A l'affiche

Chien de la casse






Dans un petit village de l'Hérault, deux amis liés depuis la 6eme, trainent leur ennui entourés de leur petite bande, attendant que le temps passe. Le premier, Mirales, aussi fort en gueule que Dog est discret, semble n'exister qu'en rabaissant son copain qui penaud se laisse faire. L'arrivée d' Elsa tombée sous le charme du second va renverser la donne.



Une histoire plus vraie que nature et déroutante à la fois. De celle que l'on imagine peu portée à l'écran et pourtant si juste qu'on jurerait l'avoir déjà vue. Ce genre de rapport où un dominant, pas forcément mauvais ni inculte (Ici le harceleur lit beaucoup et cite des maximes, rend service à une vieille dame, s'émeut aux larmes devant une symphonie) cherche plus faible pour s'affirmer, cacher son manque d'assurance, et le réel attachement envers son ami devient toxique, humiliant pour lui.

Sans en rajouter, en misant sur ce décalage, le film joue sur la fibre émotionnelle avec pudeur malgré les effets provoc affichés. Tout est dans la nuance, dans les regards, et surtout dans l'interprétation. En retenue complète pour Anthony Bajon que je découvre ici, et en forfanterie mêlée d'une indéchiffrable fragilité pour Raphael Quenard (découvert dans Yannick) Un très bon moment, drôle, sensible et plein de vérités qui m'a cueillie là ou je ne m'y attendais pas! A voir 

Aeriale a écrit:Anthony Bajon que je découvre ici...

Ah tiens, tu n'avais jamais vu Anthony Bajon ?
Pourtant, sa filmographie devient assez étoffée, et souvent de qualité.
En vrac, les films ou autres, dans lesquels je l'ai vu : La Prière (2018) ; Au nom de la terre (2019) ; Paris-Brest (2020) ; Athena (2022).
Et aussi la série Le monde de demain (2022) consacrée à la naissance de NTM.

Nightingale a écrit:

Aeriale a écrit:Anthony Bajon que je découvre ici...

Ah tiens, tu n'avais jamais vu Anthony Bajon ?
Pourtant, sa filmographie devient assez étoffée, et souvent de qualité..

Eh non… jamais vu! Ni aucun des films que tu cites.  

C’est un acteur touchant, très  habité.  Face à Raphaël Quenard qui prend pourtant  beaucoup de place à l’écran, il arrive  à s’imposer  dans son rôle tout en intériorité.  Je vais tacher  de voir « La prière »

Aeriale a écrit:

Nightingale a écrit:Ah tiens, tu n'avais jamais vu Anthony Bajon ?
Pourtant, sa filmographie devient assez étoffée, et souvent de qualité..

Eh non… jamais vu! Ni aucun des films que tu cites.  

C’est un acteur touchant, très  habité.  Face à Raphaël Quenardqui prend pourtant  beaucoup de place à l’écran, il arrive  à s’imposer  dans son rôle tout en intériorité.  Je vais tacher  de voir « La prière »

"La prière" est très fort.
Et c'est Raphaël Quenard, pas Quentin...

Nightingale a écrit:Et c'est Raphaël Quenard, pas Quentin...

Ho mais oui! Pourquoi donc ais je écrit Quentin? Deux fois en plus

(Mon petit ange gardien @Kenavo va rectifier demain. :p)

Aeriale a écrit:(Mon petit ange gardien  @Kenavo va rectifier  demain. :p)  

c'est fait

kenavo a écrit:

Aeriale a écrit:(Mon petit ange gardien  @Kenavo va rectifier  demain. :p)  

c'est fait

Mercii 

(Au moins je m'en souviendrai de ce nom,  Quenard)

-La salle des profs-



D'entrée on rentre dans le sujet: Des vols commis dans un collège créant un climat de suspicion envers les élèves. Quand l'un d'eux est convoqué seul puis avec ses parents, leur prof, mue par ses principes de loyauté et de respect, va désapprouver clairement ces méthodes, se mettant à dos le corps enseignant. La situation s'aggrave lorsqu' elle piège le coupable par un moyen non conforme et l'engrenage dans lequel elle se retrouve va rapidement la dépasser. 



Un très bon suspense, bien mené et construit, qui nous démontre la complexité des rapports sociaux avec leurs jeux de pouvoir d'une part, et celle de la vérité. Les preuves valent t'elles plus que les affirmations? Quelle place donner aux rumeurs, à la délation? L'intrigue développe si bien ces termes qu'on en oublie le coupable et qu'à la fin le problème se déplace ailleurs. Un parallèle qui semble presque évident avec notre univers actuel où les notions d'accusation et de justice n'ont jamais été aussi tendues. A voir!

Ah tiens on m'en a parlé hier, ça a l'air pas mal en effet.

On a vu Yannick avec Raphaël Quenard, il y est excellent…
Et le film, très court, une heure, est extrêmement percutant, on rit beaucoup mais parfois jaune !! 
A voir sur Canal + !

Liseron a écrit:On a vu Yannick avec Raphaël Quenard, il y est excellent…
Et le film, très court, une heure, est extrêmement percutant, on rit beaucoup mais parfois jaune !! 
A voir sur Canal + !

Oui, je l'ai revu avec plaisir sur Canal récemment avec ma fille qui l'avait raté au ciné. Excellent on est bien d'accord Liseron!

Beaucoup aimé ce côté absurde qui nous tient quand même en haleine entre deux rires, et qui finit sur le visage de Raphaël Quenard (j'ai bien dit cette fois  ) tout en finesse..Ne ratez pas.

-Il reste encore demain-





Une famille italienne au sortir de la guerre, pauvre et démunie, qui tente de s'en sortir. Le père est abominable, les coups pleuvent sur sa femme Délia qui encaisse sans broncher, protégeant au max sa tribu de la fureur despotique que son mari a lui même eu en héritage.

Cela semble bien caricatural, au départ. Ce type qui ne sait pas sourire et qui balance des gifles en guise de salutation, mais la cinéaste (dont c'est le premier film, j'ai vu?) a la bonne idée de désamorcer la violence en orchestrant des corps à corps harmonieux sur fond de chansons traditionnelles. 



Le mélange de ce quotidien en noir et blanc, fortement inspiré des années 60, mais aussi d'airs actuels, apporte une distance, casse l'aspect dramatique. On est vraiment entre la comédie et le drame, jusqu'à cette fin, tendue comme un arc, qui surprend et délaisse la romance pour nous quitter sur une image emplie de symbole, c'est réussi! 

Pas forcément d'émotion dans tout ça, du fait de ce va et vient entre les deux, comédie légère et drame à venir, mais le résultat est quand même chouette.

-Le jeu de la reine-





On ne sait finalement pas grand chose de l'histoire de ce roi, Henri VIII qui a inspiré Barbe bleue! Surnommé le sanguinaire, et pour cause: il supprimait ses épouses quand elles ne lui donnaient plus satisfaction, ou quand il se lassait d'elles. Soit par décapitation, enfermement ou répudiation! Le film se concentre sur la fin de vie de ce roi tyrannique et  sa dernière femme, Catherine Parr, cultivée, indépendante et déterminée, la seule qui osera résister et tentera de s'émanciper en déjouant les conspirations qui la ciblent.


 
Je ne connaissais pas trop le sujet, j'ai donc appris des choses et en ai vérifié d'autres, mais l'intérêt de ce film est bien dans le portrait d'une cour pervertie par les intrigues, les luttes internes, les enjeux du pouvoir.
 
C'est forcément un peu empesé, l'aspect sombre et glacée du château, les costumes, tout ça amplifie l'impression, mais l'interprétation de Jude Law assez abominable dans ce rôle il faut le dire (il a dû prendre 30 kilos au mois) en souverain despotique et cruel face à Alicia Vikander, toute en grâce et subtilités, compense largement ces petits travers de "film d'époque". Un très bon moment, pour ma part 

-Pas de vagues-





Julien, un jeune prof enthousiaste et tout pénétré de sa foi en l'éducation, se met à dos certains élèves alors qu'il tente de créer un lien hors du cadre scolaire avec d'autres. Une des leurs, poussée par les premiers, envoie une lettre au CPE l'accusant de harcèlement. A partir de là, la rumeur enfle et Julien va être pris dans un engrenage infernal. 

Encore un film dans l'air du temps où des collèges réputés difficiles se retrouvent aux premières loges face à ce phénomène où harcèlement et violence se confondent, déstabilisant l'autorité et ouvrant la voie à des débordements, parfois des drames. 

Ici, la lâcheté de l'administration qui "ne veut pas faire de vagues", isole l'enseignant pris en tenaille entre la famille, les élèves et jusqu'à ses collègues. Je suis sortie de là assez angoissée, le film nous laissant sur cette image forte, celle d'un prof ( François Civil impressionnant) dépassé, démuni, incapable de rétablir la vérité. Le constat fait froid dans le dos! 

Nous, les Leroy





Une jeune femme, mère de deux ados, annonce à son mari qu'elle veut reprendre sa liberté. ce dernier va du coup tenter de sauver leur mariage en revenant sur les lieux de leur parcours familial.

C'est sympathique, les acteurs, aussi bien José Garcia-Charlotte Gainsbourg que les enfants, collent bien tous ensemble et on sourit devant les gaffes accumulées de Garcia autant qu'à leurs prises de tête. L'originalité est peut-être plus dans la confrontation parents/ enfants. Un moment pas désagréable aussi vite vu qu'oublié. Mais il faut dire qu'en ce moment les films qui sortent du lot sont plutôt rares!