Raphaël Haroche

Avalanche
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Le narrateur, Léonard un garçon de 15 ans, et son petit frère Nicolas, 11 ans, sont envoyés, grâce à la bourse du plus jeune, dans une prestigieuse pension suisse suite à la mort de leur mère victime d’un grave accident de voiture. Leur père en mission en Guyane ne pouvant s'occuper d'eux.   

Dans ce microcosme réservé aux nantis, ils vont devoir trouver leur place, apprendre à doublement s’imposer face à la cruauté et le mépris que donnent le pouvoir de l’argent à des ados sans repères. 

Léonard écartelé entre l’attachement qu’il voue à son frère, enfant chétif et lunaire, chahuté par les autres, et son besoin de s’affirmer, de s'émanciper, peine à trouver ses marques. Fragilisé en même temps que révolté, en manque profond d’amour, il se débat comme il peut dans cet univers trop gâté où l’alcool et la drogue sont autant de parade. 

Un très joli roman qui livre en quelques chapitres les sentiments complexes de l’adolescence, sa quête de sensations fortes, ses égarements et ses contradictions. L’ écriture est sensible et sensuelle, elle coule d’elle même bien qu’il n’y ait pas d’histoire à proprement parlé, avec de belles échappées entre douceur et crudité. Une chouette découverte en tant qu'auteur de ce musicien que j'apprécie déjà par ses rythmes et sa mélodie. 

Le zombie, bien sûr, c'est mon Nicolas qui se tient au centre du cercle de la cour du rocher, à genoux, courbé, rachitique, sa colonne dessinant un z, tordue comme le dos flagellé d'un martyr, semblant servir de paratonnerre à l'orage qui tarde à venir, à la colère de l'internat, sa république d'enfants cruels.
Mon Nicolas avec sa morphologie bizarre, dérangeante, exposée aux yeux de tous, créature qu'on pensait éteinte, disparue dans les forêts de Lituanie et de Pologne avec les golems et les dibbouks."

Avalanche a reçu le Prix Vaudeville 2023

Contente pour lui :-)