Yaël Pachet
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Yaël Pachet
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4827
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Yaël Pachet
Le peuple de mon père
Le livre est appelé roman par l'auteur. Alors que pourtant, il s'agit d'une narration à la première personne, et que les événements évoqués sont à priori autobiographiques. Mais le choix d'un auteur a toujours du sens : la dénomination roman laisse peut-être entendre une transformation du réel, un travail autour des souvenirs, certains éléments sont par moments visiblement fantasmatiques.
Au-delà de la narratrice-auteure, le personnage principal du livre est la père, ou peut-être les relations avec le père, la façon dont cet homme a façonné la façon d'être, les représentations, les préférences de sa fille. Pierre Pachet, universitaire et écrivain, avait de quoi marquer. Amoureux des livres, de la littérature, il a donné le goût, voir la nécessité d'écrire à sa fille. Elle revendique sa filiation : au-delà du père, celui de ses grand-parents paternels juifs, venus des confins de l'Europe, de l'ancien empire tsariste, qu'ils ont quitté compte tenu du manque des perspectives, échappant à la destinée tragique de la majeure partie de leur famille pendant la seconde guerre mondiale. le lien avec ce passé ne s'est pas rompu, il compte visiblement beaucoup pour Yaël Pachet. La mère et sa famille bretonne, même s'ils apparaissent, sont par comparaison au second plan, peut-être en partie parce que cette mère est morte des années avant le père. Mais le lien père-fille semble de toutes les façons le plus fondateur.
Yaël Pachet s'interroge sur ce lien, sur sa force, sur sa richesse, même si elle n'idéalise pas Pierre Pachet, elle évoque certaines réactions, certaines attitudes moins glorieuses. Mais d'une certaine façon, cela semble un peu artificiel, comme s'il fallait absolument le faire, pour se donner une sorte de caution, sans donner la sensation qu'elle trouve ses souvenirs moins positifs très graves au fond. Un peu en désordre, nous évoquons quelques moments importants, ceux de l'enfance, des moments clés, des échanges plus anodins aussi en apparence, mais toutes les vies humaines et toutes les relations contiennent surtout ces instants-là, qui sont au final la trame fondamentale de toute vie. Nous avançons progressivement vers la fin inéluctable, les moments où la fille devient la mère de son père qui perd ses capacités, et le moment de la séparation définitive dans la mort.
Le livre est sans conteste très sincère, Yaël Pachet essaie de rendre compte de cette relation si importante, et au-delà, tente de définir ce qui constitue l'essence de toute vie humaine. Il y a quelques beaux passages. Toutefois, je dirais que l'auteure n'a pas complètement les moyens de son ambition, et tout particulièrement en ce qui concerne l'écriture. Il y a visiblement une tentative d'une écriture littéraire ambitieuse, d'images, de métaphores, mais elle m'a semblé un peu laborieuse au final. On devine ce qu'elle aurait voulu faire, et c'est incontestablement touchant parfois, mais à mon sens, ce n'est pas complètement abouti.
Le livre est appelé roman par l'auteur. Alors que pourtant, il s'agit d'une narration à la première personne, et que les événements évoqués sont à priori autobiographiques. Mais le choix d'un auteur a toujours du sens : la dénomination roman laisse peut-être entendre une transformation du réel, un travail autour des souvenirs, certains éléments sont par moments visiblement fantasmatiques.
Au-delà de la narratrice-auteure, le personnage principal du livre est la père, ou peut-être les relations avec le père, la façon dont cet homme a façonné la façon d'être, les représentations, les préférences de sa fille. Pierre Pachet, universitaire et écrivain, avait de quoi marquer. Amoureux des livres, de la littérature, il a donné le goût, voir la nécessité d'écrire à sa fille. Elle revendique sa filiation : au-delà du père, celui de ses grand-parents paternels juifs, venus des confins de l'Europe, de l'ancien empire tsariste, qu'ils ont quitté compte tenu du manque des perspectives, échappant à la destinée tragique de la majeure partie de leur famille pendant la seconde guerre mondiale. le lien avec ce passé ne s'est pas rompu, il compte visiblement beaucoup pour Yaël Pachet. La mère et sa famille bretonne, même s'ils apparaissent, sont par comparaison au second plan, peut-être en partie parce que cette mère est morte des années avant le père. Mais le lien père-fille semble de toutes les façons le plus fondateur.
Yaël Pachet s'interroge sur ce lien, sur sa force, sur sa richesse, même si elle n'idéalise pas Pierre Pachet, elle évoque certaines réactions, certaines attitudes moins glorieuses. Mais d'une certaine façon, cela semble un peu artificiel, comme s'il fallait absolument le faire, pour se donner une sorte de caution, sans donner la sensation qu'elle trouve ses souvenirs moins positifs très graves au fond. Un peu en désordre, nous évoquons quelques moments importants, ceux de l'enfance, des moments clés, des échanges plus anodins aussi en apparence, mais toutes les vies humaines et toutes les relations contiennent surtout ces instants-là, qui sont au final la trame fondamentale de toute vie. Nous avançons progressivement vers la fin inéluctable, les moments où la fille devient la mère de son père qui perd ses capacités, et le moment de la séparation définitive dans la mort.
Le livre est sans conteste très sincère, Yaël Pachet essaie de rendre compte de cette relation si importante, et au-delà, tente de définir ce qui constitue l'essence de toute vie humaine. Il y a quelques beaux passages. Toutefois, je dirais que l'auteure n'a pas complètement les moyens de son ambition, et tout particulièrement en ce qui concerne l'écriture. Il y a visiblement une tentative d'une écriture littéraire ambitieuse, d'images, de métaphores, mais elle m'a semblé un peu laborieuse au final. On devine ce qu'elle aurait voulu faire, et c'est incontestablement touchant parfois, mais à mon sens, ce n'est pas complètement abouti.
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