Ivan Bounine
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Ivan Bounine
Ivan Bounine (1870- 1953)
Source : Livre de poche
Né en 1870 en Russie centrale, Ivan Bounine publie pour la première fois à dix-sept ans un poème dans un magazine de Saint-Pétersbourg. En 1891, une de ses nouvelles paraît dans un journal littéraire : son talent de nouvelliste le fait alors découvrir au grand public. À cette époque, il correspond avec Tchekhov, Gorki et Tolstoï. Son premier recueil de poèmes est publié en 1901 ; il est plébiscité par les critiques. Ivan Bounine rafle trois fois le prix Pouchkine et, en 1909, est élu à l’Académie russe. Il est également réputé pour ses travaux de traduction. À quarante ans, il écrit son premier roman, Le Village. Parallèlement, il voyage partout dans le monde. Après la révolution d’Octobre, il s’installe dans le sud du pays, puis part pour les Balkans, Paris et enfin Grasse. En 1933, il est le premier écrivain russe à obtenir le prix Nobel de littérature. Durant les dernières années de son existence, il s’emploie à dénoncer le régime soviétique, mais aussi le nazisme. Il meurt à Paris en 1953.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4827
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Ivan Bounine
Les Allées sombres
39 nouvelles, courtes pour la plupart. Comme thème commun à toutes les nouvelles, les relations entre les hommes et les femmes, l'amour si on veut l'appeler ainsi, mais chez Bounine le coeur de l'affaire est plutôt le sexe. Il s'agit d'histoires cruelles, parfois brutales ou violentes, même si la violence ne se manifeste pas toujours de façon physique, quoique le viol soit plusieurs fois présent. Aucune de ces histoires n'est heureuse, cela se termine toujours mal, et il ne semble pratiquement jamais avoir de moments heureux, ou alors si courts et déjà marqués par la fin tragique qui guette. L'auteur semble penser qu'il y a une sorte d'incompatibilité, de différence quasi de nature entre les hommes et les femmes, et leurs unions sont donc forcement basées sur un malentendu, chaque partenaire recherchant autre chose, et ne comprenant pas vraiment ce que voudrait l'autre. Un dialogue de sourds, qui peut vite devenir un affrontement où le plus fort triomphe du plus faible (quasi toujours l'homme sur la femme), les différences sociales étant aussi un facteur aggravant, les Messieurs fortunés et les pauvres bonnes en étant l'exemple extrême.
Pour vous donner une idée de la noirceur de Bounine, je vais vous présenter certaine de ses nouvelles.
L'idiote : un jeune séminariste revient en vacances chez ses parents. Travaillé par la chair, il abuse de la cuisinière, une simple d'esprit dépourvue de famille. Elle a un enfant, le jeune homme devient un brillant théologien qui exige que ses parent chassent la cuisinière et son enfant qui lui font honte. Ils n'ont plus qu'à aller mendier leur pain dans les villages alentour.
Pelage de fer : le narrateur nous raconte son histoire ; marié très jeune par ses parents, sa très jeune épouse à son grand étonnement se refuse à lui pendant la nuit de noces, lui disant que ce mariage s'est fait contre sa volonté. Il la viole, se rend compte qu'elle n'était plus vierge, mais s'endort étant ivre. A son réveil il découvre que sa jeune femme s'est pendue.
Comme vous le voyez, c'est d'une très grande noirceur. Cela dit, l'écriture est magnifique, et Bounine maîtrise à la perfection l'art de la nouvelle, passant de belles descriptions très littéraires, à des phrases lapidaires, en particulier pour terminer d'une façon fulgurante les récits. C'est très impressionnant et prenant au possible.
39 nouvelles, courtes pour la plupart. Comme thème commun à toutes les nouvelles, les relations entre les hommes et les femmes, l'amour si on veut l'appeler ainsi, mais chez Bounine le coeur de l'affaire est plutôt le sexe. Il s'agit d'histoires cruelles, parfois brutales ou violentes, même si la violence ne se manifeste pas toujours de façon physique, quoique le viol soit plusieurs fois présent. Aucune de ces histoires n'est heureuse, cela se termine toujours mal, et il ne semble pratiquement jamais avoir de moments heureux, ou alors si courts et déjà marqués par la fin tragique qui guette. L'auteur semble penser qu'il y a une sorte d'incompatibilité, de différence quasi de nature entre les hommes et les femmes, et leurs unions sont donc forcement basées sur un malentendu, chaque partenaire recherchant autre chose, et ne comprenant pas vraiment ce que voudrait l'autre. Un dialogue de sourds, qui peut vite devenir un affrontement où le plus fort triomphe du plus faible (quasi toujours l'homme sur la femme), les différences sociales étant aussi un facteur aggravant, les Messieurs fortunés et les pauvres bonnes en étant l'exemple extrême.
Pour vous donner une idée de la noirceur de Bounine, je vais vous présenter certaine de ses nouvelles.
L'idiote : un jeune séminariste revient en vacances chez ses parents. Travaillé par la chair, il abuse de la cuisinière, une simple d'esprit dépourvue de famille. Elle a un enfant, le jeune homme devient un brillant théologien qui exige que ses parent chassent la cuisinière et son enfant qui lui font honte. Ils n'ont plus qu'à aller mendier leur pain dans les villages alentour.
Pelage de fer : le narrateur nous raconte son histoire ; marié très jeune par ses parents, sa très jeune épouse à son grand étonnement se refuse à lui pendant la nuit de noces, lui disant que ce mariage s'est fait contre sa volonté. Il la viole, se rend compte qu'elle n'était plus vierge, mais s'endort étant ivre. A son réveil il découvre que sa jeune femme s'est pendue.
Comme vous le voyez, c'est d'une très grande noirceur. Cela dit, l'écriture est magnifique, et Bounine maîtrise à la perfection l'art de la nouvelle, passant de belles descriptions très littéraires, à des phrases lapidaires, en particulier pour terminer d'une façon fulgurante les récits. C'est très impressionnant et prenant au possible.
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Arabella- Messages : 4827
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Re: Ivan Bounine
Le village
La vie parallèle de deux frère, l'un définitivement campagnard, l'autre ayant vécu en ville et ayant acquis un vernis de culture, l'un tendu vers le but de s'enrichir, l'autre comme privé de volonté.
Le livre vaut par le portrait de la campagne russe, en effet, pas idéalisée du tout. Une violence permanente, une incurie qui rend impossible une amélioration des choses. Mais après avoir suivi les deux frères tour à tour, tout cela tourne en rond, avec des répétitions et redites, pas de véritable progression romanesque. C'est le premier roman de l'auteur, qui ne maîtrisait peut être pas son art comme il le ferrait plus tard.
Pas sans intérêt, mais si on doit lire qu'un seul livre de l'auteur, il vaut mieux que ce ne soit pas celui-ci.
La vie parallèle de deux frère, l'un définitivement campagnard, l'autre ayant vécu en ville et ayant acquis un vernis de culture, l'un tendu vers le but de s'enrichir, l'autre comme privé de volonté.
Le livre vaut par le portrait de la campagne russe, en effet, pas idéalisée du tout. Une violence permanente, une incurie qui rend impossible une amélioration des choses. Mais après avoir suivi les deux frères tour à tour, tout cela tourne en rond, avec des répétitions et redites, pas de véritable progression romanesque. C'est le premier roman de l'auteur, qui ne maîtrisait peut être pas son art comme il le ferrait plus tard.
Pas sans intérêt, mais si on doit lire qu'un seul livre de l'auteur, il vaut mieux que ce ne soit pas celui-ci.
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Arabella- Messages : 4827
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Re: Ivan Bounine
Le monsieur de San Francisco
Dans le livre de Stefanie Sonnentag, j’ai trouvé plusieurs pistes de lectures concernant Capri, entre autre cette nouvelle du monsieur de San Francisco.Présentation de l'éditeur
Le monsieur de San Francisco raconte l'histoire d'un riche Américain anonyme qui, après avoir couru toute sa vie après l'argent, meurt au moment de débarquer à Capri où il était venu prendre quelques semaines de repos.
Dans ce recueil figurent quatorze autres nouvelles, certaines imprégnées de l'univers spirituel hindou et inspirées par les voyages de bounine en Méditerranée et en Extrême-Orient. Mais la majorité de ces textes sont consacrés à sa terre natale. Tous écrits avant 1917, ils composent une fresque amère et sombre de la vieille Russie, avec ses plaies et ses monstruosités.
J’ai lu plusieurs nouvelles de ce recueil mais je vais en effet retenir surtout celle qui parle de l’île. Bien que cela fût brève et plutôt tragique pour le protagoniste, dont, en plus, personne ne se rappelle le nom…
J’étais surtout étonnée par son écriture « moderne »… on ne saurait pas situer cette histoire dans le temps. On pourrait même dire que ce voyage c’est fait en 2020. Extraordinaire. En voilà des lectures qui donnent envie de continuer avec cet auteur.
Arabella a écrit:Cela dit, l'écriture est magnifique, et Bounine maîtrise à la perfection l'art de la nouvelle, passant de belles descriptions très littéraires, à des phrases lapidaires, en particulier pour terminer d'une façon fulgurante les récits. C'est très impressionnant et prenant au possible.
Tout à fait d’accord.
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Ivan Bounine
Un auteur très intéressant, en effet. Merci de me le rappeler, @Kenavo.
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Arabella- Messages : 4827
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