Jean Echenoz

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Message par Chrisdusud Mar 24 Jan - 16:28

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Jean Echenoz est né à Orange (Vaucluse) en 1947. 
Prix Médicis 1983 pour Cherokee. Prix Goncourt 1999 pour Je m'en vais. 

Bibliographie (extrait)
* Le Méridien de Greenwich, roman, 1979. 
* Cherokee, roman . 
* L'Équipée malaise, roman, 1987. 
* L’Occupation des sols, 1988. 
* Lac, roman,1989. 
* Nous trois, roman, 1992. 
* Midi moins cinq (Metz, Librairie Geronimo, 1993, hors commerce). 
* Les Grandes blondes, roman,1995  
* Un an, roman 1997. 
* Je m’en vais, roman, 1999. 
* La Nuit dans les Adirondacks,  2000.
* Jérôme Lindon, 2001 
* Vingt femmes dans le jardin du Luxembourg et dans le sens des aiguilles d'une montre in Sophie Ristelhueber, Le Luxembourg (Paris-Musées, 2002).
* Samuel (traduction de Jean Echenoz avec Pierre Debergé, édition de Pierre Debergé) 2003.
* Au piano, roman, 2003. 
* Ravel, roman, 2006. 
* Courir, roman, 2008.
* Des éclairs, roman, 2010.
* 14, roman, 2012.
* Caprice de la reine, récits, 2014.
* Envoyée spéciale, roman, 2016.

Source Leseditionsdeminuit
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Message par Aeriale Mer 25 Jan - 9:47

Chris a ouvert le fil d'un de ses chouchous, et non le moindre cheers
Je me permets de continuer?

Un auteur discret qui n'aime pas parler de lui, empli d'humilité et de retenue.
Interviewé par un journaliste du Monde, celui-ci déclarait "l'homme n'est que courtoisie et gentillesse, précis mais sans emphase"

C'est comme cela que je le perçois, aussi dans son écriture. ll y a pas mal de choses que j'aime retrouver en littérature : l'humour, le dérisoire de la vie, la finesse de style, et le ton attachant caché derrière une forme d'humilité. Une façon de ne pas se révéler, une forme de pudeur, sans doute?

Pour Ravel, j'étais partagée. Séduite par la touche fine et précise de Echenoz, qui colle bien à la personnalité de Ravel , maniaque jusqu'à l'excés, précieux et solitaire, et à cette atmosphère glamour des années trente. Et en même temps refroidie par le manque de sentiments, de chaleur, de ce qui donne de la chair aux choses. Trop de détails aussi qui plombaient un peu le récit, bref pas tout à fait convaincue. Mais c'était ma première approche de l'auteur et j'étais  peut être passée à côté.

Pour le deuxième Nous trois, j'ai adoré!
Jean Echenoz Cvt_Nous-trois_6257

Le lecteur impatient devra attendre la chute pour comprendre le titre. Mais avant il doit suivre son héros, Louis Meyer, ingénieur dans une firme aéro spatiale, lors d'une épopée rocambolesque qui le fera subir rien de moins qu'un tremblement de terre à Marseille (si bien décrit que j'en ai rêvé la nuit suivante) au côté d'une belle inconnue qu'il prénomme Mercédes, rencontrée peu avant sur l'autoroute, devant sa voiture (bien sûr, une Mercedes ;- ) en flammes, avant de se retrouver en orbite dans une fusée chargée de les détecter (les tremblements de terre, pas les belles inconnues hein, vous suivez!)

Il y a aussi le narrateur, De Milo, mais son rôle est en retrait: il est juste le pilote, du livre oui, mais aussi du satellite. Autour d'eux des protagonistes décrits à la manière d'Echenoz, avec le détail qui tue
Vous vous êtes vus? me demanda Pontarlier en extrayant de sa poche une petite main droite molle et moite qu'il versa dans la mienne aussitôt inondée. Trop grandes pour lui ses dents étaient aussi plates et presques transparentes, d'apparence fragile parfois dans le fond elle n'étaient même plus là
Ou encore ce chauve qui a ravi le coeur de sa belle
Il toussa légèrement faisant l'homme lever un grave regard de brancardier pentecôtiste-pas plus de trente ans, pas plus de mille cheveux transparents accrochés en camping sauvage au flanc des temporaux
Mais celle qui importe c'est bien sûr Elle, innacessible et mystérieuse qui ressurgit dans les moments inattendus
Silence dans le coupé citron. Meyer avait essayé de rengager, deux ou trois fois, l'amorce d'une conversation; Mercedes ne le suivrait toujours pas
Juste un acquiescement dissuasif, toujours les deux mêmes syllabes sans issue: le genre de fille qui se tait quand vous sortez du cinéma. Le genre qui trouve un peu vulgaire de commenter les films à chaud, spécialement les films catastrophes qu'elle trouve terriblement vulgaires aussi, de toute façon
En fait l'intrigue toute labyrinthique et décalée qu'elle soit importe peu. Ce qui donne la saveur à ce roman c'est la façon peu académique dont Echenoz bouscule les genres, malmène la syntaxe et nous surprend toujours tout en mêlant le banal à l'extraordinaire. Il s'amuse et nous avec, et on ressort de cette pseudo catastrophe comme les deux héros sortis de leur ascenseur après ce raz de marée. Ebouriffé et avide de la suite.

Je dois dire, j'adore l'humour née du décalage. Ici l'auteur nous gratifie d'une écriture enlevée très pointilleuse pourtant sur les détails. Parfois trop (les explications techniques concernant le fonctionnement de la fusée m'ont plutôt barbée) mais ces précisions contribuent pleinement à nous immerger dans le décor, nous faire croire à cette improbable équipée entre ciel et terre où l'exiguïté forcée d'un ascenseur ou d'un satellite donnent lieu à des scènes irrésistibles de drôlerie.
   Cramponné tête en bas, semble t'il, son torse puis ses jambes flottant obliquement au dessus de lui, Meyer qui réprime de petites nausées n'entend qu'au bout d'un moment Lucie rire doucement, sans doute en le regardant. Connerie de métier. Je me suis mal orienté. Il essaie de se tourner vers elle en se composant un vague sourire comique navré, mais depuis sa posture il ne distingue, à l'envers, que Molino, pas mort du tout
En un mot Nous trois m'a redonné le goût de ce style si particulier à l'auteur: brillant, léger et un peu cynique. Une écriture qui pétille et qui décape, un peu comme des bulles de champagne: J'en redemande!
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Message par Aeriale Mer 25 Jan - 9:58

-Je m'en vais-
Jean Echenoz A90

Ferrer, le personnage principal, est ici un homme dont la vie sentimentale est chaotique. Un ancien sculpteur reconverti dans le commerce de l'art et sujet à des disparitions sans raisons valables. Il fait partie de ces personnes détachées, jamais concernées par les choses qui les entourent, qui se contentent d'observer, totalement libres et souvent seules au final. Une distance qui intrigue mais séduit tout autant. Ses compagnes se succèdent ainsi à l'envie.

J'ai retrouvé dans ce roman ce qui m'a charmée dans le précédent. La dérision, la distance qui permet tant. A travers son héros, Echenoz nous décrit l'insolite sous les traits du quotidien. Il va encore nous balader entre Paris et Biarritz, après une expédition dans le Pôle Nord à bord d'un brise-glace. L'histoire est menée un peu comme un polar, entrecoupée de rebondissements, de changements de plans et de récits parallèles, mais il ne perd jamais de vue le lecteur, bien au contraire. Comme dans Nous trois, l'auteur s'adresse à nous, s'interroge, s'amuse à nous surprendre, créant cette complicité joyeuse dont il a le secret.

Là réside le vrai talent de l'écrivain: Parvenir à nous rendre attachants à la fois ce héros désabusé et un peu bizarre, qui semble éloigné de tout, et cohérent ce récit improbable d'un trésor inuit disparu dont il a perdu la trace. C'est irréaliste, un peu nonchalant et très désinvolte, mais d'un humour ravageur.

J'ai beaucoup ri dans ce roman où chaque description est un pur moment de bonheur. Ses personnages lui ressemblent forcément: pris entre les turbulences d'un monde tour à tour léger et dérisoire, sur lequel il ne veut pas s'appesantir mais qui le ramène toujours à une solitude profonde.

Ferrer nous quitte comme il nous a abordés, par cette phrase laconique: Je m'en vais...
Et puis toujours ce style élégant, subtil qui manie la langue avec bonheur pour cet amoureux des mots qu'est Jean Echenoz. Son but est de nous divertir, et il y parvient amplement: La classe.

Un extrait désopilant lors d'un enterrement
    L'appariteur lui tendant le goupillon, Ferrer s'en empare sans être sûr de le saisir dans le bon sens puis se met à l'agiter inconsidérément. Sans vouloir dessiner de figures particulières dans l'air, pourtant il forme quelques cercles et barres, un triangle, une croix de Saint André, marchant en rond tout autour du cercueil sous les yeux étonnés du monde, sans savoir quand ni comment s'arrêter jusqu'à ce que le monde commence à produire des murmures et que, sobrement mais fermement, l'appariteur l'arrime par une manche pour le rapatrier vers sa chaise du premier rang. Or en cet instant, surpris par la poigne apparitrice, Ferrer brandissant toujours l'aspergès le lâche: l'objet s'en va cogner le cercueil qui sonne creux sous le choc

Et quelques réflexions qui se dégustent  au détour d'une page :-)
Accommodé avec un regard et un sourire appropriés, le silence peut donner d’excellents résultats
Le XVI éme dont la froideur apparente n'est qu'un truc des riches pour qu'on les laisse tranquilles, entre eux.
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Message par Aeriale Mer 25 Jan - 10:05

-14-

Jean Echenoz Cvt_14_4176

Je suis un peu à contre courant de l'avis général et je le regrette d'autant que je suis une fervente admiratrice de l'auteur. On retrouve son sens de la description, cette façon si efficace de gérer le temps par le choix d'images fortes (D'emblée ici, avec le son du tocsin au loin et la brusque rupture de ton)  sa vivacité, sa distance. Dire beaucoup en peu de mots, se cantonner à cette manière désinvolte de parler de choses graves avec une apparente légèreté. En général je suis fan.

Mais là il m'a réellement manqué un peu plus. C'était une gageure et il réussit son coup, en partie. Mais je ne m'avancerais pas à dire que tout y est car si l'on mesure parfaitement cette espèce de désinvolture avec laquelle tous ces jeunes combattants se sont lancés dans le conflit, pressés d'en découdre, on reste quand même frustré quant au reste, même si la concision colle à l'ironie de cette guerre aux allures de carnage. Bien sûr cela laisse au lecteur toute liberté pour éprouver lui même le grand écart entre l'insouciance des débuts et la brutalité des faits, il n'empêche, j'aurais aimé un chouia plus.

Disons que je le préfère dans des sujets plus légers, j'avais moins accroché à sa biographie de Ravel d'ailleurs. Une impression en demi teinte donc, qui m'a empêché de ressentir l' enthousiasme général et je le regrette bien!
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Message par Chrisdusud Mer 25 Jan - 21:19

J'adore ton enthousisame sur Echenoz! Very Happy  
Comme toi sa finesse d'esprit, son humour décalé, ses jeux de langages, me séduisent completement . C'est dans ces moments là je trouve aussi qu'il tire toute son orignalité de style.
Je fais un commentaire dès que possible sur Envoyée Spéciale.
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Message par Aeriale Jeu 26 Jan - 8:48

Chrisdusud a écrit:J'adore ton enthousisame sur Echenoz! Very Happy  
Comme toi sa finesse d'esprit, son humour décalé, ses jeux de langages, me séduisent completement . C'est dans ces moments là je trouve aussi qu'il tire toute son orignalité de style.
Je fais un commentaire dès que possible sur Envoyée Spéciale.
Hé hé oui, je me souviens bien qu'on se retrouvait complètement sur l'auteur, Chris!

Par contre je n'ai pas accroché du tout à Envoyée Spéciale  Sad

Je n'ai même pas osé poster mon com! Mais ce n'était peut être pas le bon mood?
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Message par Chrisdusud Jeu 26 Jan - 18:47

Aeriale a écrit:


Par contre je n'ai pas accroché du tout à Envoyée Spéciale  Sad

Je n'ai même pas osé poster mon com! Mais ce n'était peut être pas le bon mood?
Je suis comme toi, tu m'enlèves un peu une épine du pied parce que j'aime beaucoup cet auteur et j'ai réalisé après mon post d'hier que je n'allais pas forcement en dire que du bien (idem pour Gael Faye ). Je n'avais plus lu de livres de lui depuis 2/3 ans. J'étais hyper enthousiaste et en fait j'ai trouvé que les ressorts de son style étaient un peu trop visibles et l'histoire un peu trop compliqué..Alors restons objectifs : oui Echenoz est un grand écrivain mais non, on n'aime pas forcement tous ses livres !
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Message par Aeriale Jeu 26 Jan - 19:15

Chrisdusud a écrit:Je suis comme toi, tu m'enlèves un peu une épine du pied parce que j'aime beaucoup cet auteur et j'ai réalisé après mon post d'hier que je n'allais pas forcement en dire que du bien (idem pour Gael Faye ). Je n'avais plus lu de livres de lui depuis 2/3 ans. J'étais hyper enthousiaste et en fait j'ai trouvé que les ressorts de son style étaient un peu trop visibles et l'histoire un peu trop compliqué..Alors restons objectifs : oui Echenoz est un grand écrivain mais non, on n'aime pas forcement tous ses livres !
Oh que tu me fais plaisir aussi, @Chrisdusud

Je suis totalement d'accord, je lui reconnais un talent fou d'ordinaire mais celui ci je l'ai lu laborieusement, sans conviction et me suis assez vite barbée. D'autant plus incompréhensible que d'autres l'ont adoré.

Comme @Darkanny le disait, l'intrigue paraissait trop fabriquée, les ressorts habituels trop placardés, cela rejoint tes impressions donc  Very Happy
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Message par kenavo Mer 18 Sep - 6:40

Images: Guy Delisle

Jean Echenoz A832
Ici ou ailleurs
Présentation de l’éditeur
Rencontre entre Guy Delisle et Jean Echenoz.
Accordant tous les deux une grande importance à l’environnement et l’atmosphère des lieux dans lesquels ils placent leurs récits, c’est la Corée du Nord, respectivement à travers Pyongyang, et Envoyée spéciale, qui a amené les deux auteurs à se rencontrer.
Guy Delisle propose une promenade au gré des rues citées dans l’œuvre d’Echenoz, en illustrant de son trait précis et ses gris légers les textes au style réputé minimaliste de l’écrivain. Dans un même mouvement, au travers de la graphie manuelle, les traits de l’écriture rejoignent les traits du dessin.
À Paris souvent, mais pas seulement, les décors volontairement déserts évoquent sans les figer les scènes qui s’y déroulent, et permettent au lecteur d’y pénétrer et de s’approprier les lieux.
Jean Echenoz Aa540

Quelle belle idée d’illustrer certains passages de différents romans de Jean Echenoz.

Pour la plupart on se retrouve à Paris et aussi bien les extraits que les images sont extras.

Cela donne envie de retrouver les livres d’Echenoz… et puisque j’adore le travail de Guy Delisle, en voilà un album coup de cœur !

Jean Echenoz Aaa27

Jean Echenoz Aa71

Jean Echenoz A105

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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise

George Gershwin
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Message par Aeriale Mar 28 Mar - 15:46

Vie de Gérard Fulmard

Jean Echenoz R_2010


Le début vaut son pesant de cacahuètes. La chute d'un satellite russe tombé pile poil dans la rue du narrateur et trucidant son propriétaire, lui laissant un répit bien advenu pour régler le loyer. Bienvenue dans l'univers burlesque de l'auteur et son humour décalé, truffé d'extravagances et de bons mots. 

La suite est à l'avenant. Ce même narrateur, ancien stewart passablement désoeuvré et suivi chez un psy, se met en tête de se reprendre en main en s'improvisant détective privé. Contacté par un parti politique pas vraiment clair pour enquêter sur la disparition de la femme de leur président, il se retrouve embarqué dans des situations de plus en plus rocambolesques qui m'ont amusée un certain temps puis lassée, il faut bien le dire. 

C'est toujours un peu ainsi chez Echenoz, la trame est faible et il faut pouvoir se laisser mener sans trop chercher de logique, juste pour le plaisir de la langue et cet humour si particulier. Plaisir de l'instant, d'habitude je suis fan, j'aime cette fantaisie et ici j'avais tout de même la curiosité de voir où tout cela menait. Mais j'ai lâché l'affaire vers les trois quarts. Dommage. Peut-être cela tombait à un mauvais moment, ces histoires de politique, de magouilles et de pouvoir interne, on nous en abreuve continuellement dans les médias. Il en reste que certains passages croustillants et la description des personnages suffisent parfois à donner le sourire. Et c'est déjà pas mal 

Exemple

Je ressemble à n'importe qui en moins bien. Taille au-dessous de la moyenne et poids au-dessus, physionomie sans grâce, études bornées à un brevet, vie sociale et revenus proche de rien, famille réduite à plus personne, je dispose de fort peu d'atouts, peu d'avantages ni de moyens. Encore heureux que j'aie pu rependre ces deux pièces et demie après le décès de ma mère, elles étaient locativement les siennes et je n'ai pas changé les meubles. 


Dorothée Lopez est ce genre de femmes un peu mûres qu'on doit croiser dans des soirées dont je me fais une idée lointaine et qui, coupe de champagne en main, voix de fumeuse et bas fumés, décolleté abyssal et rouge à lèvres extraterritorial, doivent laisser distraitement glisser une bretelle de leur robe en citant Plekhanov du bout de leur grosse langue rose et, en pareil cas, le mécanisme est immanquable : je dois regarder ailleurs sinon je bande.
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