Rodolphe Barry

Avant de faire le commentaire de ce livre qui m'a aussi laissée le souffle court, comme dit si bien Clara Dupont Monod, je voulais partager ces quelques mots de Nicolas Mathieu. Lecture la plus marquante de ces derniers mois, c'est clair. 

Ni mausolées, ni biographies de référence, Rodolphe Barry réussit des livres bizarres, romans d'une écriture, cantos des vies au bord du gouffre. D'un bouquin à l'autre, il nous fait le portrait de cette Amérique d' écrivains qui se tuent a coup de cirrhoses et déballent le linge sale planqué sous les montagnes de dollars. "Devenir Carver" était déjà bon, "Honorer la fureur" est encore meilleur 

@aeriale, si on arrive à se voir cet automne, tu me le prêtes ? Ils ne l'ont toujours pas à la médiathèque...

Liseron a écrit:@aeriale, si on arrive à se voir cet automne, tu me le prêtes ? Ils ne l'ont toujours pas à la médiathèque...

Oui, bien sûr!! 

Pas de problème, je peux même te l'envoyer avant si tu veux?

Non c'est gentil, j'ai fait le plein à la bib et en librairie la semaine dernière !!

Honorer la fureur





En rangeant mes livres poche, je me suis rendu compte que je n'avais pas posté sur ce roman génial. Quel oubli! J'ai récupéré quelques notes..  

Le récit débute par la présentation de James Agee, journaliste pour Fortune à New York. Il s'embête dans une vie trop réglée et surtout en décalage avec ses idéaux.  Lorsqu'il est chargé d'un reportage sur la Grande Dépression, aidé du photographe Walter Evans, il saute sur l'occasion. Sauf qu'ils vont détourner le projet initial (« la poésie de la marge ») pour un éclairage beaucoup plus engagé. Jugé trop subversif, il est refusé. Le livre qu'il tente ensuite de publier, montrant la misère des fermiers du Sud, le sera aussi.



 
La suite, si vous avez lu les précédents posts, est là. Un  talent reconnu par des cinéastes, des célébrités tels Huston, Laughton ou Chaplin devenus ses amis, un agitateur perpétuel fou de liberté, d'absolu, passionné de justice, d'amour, de femmes et d'excès qui effrayait autant qu'il fascinait. 

La biographie de Rodolphe Barry est tout aussi brûlante, inspirée! On sent bien que l'auteur partage cette soif d'idéal, ce besoin de dire vrai. D'entrée j'ai été aspirée par le sujet, ce personnage si exalté qu'il ne supporte aucune compromission, balance entre enfer et paradis et meurt jeune dans ce monde où il n'aura jamais trouvé sa place.
 
L'écriture est simple, fluide, au taquet. Au plus près des ressentis de cet homme écorché vif et foncièrement attachant même si Barry ne cache en rien ses travers. Il me reste bien en mémoire, après  plusieurs mois de lecture, et c'est un signe.

Très percutant, j'ai beaucoup aimé 

trop contente de te lire, cela fait plaisir de retrouver ce fil et voir qu'il t'a autant enthousiasmé

Oui, il le mérite! 

Je vais le rajouter à mes coups de coeur de l'an passé. Et cela m'a donné envie de m'offrir Louons maintenant les grands hommes 





Ces photos sont si parlantes, inscrites dans la rétine pour un moment..
 



Merci à vous de m'avoir incitée à le découvrir! 

Personne n'a lu Une mort dans la famille, de James Agee?

Aeriale a écrit:
Je vais le rajouter à mes coups de coeur de l'an passé. Et cela m'a donné envie de m'offrir Louons maintenant les grands hommes 

Il y aussi celui-ci, mais je ne l'ai jamais vu :

Aeriale a écrit:
Personne n'a lu Un mort dans la famille, de James Agee?

Non, pas lu, mais à priori intéressant. Je crois que le titre c'est Une mort dans la famille. 

Nightingale a écrit:Je crois que le titre c'est Une mort dans la famille. 

tu as raison, je l'ai corrigé

Aeriale a écrit:Personne n'a lu Une mort dans la famille, de James Agee?

je l'ai lu... et pour moi c'était une lecture très personnelle... James Agee a perdu son père à l'âge de six ans et ainsi ce roman est biographique...
un livre fort et même si cela n'est pas toujours garant pour de la qualité: il a gagné le prix Pulitzer, malheureusement postume, Agee est décédé avant de terminer le livre... son éditeur l'a fait... bien qu'il existe entre-temps une version révisité: A Death in the Family: A Restoration of the Author's Text (2007)

kenavo a écrit:

Nightingale a écrit:Je crois que le titre c'est Une mort dans la famille. 

tu as raison, je l'ai corrigé

Aeriale a écrit:Personne n'a lu Une mort dans la famille, de James Agee?

je l'ai lu... et pour moi c'était une lecture très personnelle... James Agee a perdu son père à l'âge de six ans et ainsi ce roman est biographique...
un livre fort et même si cela n'est pas toujours garant pour de la qualité: il a gagné le prix Pulitzer, malheureusement postume, Agee est décédé avant de terminer le livre... son éditeur l'a fait... bien qu'il existe entre-temps une version révisité: A Death in the Family: A Restoration of the Author's Text (2007)

Merci pour la correction ;-)

Oui, j'ai appris qu'il avait perdu son père enfant et que ca avait conditionné fortement ce comportement de révolté, toujours sur le fil. Je crois avoir lu aussi qu'il n'avait pas trouvé beaucoup d'amour chez sa mère. Cela explique bien des choses.

Je vais le lire, ce roman, bien que je me méfie des oeuvres posthumes et revisitées :p

Une lune tatouée sur la main gauche

Présentation de l’éditeur
J'ai appris que Sam Shepard tournait une série en Floride et, demain, je m'envole pour Miami.Il m'accordera peut-être une interview. Ma seule certitude est que la décision de débarquer là-bas est de celles qui changent tout. Les livres de Shepard sont pour moi comme des manuels de survie, de liberté ; ses errances sont devenues les miennes. Il est de ces écrivains qui ne s'adressent pas seulement au cœur ou à l'esprit, mais à la moelle épinière.

Ce roman fait découvrir la vie de Sam Shepard, écrivain, dramaturge, acteur et musicien. Imaginant des rencontres et des conversations, il compose une épopée fiévreuse sur un artiste recherchant désespérément la sérénité intérieure, mais sans cesse bouleversé par le bouillonnement créatif de l’œuvre à venir.

Avec une écriture fiévreuse, haletante, Rodolphe Barry s'invite dans l'intimité d'un artiste incandescent. Mais surtout dans celle d'un homme en quête de vérité et d'absolu.

Après mon enthousiasme pour Honorer la fureur, j’étais curieuse de voir le prochain livre de Rodolphe Barry. Quand je l’ai aperçu parmi les nouveautés j’étais contente… mais quand j’ai vu le nom de Sam Shepard j’étais tourneboulée. Je ne pouvais pas croire qu’il allait lui consacrer un livre. Bonheur total !

Mais ce bonheur m’empêche un peu d’en faire un commentaire. J’aime trop Sam Shepard pour être objective. Ce que je peux en dire est : Rodolphe Barry doit l’adorer autant que moi ! Il lui a écrit un si bel hommage, c’est extra.

Il a mêlé de façon extraordinaire réalité et fiction, éléments biographiques et romanesques et le résultat est époustouflant.

Je ne saurais pas dire comment cela se lit pour quelqu’un qui n’est pas aussi fan des œuvres de Sam Shepard… en ce qui me concerne, 2022 commence avec un énorme grand coup de cœur


[…] il tient à rester un écrivain qui fait parfois des films, être considéré comme un acteur qui écrit serait sa plus grande défaite.

kenavo a écrit:

Présentation de l’éditeur
J'ai appris que Sam Shepard tournait une série en Floride .......

Il s'agit de la série Bloodline, à voir sur Netflix. Je suis justement en train de la suivre, et c'est pas mal du tout.


Si ce livre est du même tonneau qu'Honorer la fureur, je sens que je vais me laisser tenter !
Comme toi @kenavo, j'aime beaucoup Sam Shepard.

Nightingale a écrit:

kenavo a écrit:

Présentation de l’éditeur
J'ai appris que Sam Shepard tournait une série en Floride .......

Il s'agit de la série Bloodline, à voir sur Netflix. Je suis justement en train de la suivre, et c'est pas mal du tout.

Oui je l'ai vue il y a quelque temps, ce n'est pas mal du tout, mais tu verras ça devient moins bien au fil des saisons, ça s'étire un peu en longueur.

Nightingale a écrit:



Si ce livre est du même tonneau qu'Honorer la fureur, je sens que je vais me laisser tenter !

 @kenavo et @nightingale, vous ne m'aurez pas cette fois !