Thomas Mann
+5
Méphistophélès
Aeriale
darkanny
Arabella
kenavo
9 participants
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
Thomas Mann
C’est si rare de le voir sourire, cette photo vaut de l’or
Thomas Mann, né le 6 juin 1875 à Lübeck et mort le 12 août 1955 à Zurich, est un écrivain allemand, lauréat du prix Nobel de littérature en 1929.
Il est l'une des figures les plus éminentes de la littérature européenne de la première moitié du XXe siècle et est considéré comme un grand écrivain moderne de la décadence. Rompant peu à peu avec les formes littéraires traditionnelles, ses ouvrages comprenant romans, nouvelles et essais, font appel aux domaines des sciences humaines, de l'histoire, de la philosophie, de la politique et de l'analyse littéraire pour produire une image du siècle et de ses bouleversements. Son œuvre, influencée par Arthur Schopenhauer, est centrée sur l'étude des rapports entre l'individu et la société. Elle oppose généralement la rigueur du travail intellectuel, la spiritualité et le culte de l'action.
Cependant, Mann refuse de lier son existence à la décadence. Il n'aura de cesse de lutter à sa manière, comme son frère Heinrich, pour la défense des valeurs mises en péril par les différents « ismes » et les idéologies radicales. Au fil du temps, il devient une figure réellement engagée dans l'action politique et éthique. L'homme, au départ porteur de lourds préjugés venus de son pays et de son époque, fait face dans les moments difficiles et s'érige en représentant de la « bonne Allemagne » et de ses meilleures traditions.
Source : Wikipédia
Dernière édition par Kenavo le Lun 23 Jan - 8:29, édité 1 fois
_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Thomas Mann
Weihnachten bei den Buddenbrooks (Noël chez les Buddenbrook)
On a choisi de publier le texte comprenant la fête de Noël chez les Buddenbrook dans un livre à part (en ajoutant les recettes pour tous les mets qu'on va y retrouver).
Il n’y aura probablement pas de version française. Mais ce n’est pas grave pour ceux qui ont le livre de Thomas Mann. Il s’agit du 8ème chapitre de la partie 8. Ainsi on peut relire ce moment festif au bon moment de l’année.
Pour ceux qui connaissent l’écriture de Thomas Mann, c’est un délice de retrouver ce moment somptueux.
La décoration, les chants, les cadeaux, l’odeur d’aiguilles de sapins, la lumière des bougies et surtout toutes ces bonnes choses à manger. Dans la maison Buddenbrook on sait bien célébrer et Thomas Mann le décrit avec son habituel soin pour les détails.
Il n’y a que peu de pages (en version allemande environ une soixantaine), mais j’ai savouré chaque mot. Si on a besoin de retrouver une bonne atmosphère de Noël, voilà le texte qu’il faut.
Mais plus encore, cela m’a donné envie de retrouver tout le roman. Cela fait tellement longtemps que je l’ai lu, mais la magie Thomas Mann garde toute sa force sur moi…
La maison des Buddenbrook, Musée à Lübeck, leur site
_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Thomas Mann
Il faut que je revienne à Thomas Mann sans faute.
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Thomas Mann
Très intéressant ce Noel chez les Budenbrook, que de souvenirs !
darkanny- Messages : 826
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Thomas Mann
Arabella a écrit:Il faut que je revienne à Thomas Mann sans faute.
je pense qu'après les Buddenbrook, les membres de cette famille restent dans la mémoire de tout lecteurdarkanny a écrit:Très intéressant ce Noel chez les Budenbrook, que de souvenirs !
_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Thomas Mann
Ca me fait très envie depuis le temps...
Vous croyez que ça pourrait me correspondre??
Vous croyez que ça pourrait me correspondre??
Aeriale- Messages : 11830
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Thomas Mann
Pourquoi pas. Peut-être commencer par les Buddebroocks.
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Thomas Mann
Oui, j'y pensais...Un commentaire emballant de Darkanny m'y avait fait penser!
Mais c'est l'épaisseur du bouquin qui m'effraie. Je regarderai à la bibli quand même!
Mais c'est l'épaisseur du bouquin qui m'effraie. Je regarderai à la bibli quand même!
Aeriale- Messages : 11830
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Thomas Mann
Un Thomas Mann, ça se lit tout seul.
On m'a offert la nouvelle traduction de La Montagne magique récemment, ça va être l'occasion de le relire une énième fois.
Il faudrait aussi que je relise Le Docteur Faustus, le seul de ses romans qui m'a laissé assez dubitative.
On m'a offert la nouvelle traduction de La Montagne magique récemment, ça va être l'occasion de le relire une énième fois.
Il faudrait aussi que je relise Le Docteur Faustus, le seul de ses romans qui m'a laissé assez dubitative.
Méphistophélès- Messages : 73
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 32
Re: Thomas Mann
C'est mon préféré jusqu'à maintenant, Le docteur Faustus. Il me reste surtout Joseph et ses frères, il faudrait que je me décide.
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Thomas Mann
-Les Buddenbrook-
Tout a dû être déjà dit sur ce roman, très dense et riche, et j'ai du mal à en parler. Ce qui frappe c'est bien sûr l'extrême finesse d'observation et d'analyse de Thomas Mann, qui écrivit ce texte alors qu'il n'avait que 25 ans, et s'inspira de sa propre histoire familiale pour nous décrire de l'intérieur la lente désagrégation et le naufrage d'une lignée de riches négociants allemands au milieu du 19eme.
Roman fascinant dans lequel on rentre pourtant très aisément. Mann, par une profusion de détails, parvient à nous immerger d'entrée dans le quotidien de cette famille. Il les capte au moment de leur toute puissance, à l'heure de diners fastueux, autour de mets dont il nous livre d'amples descriptions. Les membres nous sont croqués sur le vif, chacun avec ses particularités, ses travers plus ou moins visibles, ses petites faiblesses et même ses tares, les rendant tout à fait abordables et souvent ridicules, émouvants dans leur complexité et leurs tiraillements, engoncés dans leur statut mais pathétiquement humains.
Autour d'eux gravitent les domestiques, et au centre, orchestrant le tout, le chef de la tribu, Johan Buddenbrook, père fondateur de ce petit empire commercial, foncièrement ancré dans ses valeurs et traditions. Puis le consul, Johann fils et sa femme, riche héritière, et leurs enfants: Thomas, empêtré dans sa notion de devoir qui reprendra le flambeau, Tony l'effrontée, très consciente de son rôle social, qui fera tout pour le maintenir mais subira des revers dans ses unions malheureuses. Christian, le mouton noir, l'hypocondriaque inapte au travail qui se perdra dans les dettes et une vie de bohème peu gratifiante. Quant à la prude Clara, elle se mariera avec un pasteur avant de mourir de tuberculose. Le dernier de la lignée, le petit Hanno fragile et trop sensible, s'éteindra prématurément avant même d'avoir pu donner libre cours à son talent de musicien.
Tous ces personnages forment un tout, chacun représentant une pièce du puzzle qui se rattache à une autre. Il n'y a donc pas de visée individuelle mais une mission commune, comme le maillon d'une chaîne qui inexorablement construira sa propre destruction. C'est un roman à la fois tragique et drôle, tristement cynique en tout cas, où les personnages, pollués par cette image de réussite et de rang à tenir, ne verront pas pointer le déclin ou plutôt ne voudront pas le voir. Seul Christian, l'original de la famille, peu porté sur les affaires, vivra en électron libre, jusqu'à ce qu 'Hanno parachève de sa mort le cycle infernal de cette déchéance programmée.
Malgré tout, deux personnalités ressortent indéniablement du lot. Tonie, la rebelle, la fière, qui par obligations dues à son rang, renoncera à épouser un jeune étudiant en médecine, tournant le dos à l'amour et ne connaissant que des déboires sans jamais s'avouer vaincue. Et bien sûr Thomas, pris au piège de ses fonctions, le plus torturé et le plus digne, qui à un moment s'autorisera à entrevoir autre chose mais sera repris par les contingences matérielles et son code de l'honneur.
Je l'ai commencé avec un sourire moqueur, je l'ai terminé avec un sentiment de profonde tristesse: L'impression que laisse l'immense gâchis de ces êtres lorsqu'ils ne sont plus maîtres de leur destinée. Magnifique!
Tout a dû être déjà dit sur ce roman, très dense et riche, et j'ai du mal à en parler. Ce qui frappe c'est bien sûr l'extrême finesse d'observation et d'analyse de Thomas Mann, qui écrivit ce texte alors qu'il n'avait que 25 ans, et s'inspira de sa propre histoire familiale pour nous décrire de l'intérieur la lente désagrégation et le naufrage d'une lignée de riches négociants allemands au milieu du 19eme.
Roman fascinant dans lequel on rentre pourtant très aisément. Mann, par une profusion de détails, parvient à nous immerger d'entrée dans le quotidien de cette famille. Il les capte au moment de leur toute puissance, à l'heure de diners fastueux, autour de mets dont il nous livre d'amples descriptions. Les membres nous sont croqués sur le vif, chacun avec ses particularités, ses travers plus ou moins visibles, ses petites faiblesses et même ses tares, les rendant tout à fait abordables et souvent ridicules, émouvants dans leur complexité et leurs tiraillements, engoncés dans leur statut mais pathétiquement humains.
Autour d'eux gravitent les domestiques, et au centre, orchestrant le tout, le chef de la tribu, Johan Buddenbrook, père fondateur de ce petit empire commercial, foncièrement ancré dans ses valeurs et traditions. Puis le consul, Johann fils et sa femme, riche héritière, et leurs enfants: Thomas, empêtré dans sa notion de devoir qui reprendra le flambeau, Tony l'effrontée, très consciente de son rôle social, qui fera tout pour le maintenir mais subira des revers dans ses unions malheureuses. Christian, le mouton noir, l'hypocondriaque inapte au travail qui se perdra dans les dettes et une vie de bohème peu gratifiante. Quant à la prude Clara, elle se mariera avec un pasteur avant de mourir de tuberculose. Le dernier de la lignée, le petit Hanno fragile et trop sensible, s'éteindra prématurément avant même d'avoir pu donner libre cours à son talent de musicien.
Tous ces personnages forment un tout, chacun représentant une pièce du puzzle qui se rattache à une autre. Il n'y a donc pas de visée individuelle mais une mission commune, comme le maillon d'une chaîne qui inexorablement construira sa propre destruction. C'est un roman à la fois tragique et drôle, tristement cynique en tout cas, où les personnages, pollués par cette image de réussite et de rang à tenir, ne verront pas pointer le déclin ou plutôt ne voudront pas le voir. Seul Christian, l'original de la famille, peu porté sur les affaires, vivra en électron libre, jusqu'à ce qu 'Hanno parachève de sa mort le cycle infernal de cette déchéance programmée.
Malgré tout, deux personnalités ressortent indéniablement du lot. Tonie, la rebelle, la fière, qui par obligations dues à son rang, renoncera à épouser un jeune étudiant en médecine, tournant le dos à l'amour et ne connaissant que des déboires sans jamais s'avouer vaincue. Et bien sûr Thomas, pris au piège de ses fonctions, le plus torturé et le plus digne, qui à un moment s'autorisera à entrevoir autre chose mais sera repris par les contingences matérielles et son code de l'honneur.
Je l'ai commencé avec un sourire moqueur, je l'ai terminé avec un sentiment de profonde tristesse: L'impression que laisse l'immense gâchis de ces êtres lorsqu'ils ne sont plus maîtres de leur destinée. Magnifique!
Aeriale- Messages : 11830
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Thomas Mann
Très chouette commentaire, cela aurait dommage de ne pas l'écire.
_________________
Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Thomas Mann
et ben, si après un tel commentaire on n'a pas envie de lire ce livre, je ne vois pas
_________________
Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Thomas Mann
Merci! Je pensais que je n'arriverais pas à retranscrire toute la beauté, et l'intelligence de ce texte. C'est souvent le cas quand une oeuvre est de cet acabit.
Tant mieux si j'ai fait passer mon enthousiasme :-)
Tant mieux si j'ai fait passer mon enthousiasme :-)
Aeriale- Messages : 11830
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Thomas Mann
ça me plairait ?
_________________
Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7115
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Page 1 sur 2 • 1, 2
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|