Kevin Chen
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Kevin Chen
Kevin Chen
Kevin Chen a débuté sa carrière artistique en tant qu’acteur de cinéma, jouant dans des films taïwanais et allemands. Il vit aujourd’hui à Berlin, est rédacteur pour le magazine Performing Arts Reviews et a publié plusieurs romans, des essais et des recueils de nouvelles. Il est lauréat, entre autres, du Grand Prix de littérature taïwanaise.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4812
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Kevin Chen
Town Ghost
Auteurs de plusieurs livres, lauréat du Grand Prix de la littérature taïwanaise, Kevin Chen est pour la première fois traduit en France grâce à ce roman, Ghost Town, publié en langue originale en 2019.
Le roman est centré sur une petite ville de Taïwan, Yongjing, et une famille, les Chen. le personnage principal est le plus jeune d'une fratrie de sept, Chen Tienhong, appelé familièrement « le petit frère ». Mais nous suivrons tour à tour, plus ou moins longuement, tous les autres membres de la famille : les quatre soeurs aînées, le frère premier né, les parents, les grand-parents… Tout le monde a son importance dans la trame narrative, mort ou vivant. Car le roman commence au moment de la fête des Fantômes, ou les vivants parlent aux morts, ou tout au moins qu'ils essaient, dans l'espoir de retrouver les fils de leur propre destin. Chen Tienhong, qui avait pris la décision de vivre à Berlin, revient à ce moment là, sortant de prison, où il se trouvait suite au meurtre de son conjoint. Nous découvrirons progressivement ce qui l'a amené à ce meurtre, mais nous allons surtout, pas à pas, personnage après personnage, découvrir l'histoire familiale des Chen, dans laquelle les non-dits dissimulent des secrets lourds à porter pour chacun des membres de la famille.
C'est un roman long et ambitieux, dont j'ai trouvé la construction très réussie. Il faut un petit effort au début pour repérer qui parle, quelle voix se fait entendre à tel ou tel moment. La liste des principaux personnages, proposée au début du livre, s'avère bien utile. Mais une fois le principe des voix alternées intégré, la lecture devient fluide. Chaque chapitre distille, l'air de rien, un morceau de la trame narrative, mais a aussi de l'intérêt en soi. La plupart de ces destins sont vraiment prenants, même si très tristes. J'ai été particulièrement intéressée par l'aperçu de la culture taïwanaise traditionnelle, les relations familiales, les mariages arrangés, l'importance accordée aux garçons etc. Mais une forme de modernité est aussi présente, qui envahit la vie quotidienne et la mondialisation a également des répercussions sur les destins, le passé et le présent se mélangent. C'est aussi un livre sur le souvenir, sur la manière dont on reconstruit sa mémoire, pour garder une partie de ce que l'on a vécu, l'importance de l'enfance. Il y a aussi l'attachement profond, impossible à abolir, à l'endroit de sa naissance, à son origine, à sa famille, même s'il peut mener au désastre. le roman brasse avec une grande habileté des thèmes nombreux, et dresse au-delà de la peinture d'une famille, le portrait d'une société, entre hier et demain.
C'est un très bon roman, qui tient le lecteur en haleine, avec de très beaux moments, certains très touchants. Peut-être la fin ne tient pas complètement toutes les promesses du récit, mais le cheminement pour y arriver a été, pour moi, un beau voyage.
Auteurs de plusieurs livres, lauréat du Grand Prix de la littérature taïwanaise, Kevin Chen est pour la première fois traduit en France grâce à ce roman, Ghost Town, publié en langue originale en 2019.
Le roman est centré sur une petite ville de Taïwan, Yongjing, et une famille, les Chen. le personnage principal est le plus jeune d'une fratrie de sept, Chen Tienhong, appelé familièrement « le petit frère ». Mais nous suivrons tour à tour, plus ou moins longuement, tous les autres membres de la famille : les quatre soeurs aînées, le frère premier né, les parents, les grand-parents… Tout le monde a son importance dans la trame narrative, mort ou vivant. Car le roman commence au moment de la fête des Fantômes, ou les vivants parlent aux morts, ou tout au moins qu'ils essaient, dans l'espoir de retrouver les fils de leur propre destin. Chen Tienhong, qui avait pris la décision de vivre à Berlin, revient à ce moment là, sortant de prison, où il se trouvait suite au meurtre de son conjoint. Nous découvrirons progressivement ce qui l'a amené à ce meurtre, mais nous allons surtout, pas à pas, personnage après personnage, découvrir l'histoire familiale des Chen, dans laquelle les non-dits dissimulent des secrets lourds à porter pour chacun des membres de la famille.
C'est un roman long et ambitieux, dont j'ai trouvé la construction très réussie. Il faut un petit effort au début pour repérer qui parle, quelle voix se fait entendre à tel ou tel moment. La liste des principaux personnages, proposée au début du livre, s'avère bien utile. Mais une fois le principe des voix alternées intégré, la lecture devient fluide. Chaque chapitre distille, l'air de rien, un morceau de la trame narrative, mais a aussi de l'intérêt en soi. La plupart de ces destins sont vraiment prenants, même si très tristes. J'ai été particulièrement intéressée par l'aperçu de la culture taïwanaise traditionnelle, les relations familiales, les mariages arrangés, l'importance accordée aux garçons etc. Mais une forme de modernité est aussi présente, qui envahit la vie quotidienne et la mondialisation a également des répercussions sur les destins, le passé et le présent se mélangent. C'est aussi un livre sur le souvenir, sur la manière dont on reconstruit sa mémoire, pour garder une partie de ce que l'on a vécu, l'importance de l'enfance. Il y a aussi l'attachement profond, impossible à abolir, à l'endroit de sa naissance, à son origine, à sa famille, même s'il peut mener au désastre. le roman brasse avec une grande habileté des thèmes nombreux, et dresse au-delà de la peinture d'une famille, le portrait d'une société, entre hier et demain.
C'est un très bon roman, qui tient le lecteur en haleine, avec de très beaux moments, certains très touchants. Peut-être la fin ne tient pas complètement toutes les promesses du récit, mais le cheminement pour y arriver a été, pour moi, un beau voyage.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4812
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Kevin Chen
Ce que tu en dis me tente bien, je vais voir si je peux le trouver en Bibliothèque !
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4296
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Kevin Chen
Liseron a écrit:Ce que tu en dis me tente bien, je vais voir si je peux le trouver en Bibliothèque !
C'est en effet bien tentant. Merci pour ce commentaire.
Apparemment il n'est pas encore sorti.
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Lire nuit gravement à la bêtise !
Nightingale- Messages : 2795
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 56
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Kevin Chen
Il sort le 18 août, je l'ai eu en avant première par Babelio. Je peux prêter mon exemplaire.
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Arabella- Messages : 4812
Date d'inscription : 29/11/2016
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