Rodolphe Barry

Rodolphe Barry, né en 1969 à Troyes, est un écrivain et documentariste français.


source et suite

Honorer la fureur

Présentation de l’éditeur
James Agee se sent à l'étroit dans son petit bureau new-yorkais du Chrysler Building, à l'étroit dans son métier de journaliste comme dans sa vie.
Il travaille pour Fortune, le magazine le plus libéral du pays. Tout ce qu'il hait. Alors quand son rédacteur en chef l'envoie dans son Sud natal pour une enquête sur la vie des métayers en Alabama, James se sent revivre.
D'autant qu'on lui adjoint pour ce voyage un jeune photographe inconnu avec lequel il s'entend d'emblée. Le reportage deviendra un brûlot, un plaidoyer, un cri rageur face à la pauvreté des fermiers dans ces sinistres années trente.
Puis un livre, un grand livre signé James Agee et Walker Evans, Louons maintenant les grands hommes.

Le nom de Agee se met à circuler chez les écrivains, les journalistes, tous les intellectuels. On parle d'un type fascinant, insupportable, brillant, révolté, alcoolique. Il travaille à un scénario pour John Huston, enchaîne les mariages, devient l'ami de Chaplin, et on dit même que pour son premier film en tant que réalisateur, l'illustre Charles Laughton lui a confié l'adaptation de La Nuit du chasseur.

Je ne sais pas pour vous, mais moi je ne pouvais pas résister à cet enthousiasme

… un roman qui m’a laissé au tapis, qui m’a percé le cœur et qui m’a laissé le souffle court
Clara Dupont-Monod

Pendant les quatre minutes qu’elle présente ce livre, elle en parle si bien, je ne sais pas ce que je pourrais encore ajouter.

Je plussoie à tout ce qu’elle dit, j’en ressors de cette lecture totalement conquise.

Je pense que l’expression « Brûler la chandelle par les deux bouts » n’a jamais été si juste que pour la vie de James Agee.

L’histoire des arts/littérature… a vue d’autres génies comme lui qui se sont consumés plus vite que leur contemporains. Cela laisse toujours un goût de gâchis. Qu’est-ce qu’ils auraient encore pu accomplir s’ils se seraient ménagés un peu. Mais je pense que justement leur mode de vie leur a permis de créer de tels chefs-d’œuvre.

Clara Dupont-Monod mentionne dans son commentaire que James Agee est le scénariste du film La Nuit du chasseur. Je dois avouer que j’étais plus impressionnée et en même temps étonnée (un fait que j’ignorais) de découvrir qu’il est aussi responsable pour le scénario de L'Odyssée de l'African Queen. Un film sublime dont surtout les dialogues entre Hepburn et Bogart sont un délice… je comprends mieux en réalisant qui les a créées.

Mais plus que l’écrivain, que je connaissais déjà, j’ai fait connaissance de l’homme James Agee. Et à côté de son penchant pour cigarettes, alcool et femmes, il était surtout quelqu’un d’intègre… chose rare, déjà dans le temps mais certainement aujourd’hui. Quel personnage hors norme !

Rodolphe Berry a écrit un hommage qui se lit comme une aventure. Dès les premières pages le lecteur se retrouve dans un train qui l’emmène à grande vitesse à travers la vie de James Agee. Pas envie de poser le livre avant la fin.

Extra… et merci à Clara pour ce commentaire qui m’a donné envie de lire ce livre.

kenavo a écrit:Clara Dupont-Monod mentionne dans son commentaire que James Agee est le scénariste du film La Nuit du chasseur.

Ah oui, ce nom me disait bien quelque chose, mais là ça en impose!

Et quel parcours fascinant, un personnage intéressant c'est clair.

Noté, merci Kena

des semaines dernières, mon plus grand coup de coeur!

J'ai dit que je faisais une pause avec les américains ! T'es maligne @kenavo à nous sortir un livre d'un français sur un auteur américain !!!

ça donne trop envie : ce qu'en dit Clara Dupont-Monod, et ton avis.
J'ai tellement aimé Louons maintenant les grands hommes !
Je ne m'étais jamais vraiment penchée plus que ça sur Agee pourtant.
Et je découvre qu'il a fait le scénario du géniallissime La Nuit du Chasseur !

Je ne connais pas l'autre film que tu cites par contre...

Bon.
Aller.
Je mets Honorer la fureur dans ma LAL !

Queenie a écrit:J'ai dit que je faisais une pause avec les américains ! T'es maligne @kenavo à nous sortir un livre d'un français sur un auteur américain !!!

hé hé

Queenie a écrit:Je ne connais pas l'autre film que tu cites par contre...

les scènes d'action ont terriblement veillies, je ne vais donc pas encourager quelqu'un de le voir aujourd'hui... mais les dialogues entre les deux acteurs sont légende...

Queenie a écrit:
Bon.
Aller.
Je mets Honorer la fureur dans ma LAL !

tu ne vas pas le regretter

Est-ce que j'attends la sûrement prochaine sortie poche ?
Normalement en janvier, une fois sortie et bien sortie de la rentrée littéraire, je commence mes lectures "rattrapages", je met ce titre sous le coude.

Oui, ce commentaire donne furieusement envie @kenavo, je le note aussi !

Lecture groupée?

Bon, je me sens subitement flancher aussi ;-)

Aeriale a écrit:Lecture groupée?

Bon, je me sens subitement flancher aussi ;-)

Et pourquoi pas tiens !

J'en suis, si ça vous tente :-)

J'ai regardé, pour l'instant la médiathèque ne l'a pas et je ne pense pas l’acheter maintenant, j'attendrai du coup un peu pour le lire...

Honorer la fureur



La sortie en poche a été l'occasion de tenter cette lecture, suite aux bons conseils de Kenavo, sans qui je serais totalement passé à côté. J'adore le travail de Walker Evans, ce qui a aussi achevé de me convaincre.
Pourtant je partais avec des doutes : une sorte de récit plutôt qu'un roman ; une narration au présent ; des phrases souvent courtes. Tout ça n'est pas dans mes habitudes de lecture.
Et pourtant, c'est une de mes plus belles lectures de cette année, une claque !
Quel personnage, quelle vie incroyable.
Tour à tour journaliste, écrivain, scénariste, James Agee était un homme exceptionnel, incapable d'accepter la nuance, un homme entier qui a vécu à fond toutes les choses dans lesquelles il s'est engagé, en dehors de toute compromission. Et quelles rencontres dans sa vie, quelles amitiés : John Houston, Charlie Chaplin, etc...
Mais surtout quel talent chez l'auteur pour nous entrainer de cette façon dans cette vie. Comme le dit Kenavo, impossible de lâcher ce livre, impossible de lâcher ce personnage, on est happé tout du long, aucun temps mort. Et les flash-backs sont très habilement intégrés à la narrations, et apportent des choses essentielles dans l'enfance ou la jeunesse de James Agee pour comprendre la façon dont il s'est construit.
Une lecture passionnante, touchante, vivante.
Chapeau !

oh je suis contente de te lire... et je suis contente pour Rodolphe Barry qui a écrit un si beau livre

Super!!!

Je l'attaque dans la semaine, très très envie...