Andreï Kourkov
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Andreï Kourkov
Andreï Kourkov

Andreï Kourkov est né en Russie en 1961 et vit à Kiev depuis de très nombreuses années.
Très doué pour les langues (il en parle couramment six), il débute sa carrière littéraire pendant son service militaire alors qu’il est gardien de prison à Odessa.
Son premier roman, Le Pingouin, remporte un succès international.
Son œuvre est aujourd’hui traduite en 36 langues.
Les Abeilles grises est son dixième roman publié en France.

Andreï Kourkov est né en Russie en 1961 et vit à Kiev depuis de très nombreuses années.
Très doué pour les langues (il en parle couramment six), il débute sa carrière littéraire pendant son service militaire alors qu’il est gardien de prison à Odessa.
Son premier roman, Le Pingouin, remporte un succès international.
Son œuvre est aujourd’hui traduite en 36 langues.
Les Abeilles grises est son dixième roman publié en France.
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Lire nuit gravement à la bêtise !

Nightingale- Messages : 2349
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 54
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Andreï Kourkov
Les abeilles grises

Nous sommes à la fin de l'hiver 2016, dans un village d'Ukraine, vidé de ses habitants, car en « zone grise », c'est à dire quelque part dans le Donbas, coincé entre l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes.
Seuls deux habitants sont restés : Sergueïtch et Pachka. Ils se décrivent comme « ennemis d'enfance », mais finalement ils entretiennent des relations plutôt cordiales, et s'entraident.
Sergueïtch, à l'aube de la cinquantaine, vivote très modestement dans sa maison (comme les autres privée d'électricité depuis des mois) il touche une pension d'invalidité, et s'occupe de ses abeilles. Sa femme et sa fille sont parties depuis longtemps, ne supportant pas cette vie rurale.
A l'approche de la belle saison, Sergueïtch décide d'emmener ses abeilles dans une autre région, plus au calme. Et le voilà parti, avec son antique voiture et une remorque, pour un périple en direction du sud-ouest, qui va le mener, d'étapes en étapes, jusqu'en Crimée (sous occupation russe).
Le roman nous place d'abord dans le quotidien de ces deux hommes, face à l'absurdité du conflit qui les dépasse. On comprend vite qu'ils ne sont pas d'accord, mais cela n'empêche pas leur relation.
Et puis ensuite vient le temps du périple de Sergueïtch, voyage parfois surréaliste, surtout à chaque confrontation avec les autorités, police, douanes, etc... qui livrent à chaque fois leur lot d'absurdité (et d'inquiétude).
L'auteur livre un beau portrait de cet homme étonnant, très touchant sous un air bourru. Il peut s'émerveiller du parfum de la nature au réveil, du chant des oiseaux, ou de la végétation abondante de la Crimée qu'il découvre. Tout cela livre de très belle descriptions, auxquelles s'ajoutent les rêves de Sergueïtch qui s'entremêlent aux souvenirs de sa vie passée.
Et puis il y a, au fil du voyage, les rencontres, très belles. Il ne faut pas en dire plus pour ne rien dévoiler, mais chacune sera, d'une certaine manière, déterminante.
Voilà un roman que j'ai adoré, une écriture toute simple, mais aussi tout en délicatesse, qui apporte un très beau pied-de-nez au conflit absurde dans lequel sont plongés les personnages.
Très chouette lecture.

Nous sommes à la fin de l'hiver 2016, dans un village d'Ukraine, vidé de ses habitants, car en « zone grise », c'est à dire quelque part dans le Donbas, coincé entre l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes.
Seuls deux habitants sont restés : Sergueïtch et Pachka. Ils se décrivent comme « ennemis d'enfance », mais finalement ils entretiennent des relations plutôt cordiales, et s'entraident.
Sergueïtch, à l'aube de la cinquantaine, vivote très modestement dans sa maison (comme les autres privée d'électricité depuis des mois) il touche une pension d'invalidité, et s'occupe de ses abeilles. Sa femme et sa fille sont parties depuis longtemps, ne supportant pas cette vie rurale.
A l'approche de la belle saison, Sergueïtch décide d'emmener ses abeilles dans une autre région, plus au calme. Et le voilà parti, avec son antique voiture et une remorque, pour un périple en direction du sud-ouest, qui va le mener, d'étapes en étapes, jusqu'en Crimée (sous occupation russe).
Le roman nous place d'abord dans le quotidien de ces deux hommes, face à l'absurdité du conflit qui les dépasse. On comprend vite qu'ils ne sont pas d'accord, mais cela n'empêche pas leur relation.
Et puis ensuite vient le temps du périple de Sergueïtch, voyage parfois surréaliste, surtout à chaque confrontation avec les autorités, police, douanes, etc... qui livrent à chaque fois leur lot d'absurdité (et d'inquiétude).
L'auteur livre un beau portrait de cet homme étonnant, très touchant sous un air bourru. Il peut s'émerveiller du parfum de la nature au réveil, du chant des oiseaux, ou de la végétation abondante de la Crimée qu'il découvre. Tout cela livre de très belle descriptions, auxquelles s'ajoutent les rêves de Sergueïtch qui s'entremêlent aux souvenirs de sa vie passée.
Et puis il y a, au fil du voyage, les rencontres, très belles. Il ne faut pas en dire plus pour ne rien dévoiler, mais chacune sera, d'une certaine manière, déterminante.
Voilà un roman que j'ai adoré, une écriture toute simple, mais aussi tout en délicatesse, qui apporte un très beau pied-de-nez au conflit absurde dans lequel sont plongés les personnages.
Très chouette lecture.
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Nightingale- Messages : 2349
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 54
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Andreï Kourkov
Merci pour l’ouverture du fil @Nightingale, je te suis de peu!
Je n’en suis qu’au quart mais il se lit très agréablement, le style est simple, avec des côtés plus poétiques parfois. J’aime beaucoup cette narration.
Il y a pas mal d’humour aussi, au milieu de l’ enfer des combats, et les rapports entre les deux compères, l’Ukrainien et le séparatiste, sont assez croustillants!
Pour l’instant je suis toujours dans la partie statique, le soldat Petro lui fournit quelques subsides et il n’a pas encore entamé son périple...Mais le personnage est attachant et j’ai hâte d’en apprendre plus!
Je n’en suis qu’au quart mais il se lit très agréablement, le style est simple, avec des côtés plus poétiques parfois. J’aime beaucoup cette narration.
Il y a pas mal d’humour aussi, au milieu de l’ enfer des combats, et les rapports entre les deux compères, l’Ukrainien et le séparatiste, sont assez croustillants!
Pour l’instant je suis toujours dans la partie statique, le soldat Petro lui fournit quelques subsides et il n’a pas encore entamé son périple...Mais le personnage est attachant et j’ai hâte d’en apprendre plus!
Aeriale- Messages : 10435
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Andreï Kourkov
On est d'accord !Aeriale a écrit:
Il y a pas mal d’humour aussi, au milieu de l’ enfer des combats, et les rapports entre les deux complètes, l’Ukrainien et le séparatiste, sont assez croustillants!

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Nightingale- Messages : 2349
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 54
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Andreï Kourkov
Merci pour le fil, j’avais bien aimé Le Pingouin et je comptais bien lire celui-ci aussi !
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 3821
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Andreï Kourkov
Ah non, pas du tout plombante! Les personnages sont très incarnés, et on se fond dans leur quotidien, pour l’instant plutôt basique pourtant ( juste survivre) avec une aisance incroyable sans s’ennuyer une seconde.Nightingale a écrit:On est d'accord !Il ne faut surtout pas craindre une lecture plombante au vu du contexte.
Liseron a écrit:Merci pour le fil, j’avais bien aimé Le Pingouin et je comptais bien lire celui-ci aussi !
Oui, il te plairait sûrement aussi Liseron! Mais un jour je me procurerai « Le Pingouin » c’est sûr.
Aeriale- Messages : 10435
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Andreï Kourkov
-Les abeilles grises-

Deux ennemis jurés, Sergueïtch et Pachka, restés seuls en pleine ligne de front où séparatistes et ukrainiens se déchirent, tentent de combler leur désarroi en s'entraidant. Dans un paysage surréaliste semé de cratères d'obus, de maisons sinistrées et de cadavres indéterminés qui parsèment le paysage, les deux compères s'organisent un quotidien fait de petits trocs volontiers arrosés de vodka, puisant dans une routine mortifère un peu de cette humanité qui ne veut pas s'éteindre.
Andreï Kourkov nous livre un portrait à la fois troublant et terriblement touchant de ces deux oubliés piégés par la guerre dont le seul horizon possible est la survie, au jour le jour. Mais loin de la désespération, le ton est joyeux, désarmant de malice. Au contraire de Pachka à l'affut de petites magouilles avec les sympathisants russes, Sergueïtch, le personnage principal, s'émerveille des choses simples de la nature et ne rêve que d'offrir à ses abeilles un bien être propice à leur butinage. Mû par cette idée, il décide de franchir la zone grise lors d'un voyage haut en couleur.
Cette seconde partie, tout en ne se déparant pas de sa bonhommie et son côté presque farceur, plonge notre candide "héros" dans les coulisses du conflit. Confronté à la réalité de la menace, il va toucher du doigt les intimidations, les suspicions arbitraires et l'arrogance des autorités russes, jusqu'aux persécutions infligées à la communauté musulmane des Tatars. L'oeil de Moscou veille et l'insécurité est constante. Mais de belles rencontres illumineront aussi son parcours.
Un très beau roman, hors normes par ce regard naïf et détaché des contingences matérielles de ces deux lascars, où le léger et le plus grave se côtoient sans cesse pour mieux dénoncer l'absurdité des hommes, leur recherche d'une suprématie illusoire face à la sagesse des abeilles unies vers un même but, perpétrer la vie. A lire absolument, un coup de coeur

Deux ennemis jurés, Sergueïtch et Pachka, restés seuls en pleine ligne de front où séparatistes et ukrainiens se déchirent, tentent de combler leur désarroi en s'entraidant. Dans un paysage surréaliste semé de cratères d'obus, de maisons sinistrées et de cadavres indéterminés qui parsèment le paysage, les deux compères s'organisent un quotidien fait de petits trocs volontiers arrosés de vodka, puisant dans une routine mortifère un peu de cette humanité qui ne veut pas s'éteindre.
Andreï Kourkov nous livre un portrait à la fois troublant et terriblement touchant de ces deux oubliés piégés par la guerre dont le seul horizon possible est la survie, au jour le jour. Mais loin de la désespération, le ton est joyeux, désarmant de malice. Au contraire de Pachka à l'affut de petites magouilles avec les sympathisants russes, Sergueïtch, le personnage principal, s'émerveille des choses simples de la nature et ne rêve que d'offrir à ses abeilles un bien être propice à leur butinage. Mû par cette idée, il décide de franchir la zone grise lors d'un voyage haut en couleur.
Cette seconde partie, tout en ne se déparant pas de sa bonhommie et son côté presque farceur, plonge notre candide "héros" dans les coulisses du conflit. Confronté à la réalité de la menace, il va toucher du doigt les intimidations, les suspicions arbitraires et l'arrogance des autorités russes, jusqu'aux persécutions infligées à la communauté musulmane des Tatars. L'oeil de Moscou veille et l'insécurité est constante. Mais de belles rencontres illumineront aussi son parcours.
Un très beau roman, hors normes par ce regard naïf et détaché des contingences matérielles de ces deux lascars, où le léger et le plus grave se côtoient sans cesse pour mieux dénoncer l'absurdité des hommes, leur recherche d'une suprématie illusoire face à la sagesse des abeilles unies vers un même but, perpétrer la vie. A lire absolument, un coup de coeur

Aeriale- Messages : 10435
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Andreï Kourkov

Les Abeilles grises
Un roman intéressant sur les débuts du conflit en Ukraine, dans le Donbass, suite à l’invasion de la Crimée par la Russie. Je n’ajouterai pas grand-chose aux commentaires précédents faute de temps et parce que ce qui a déjà été dit est très juste !
J’ai cependant trouvé quelques longueurs et je ne peux pas dire que je l’ai adoré ou que c’est un grand coup de cœur comme @Nightingale et @Aeriale. Je vais cependant le proposer à mon club de lectures et voir ce que les uns les autres en pensent !
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 3821
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Andreï Kourkov
Ah dommage @Liseron...
Moi qui suis toujours impatiente, je n’y ai pas trouvé de longueurs, j’étais bien avec Sergueitch à le suivre dans ses péripéties. Mais après ça dépend forcément!
Je l’ai conseillé pas mal autour de moi, je vais voir ce que les autres en disent ;-)
Moi qui suis toujours impatiente, je n’y ai pas trouvé de longueurs, j’étais bien avec Sergueitch à le suivre dans ses péripéties. Mais après ça dépend forcément!
Je l’ai conseillé pas mal autour de moi, je vais voir ce que les autres en disent ;-)
Aeriale- Messages : 10435
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Andreï Kourkov
Prix Médicis roman étranger pour Les abeilles grises



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Nightingale- Messages : 2349
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 54
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Andreï Kourkov
Nightingale a écrit:Prix Médicis roman étranger pour Les abeilles grises![]()
Oh Yesss!! Trop contente pour lui

Aeriale- Messages : 10435
Date d'inscription : 30/11/2016
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