Sandrine Collette

Cela fait un moment que je voulais la lire, je vais éviter ce titre alors, je sens qu’il n’est pas pour moi non plus...

Aeriale a écrit:-Ces orages là-

Sandrine Collette, servie par son écriture tendue, tranchée, sans grande respiration, creuse au maximum cet état double de  soumission/ répulsion qui emprisonne l'esprit de l'héroïne.

Ça c'est du Sandrine Collette pure et dure.

Par contre, je n'ai pas lu celui-ci. Peut-être un jour. Mais il arrive souvent qu'elle laisse des lecteurs et lectrices au bord du chemin, elle a quelque chose dans son écriture qui ne suscite pas toujours une franche empathie. Par contre, difficile d'oublier ses atmosphères, et les sensations.

Oui son écriture frappe, c’est indéniable. Mais pour ce thème c’était vraiment trop. 

Je ne le vois pas non plus pour @Liseron, trop intrusif, il m’a manqué une aération ;-)

Queenie a écrit:


Par contre, je n'ai pas lu celui-ci. Peut-être un jour. Mais il arrive souvent qu'elle laisse des lecteurs et lectrices au bord du chemin, elle a quelque chose dans son écriture qui ne suscite pas toujours une franche empathie. Par contre, difficile d'oublier ses atmosphères, et les sensations.

A propos de Et toujours les forêts.

C'est vrai que à la base, n'étant pas trop cliente de ce style coup de poing, viscéral, haché, j'ai eu du mal. C'est une écriture sincère, mais un peu trop exagérée dans l'expression des sensations et des sentiments. Une sorte de romantisme brutal. 
Cependant il faut reconnaître qu'elle sait nous embarquer dans son histoire. C'est une bonne conteuse, et le récit post-apocalyptique qu'elle nous propose est bien sûr très sombre, désespérant mais captivant. Quoique la chipoteuse en moi se demande pourquoi la plupart des bâtiments ont été détruits par la fin du monde et pas les magasins. Bien pratique pour le héros qui doit se nourrir et s'équiper... 

Moinette a écrit:C'est vrai que à la base, n'étant pas trop cliente de ce style coup de poing, viscéral, haché, j'ai eu du mal. C'est une écriture sincère, mais un peu trop exagérée dans l'expression des sensations et des sentiments. Une sorte de romantisme brutal.

Voilà, un peu trop poussée, répétitive. Romantisme brutal c'est pas mal oui :-)

Pas sûre de trouver le courage pour la relire dans Et toujours les forêts que j'ai dans ma PAL. Pourtant le sujet me passionne...

Franchement @Aeriale, si ces thématiques post-apocalyptiques t'intéressent, tu devrais le lire, c'est vraiment un roman réussi dans le genre, un peu comme le Malevil de Robert Merle
Et puis cette intensité dans l'évocation des sentiments et sensations vient du fait qu'on partage de l'intérieur ceux des personnages, comme le souligne @Queenie plus haut. C'est brut, sans filtre et donc parfois éprouvant pour qui aime plus de sobriété et de fluidité dans une écriture. Mais cela suscite une véritable empathie envers ses personnages. Cette histoire de survie envers et contre tout peut s'appliquer à d'autres situations où une existence se trouve dévastée.
Par ailleurs, comme tous les bons romans sur les catastrophes écologiques, il fait prendre conscience du prix et de la fragilité de la vie, même la plus modeste, et on ne regarde plus un brin d'herbe ou une mouche de la même façon en le refermant.

Ok, je vais retenter une lecture d'elle alors!

Mais j'aimerais bien connaître d'autre avis sur Ces orages là qui m'a laissé une impression pas franchement positive :p

Je ne suis pas du tout contre l'immersion dans les pensées de son personnage, mais sur ce thème ( la soumission, l'aliénation) j'avais trouvé asphyxiant, voire plombant l'ensemble. Là, on sort davantage du psychisme du personnage, ça devrait plus me plaire  

On était des loups 

Dans ce roman extrêmement puissant, qui se lit presque en apnée, Sandrine Collette interroge l’amour paternel. Est-il le plus souvent inné ? Peut-il être inexistant ? Ou supplanté par l’amour qui existe au sein du couple parental ? 
Pourquoi, comment devient-on père ? 
C’est sur ce chemin tortueux et bouleversant que l’auteure nous entraîne aux côtés de personnages marquants…
Liam est un homme solitaire, qui a choisi de vivre à l’écart du monde, loin des villes, au cœur des montagnes. Une vie en autarcie, les premiers voisins sont loin, à plusieurs heures de marche. 
Un jour, il rencontre Ava, une jeune étudiante, l’amour est réciproque : Ava abandonne tout et le rejoint dans ses montagnes. 
C’est elle qui a voulu un enfant, lui aurait préféré un chien !! Mais pour elle, il accepte parce qu’elle est souvent seule quand il part chasser plusieurs jours d’affilée. 
Au commencement du livre, Aru à cinq ans et demi. Liam n’a rien contre lui mais c’est surtout Ava qui s’en occupe. Lui, il l’aime, sans doute, mais de loin, son véritable amour c’est Ava. Aussi quand celle-ci disparaît, tuée par un ours alors qu’elle essayait de protéger Aru, Liam, fou de douleur et de colère, se voit dans l’incapacité de garder l’enfant avec lui et décide d’aller le confier à des parents qui vivent en ville.
Commence alors un récit haletant sur le périple du père et du fils, semé de refus, d’embûches et de pièges, au cœur d’une nature grandiose et parfois hostile… La tension est palpable car la nature humaine aussi peut parfois se révéler bien sombre… 
Ce roman qui nous plonge dans les pensées de Liam et qui se lit comme un long monologue, fait de phrases qui s’enchaînent parfois sans ponctuation, se dévore ! Cette écriture particulière transmet une fébrilité et un sentiment d’urgence qui nous laisse pantelant. 
Beaucoup, beaucoup d’émotion dans ce roman, qui tel un conte initiatique emmène ses personnages dans des zones très sombres pour mieux en révéler ensuite l’humanité. Un livre envoûtant et poignant ! A lire !

Liseron a écrit:Ce roman qui nous plonge dans les pensées de Liam et qui se lit comme un long monologue, fait de phrases qui s’enchaînent parfois sans ponctuation, se dévore ! Cette écriture particulière transmet une fébrilité et un sentiment d’urgence qui nous laisse pantelant. 

C'est cet aspect là qui me retient :p Elle a toujours des thèmes qui font qu'on est complètement immergé dans le psychisme du personnage, et parfois c'est hard.

Si tu as aimé, Ces orages là devrait aussi t'embarquer, Liseron :-)

Aeriale a écrit:C'est cet aspect là qui me retient :p Elle a toujours des thèmes qui font qu'on est complètement immergé dans le psychisme du personnage, et parfois c'est hard.

Si tu as aimé, Ces orages là devrait aussi t'embarquer, Liseron :-)

Celui-ci me tente moins, il a vraiment l’air glauque (contrairement à On était des loups), je pense plutôt continuer avec Six fourmis blanches ou Il reste la poussière !

Je pourrais me laisser tenter.
Je l'ai un peu abandonnée Collette, alors que je n'ai jamais été déçue