Claude Simon
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Claude Simon
Claude Simon

Claude Simon est un écrivain français, né le 10 octobre 1913 à Tananarive (Madagascar) et mort le 6 juillet 2005 à Paris 5e1. Le prix Nobel de littérature en 1985 est venu récompenser celui « qui, dans ses romans, combine la créativité du poète et du peintre avec une conscience profonde du temps dans la représentation de la condition humaine2 ».
Il s'est également intéressé à la peinture et à la photographie.

Claude Simon est un écrivain français, né le 10 octobre 1913 à Tananarive (Madagascar) et mort le 6 juillet 2005 à Paris 5e1. Le prix Nobel de littérature en 1985 est venu récompenser celui « qui, dans ses romans, combine la créativité du poète et du peintre avec une conscience profonde du temps dans la représentation de la condition humaine2 ».
Il s'est également intéressé à la peinture et à la photographie.
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Les Aventures de Caleb William (William Godwin)
Howards End (E. M. Forster)
Venin (Saneh Sangsuk)
Dreep- Messages : 14
Date d'inscription : 05/08/2017
Re: Claude Simon
Les Géorgiques
Difficile de convaincre une personne qui n'aimerait pas les phrases de plus de trois lignes, voire de plus de trois pages, de s'aventurer dans un roman de Claude Simon, et notamment Les Géorgiques. Ceux-ci percevraient le livre comme une description, de long en large ― ce qu'il n'est pas. Comme László Krasznahorkai, Simon a l'air de considérer le point comme une sorte de défaite, cette idée m'amuse, et je le dis gentiment et non sans gratitude, de fait, Simon abuse un petit peu. La structure de ces "phrases" me semble impeccable, attractive ; même si l'on se perd dans ces parenthèses à l'intérieur des parenthèses, ces ruptures, ces interruptions ; ces fils que l'auteur reprend calmement, après nous avoir "égaré" pendant cinquante pages. C'est un style fait de "collages" un peu comme chez Döblin ou Dos Passos ; quelques archives, des rapports, des lettres, à la place des réclames criardes chez ces deux derniers.
Certes, on peut avoir l'impression dans ces Géorgiques, de déchiffrer ses lignes avec une lampe torche ; découvrant un fascinant amoncellement de débris organiques, d'écrins magnifiquement décorés mais flétris par le temps, ensevelis sous une nature morte et maintes fois retournée. Dans ces surimpressions successives l'histoire surgit au truchement d'une fouille et d'une enquête, c'est par la suite l'évolution d'un militaire parmi les dévastations de la guerre 39-45 ou la fuite du frère d'un conventionnel avec une royaliste au cours des années révolutionnaires. La narration s'emballe au cours d'une chevauchée ou d'une débâcle militaire, sans jamais laisser de côté les notations énumérant décombres, vol d'oiseaux ou d'avions, lumières filtrées par des vestiges d'arbres. Tout en nous mettant dans la peau d'être sous l'emprise d'un désarroi émotionnel par l'action de leur vie ou celle de l'Histoire ; Simon appuie autant sur le côté pourri et mortuaire de l'existence que son côté vivant, parfois bucolique, dans cet esprit et cette esthétique qui mélange parfaitement les deux.
Difficile de convaincre une personne qui n'aimerait pas les phrases de plus de trois lignes, voire de plus de trois pages, de s'aventurer dans un roman de Claude Simon, et notamment Les Géorgiques. Ceux-ci percevraient le livre comme une description, de long en large ― ce qu'il n'est pas. Comme László Krasznahorkai, Simon a l'air de considérer le point comme une sorte de défaite, cette idée m'amuse, et je le dis gentiment et non sans gratitude, de fait, Simon abuse un petit peu. La structure de ces "phrases" me semble impeccable, attractive ; même si l'on se perd dans ces parenthèses à l'intérieur des parenthèses, ces ruptures, ces interruptions ; ces fils que l'auteur reprend calmement, après nous avoir "égaré" pendant cinquante pages. C'est un style fait de "collages" un peu comme chez Döblin ou Dos Passos ; quelques archives, des rapports, des lettres, à la place des réclames criardes chez ces deux derniers.
Certes, on peut avoir l'impression dans ces Géorgiques, de déchiffrer ses lignes avec une lampe torche ; découvrant un fascinant amoncellement de débris organiques, d'écrins magnifiquement décorés mais flétris par le temps, ensevelis sous une nature morte et maintes fois retournée. Dans ces surimpressions successives l'histoire surgit au truchement d'une fouille et d'une enquête, c'est par la suite l'évolution d'un militaire parmi les dévastations de la guerre 39-45 ou la fuite du frère d'un conventionnel avec une royaliste au cours des années révolutionnaires. La narration s'emballe au cours d'une chevauchée ou d'une débâcle militaire, sans jamais laisser de côté les notations énumérant décombres, vol d'oiseaux ou d'avions, lumières filtrées par des vestiges d'arbres. Tout en nous mettant dans la peau d'être sous l'emprise d'un désarroi émotionnel par l'action de leur vie ou celle de l'Histoire ; Simon appuie autant sur le côté pourri et mortuaire de l'existence que son côté vivant, parfois bucolique, dans cet esprit et cette esthétique qui mélange parfaitement les deux.
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Dreep- Messages : 14
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Re: Claude Simon
Ah oui, cet écrivain semble bien à part, et même si le style d’écriture rappellerait Krasznahorkaï que j’aime beaucoup, je ne crois pas qu’il serait pour moi.
Mais tu en parles bien, ceci étant!
Mais tu en parles bien, ceci étant!
Aeriale- Messages : 10971
Date d'inscription : 30/11/2016
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