11 octobre 1963 dans sa maison de Milly-la-Forêt, est un poète, graphiste, dessinateur, dramaturge et cinéaste français. Il est élu à l'Académie française en 1955.

Comptant parmi les artistes qui ont marqué le XXe siècle, il a côtoyé la plupart de ceux qui ont animé la vie artistique de son époque. Il a été l'imprésario de son temps, le lanceur de modes, le bon génie d'innombrables artistes. En dépit de ses œuvres littéraires et de ses talents artistiques, Jean Cocteau insista toujours sur le fait qu'il était avant tout un poète et que tout travail est poétique.

[Mode Teasing On]Parce qu'il n'est jamais trop tard pour découvrir un classique, parce que @Domreader ne se souvenait pas qu'elle avait mis Orphée dans son top 100, parce qu'il n'existe pas encore sur le forum, parce qu'il est temps de raviver la mémoire et d'aviver le désir :

Bientôt, des avis de lectures ![/Mode Teasing Off]

Orphée, 1925

Orphée et Eurydice vivent d'amour et d'incompréhension. Elle a tout quitté pour lui (les bacchantes, sorcières féroces), l'aime inconditionnellement. Lui, s'échappe, s'éloigne, se passionne pour un cheval blanc trouvé, qui pourrait parler.
Un couple qui s'est voulu, qui s'est perdu.

Eurydice piégée, meurt.

Orphée, veut la sortir des bras de la mort.

Pour cela il franchit le miroir, pénètre son propre reflet, et va au-delà.

Il revient.
Rien n'est mieux. Voir pire.

Cocteau s'est emparé du mythe, l'a mordernisé, rendu drôle, sarcastique. Orphée est un poète égocentrique, vaniteux et paumé. Eurydice, choisissant l'homme et l'amour, a tout perdu de sa force et son indépendance.
Cocteau fasciné par la Mort.

Pièce folle, surréaliste.

Je vois bien qu'il me manque plein de clé pour tout comprendre, mais je la verrais très bien au théâtre, adaptée avec les codes d'aujourd'hui.

Tu me donnes envie de le relire....il faut que je le fasse.

L'avantage c'est que ça prend pas longtemps !

Les enfants terribles, 1929

Une cour intérieure d'immeubles parisiens. Des collégiens y viennent, s'y retrouvent, y trainent. Un jour d'hiver, c'est de batailles de boules de neige, de clans, de jeu qui se transforme en petite guerre et en violence.
Au milieu de tout ça, Paul cherche Dargelos. Ce garçon chef de clan, fier, grand et fort. Paul l'aime. Paul le cherche. Traverse la cour. Et Dargelos lui envoie une boule de neige en pleine poitrine - un caillou s'y cacherait à l'intérieur - Paul s'effondre.

Alité, il ne retournera pas à l'école.
Sa soeur Elisabeth, 15 ans, déjà garde malade de la mère, se change en infirmière douce et taquine de Paul. Sous le regard énamouré de Gérard.

Un livre qui tourne autour des charismatiques, tels des anges malicieux, Paul et Elisabeth. Qui s'aiment, se cherchent, se chamaillent. Rêvent d'avoir chacun sa chambre, mais ne peuvent se quitter un instant.

Cocteau arrive parfaitement à donner vie à ces adolescents. On les imagine aisément dans leur petite chambre, les uns près des autres. Se raconter des histoires, se chamailler, se surveiller, se jalouser, s'aimer.
On sent le côté bizarre, décalé, l'inceste refoulé.
Ils se créent leur monde, comme dans une cabane, à se raconter des histoires.
A la fois lumineux et oppressant. Des enfants purs et cruels.
Une fin parfaitement tragique.

Un livre qui se lit vite, encore très moderne.

noté!

Bonne idée que de réactiver ce fil Cocteau.

Je me souviens avoir lu Les parents terribles, un autre siècle. Celui ci donne envie, merci :-)