Thierry Fabre
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Thierry Fabre
Thierry Fabre, né en 1960, est un écrivain, journaliste et politologue français qui œuvre à la promotion d'un universalisme méditerranéen.
Il est rédacteur en chef de la revue phocéenne La pensée de midi et fondateur et organisateur des « Rencontres d'Averroès », qui se tiennent chaque année sur le littoral méridional depuis 1994.
Biographie
Il est diplômé de l'IEP de Paris en 1985. Il soutient en 2003 une thèse de doctorat sur travaux en sciences politiques, consacrée à la Méditerranée comme « frontières et passage », sous la direction de Bruno Étienne.
Il dirige la collection Bleu chez Actes Sud qui a notamment édité L'Immeuble Yacoubian d'Alaa al-Aswani
Il anime une émission de radio, Au rendez-vous de midi, sur Radio Grenouille (88.8 FM) depuis octobre 2007.
Il est également le coordinateur scientifique du réseau d'excellence des centres de recherche en sciences humaines sur la Méditerranée (Ramses) à la Maison méditerranéenne des Sciences de l'homme d'Aix-en-Provence.
Depuis 2010, il est directeur du développement culturel et des relations internationales du Mucem, à Marseille.
Source: wikipedia
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Re: Thierry Fabre
Couverture: Nicolas de Staël, Bateaux
Traversées
Quatrième de couverture
Voici un livre dont l'auteur ne s'est pas contenté de courir les rives de la Méditerranée pour en ramener des impressions superficielles mais qui, à la manière qui était celle de jean Grenier dans ses Inspirations méditerranéennes, y a cherché pourquoi "par les lignes et les formes qu'elle impose, elle rend la vérité inséparable du bonheur".
Récit d'un périple qui nous emmène de Tunis à Tanger, de Barcelone à Marseille, de Palerme à Athènes, d'Alexandrie à Beyrouth et Istanbul, Traversées n'est pas un simple carnet de voyage. C'est l'histoire d'une rencontre et d'une quête.
Rencontre avec des gens remarquables, avec ceux qui, de l'intérieur, font vivre ces villes et cités de la Méditerranée et nous font partager toute la saveur de ce mode d'être au monde.
Quête de l'émerveillé, par-delà les blessures et les fractures, les replis et les haines, d'une "mer qui ne sépare pas, mais unit" (Giono).
Livre de Roger, carte avec points cardinaux inversés (nord au sud et vice versa), réalisée pour Roger II de Sicile en 1154
… la carte d’Al-Idrîsî. C’était la Méditerranée, j’en étais sûr, et pourtant je ne la reconnaissais pas. J’avais bien commandé cette carte à l’Institut géographique national qui l’avait authentifiée. 12 avril 1154. Le grand géographe sicilien, auteur du fameux Kitâh al Rujâr, dédié à Roger II, roi normand de Sicile, ne s’était pas trompé. C’était bien la Méditerranée, mais ce n’était pas la mienne, celle qui depuis toujours m’avait été donnée à voir. N’avions-nous donc rien en commun ? Y aurait-il, comme on l’affirme volontiers aujourd’hui « Eux » et « Nous », le Nord chrétien et le Sud musulman qui se font face ? Mais Al-Idrîsî, le musulman, avait choisi de travailler pour Roger, souverain chrétien, et d’être son géographe attiré… Les choses ne sont décidément jamais aussi simples qu’elles n’y paraissent.
A regarder la carte du Sicilien, suivre ses contours improbables, ses tracés inattendus et ses courbes inédites, je fis un véritable voyage cul par-dessus tête. Ce n’est qu’en retournant la carte, après un long moment d’incertitude, de vertige même face à un lieu familier qui devenait étranger, que je compris. Il existait une tout autre façon de se représenter la mer et jusqu’ici je ne l’avais même pas soupçonné. Quand le Sud se retrouve au nord et le Nord au sud, tout change. Comment habiter une maison dont le toit est en bas et la cave en haut ? Suffit d’accepter le jeu de bascule des hémisphères !...
Dès le premier chapitre Thierry Fabre m’a « renversé » la tête… et la lecture était une des plus judicieuse que j’ai fait ces derniers temps. Quel beau voyage intelligent, intéressant, plein de rencontres et informations !
« La Méditerranée » devient sous sa plume à tour de rôle mer, paysage, ville, théorie, idée, vision, couleur, senteur… mais surtout des rencontres avec les gens qui habitent les différentes villes qu’il va visiter.
Et le lecteur embarque avec facilité sur ce périple qui va l’emmener à Tunis, Tanger, Barcelone, Marseille, Palerme, Athènes, Alexandrie, Beyrouth, Istanbul et surtout Lérins, île de départ et d’arrivée… de chaque visite on garde des impressions bien coloriés et une envie de s’imprégner de ce mode de la pensée du midi :
donner du sens au monde, de la beauté à la vie, de la saveur à l’instant.
N’est-ce pas déjà une bonne raison de vivre ?
Paul Klee, At the Boulevard in Tunisia, 1918
L’Océan est une simple étendue maritime, un vaste ensemble dont la seule réalité est géographique. La Méditerranée n’a pas la même signification. Ce n’est pas une mer que l’on traverse, sans qu’elle ne vous traverse. […] La carte d’identité de la Méditerranée n’est pas une simple carte marine. C’est dans notre imaginaire qu’elle s’imprime.
Gaudi, Banc du Parc Güell, Barcelone
Si je devais associer la Méditerranée à des images, je le ferais à travers des sensations : des saveurs, des couleurs et des odeurs. La couleur, évidemment, c’est un bleu très lumineux, ou bien un orange violent. La saveur est plutôt douceâtre et en même temps très épicée. Et l’odeur… est toujours très forte. Un peu une odeur d’immondices, mais étrangement agréable.
Nicolas de Stael, Méditerranée - Paysage de Sicile, 1952
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