Madeleine Thien
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Madeleine Thien
Madeleine Thien (1974- )
Néé à Vancouver en 1974 d'un père mi-chinois mi-malais et d'une mère chinoise, elle a étudié la danse avant de se tourner vers l'écriture. Elle a publié cinq livres, dont quatre romans. Elle a rencontré le succès et la reconnaissance avec Nous qui n'étions rien, sur la short liste du Man Booker Prize, en cours de traduction dans des nombreux pays.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Madeleine Thien
Nous qui n'étions rien
Une jeune femme, Marie, née au Canada de parents chinois, essaie de reconstituer son passé, ses racines chinoises. Elle est en quelque sorte guidée par une jeune fille, Ai-Ming, qui passe quelques temps chez eux. Ai-Ming fuit la Chine en 1989, après les événements de la place Tian'anmen, son père Pinson ayant été très proche du père de Marie, Kai. Ai-Ming raconte à la petite fille qu'est Marie, la vie de sa famille, de sa grand-mère Couteau, son grand-père Ba, de Vrille sa grand-tante...Après le départ de Ai-Ming, Marie voudra et ne pourra la retrouver, mais à travers des lettres, des témoignages, des objets, des rencontres et voyages, elle va reconstituer la vie de la famille de Ai-Ming et aussi un peu de celle de son père, mort jeune. Une histoire soumise aux vicissitudes de l'Histoire de la Chine du XXe siècle, guerre civile, les Cent fleurs, le Grand bond en avant, la Révolution culturelle, Tian'anmen … Une histoire cruelle, dans laquelle personne n'a été épargné, tout le monde devient victime à un moment ou un autre.
Nous suivons successivement les vies mouvementées des personnages, avec en contrepoint le regard de Marie. La famille d'Ai-Ming est une famille de musiciens, qui vivent passionement leur rapport à cet art, pour qui elle est source de bonheur, qui pourrait être une consolation. Mais même l'art peut devenir suspect et dangereux dans un régime qui veut tour régenter, y compris les pensées. Tous les personnages auront à faire à un moment des choix, même si au final, il en n'en existe pas de bons.
Madeleine Thien tisse petit à petit une vaste fresque polyphonique, donnant voix à des multiples personnages, en brossant sans doute à travers eux un tableau du peuple chinois dans son ensemble, pendant ces années difficiles, dans cette histoire tourmentée. Comme un musicien, elle construit plusieurs mouvements, des motifs qui reviennent, des leitmotivs, des sonorités disparates qui se rejoignent. Des moments de violence sont précédés de moments joyeux ou tendres, la tristesse cède la place à la sérénité. Ce n'est pas un résumé d'événements historiques précis et détaillé on y croise pas vraiment de personnages célèbres, il s'agit plutôt d'évoquer les résonances de ces événements sur des gens ordinaires, qui y ont participé bien malgré eux, qui ont été entraînés, parfois détruits par l'onde de choc. L'humain, le sensible, sont ici au premier plan, plutôt qu'une analyse historique à proprement parlé. C'est émouvant sans trop tirer vers le pathos et l'émotion facile.
L'approche est poétique, il y a des ellipses, des métaphores, des symboles. Comme celui de ce livre, que plusieurs personnages du roman recopient par morceaux tour à tour, en les inventant, en y opérant des changements, en participant à sa création ininterrompue. Un livre qui n'aura pas de fin, comme nous ne connaîtront pas le destin dAi-Ming. La fin demeure ouverte, c'est au lecteur, et à l'histoire future de continuer à raconter la suite.
Une jeune femme, Marie, née au Canada de parents chinois, essaie de reconstituer son passé, ses racines chinoises. Elle est en quelque sorte guidée par une jeune fille, Ai-Ming, qui passe quelques temps chez eux. Ai-Ming fuit la Chine en 1989, après les événements de la place Tian'anmen, son père Pinson ayant été très proche du père de Marie, Kai. Ai-Ming raconte à la petite fille qu'est Marie, la vie de sa famille, de sa grand-mère Couteau, son grand-père Ba, de Vrille sa grand-tante...Après le départ de Ai-Ming, Marie voudra et ne pourra la retrouver, mais à travers des lettres, des témoignages, des objets, des rencontres et voyages, elle va reconstituer la vie de la famille de Ai-Ming et aussi un peu de celle de son père, mort jeune. Une histoire soumise aux vicissitudes de l'Histoire de la Chine du XXe siècle, guerre civile, les Cent fleurs, le Grand bond en avant, la Révolution culturelle, Tian'anmen … Une histoire cruelle, dans laquelle personne n'a été épargné, tout le monde devient victime à un moment ou un autre.
Nous suivons successivement les vies mouvementées des personnages, avec en contrepoint le regard de Marie. La famille d'Ai-Ming est une famille de musiciens, qui vivent passionement leur rapport à cet art, pour qui elle est source de bonheur, qui pourrait être une consolation. Mais même l'art peut devenir suspect et dangereux dans un régime qui veut tour régenter, y compris les pensées. Tous les personnages auront à faire à un moment des choix, même si au final, il en n'en existe pas de bons.
Madeleine Thien tisse petit à petit une vaste fresque polyphonique, donnant voix à des multiples personnages, en brossant sans doute à travers eux un tableau du peuple chinois dans son ensemble, pendant ces années difficiles, dans cette histoire tourmentée. Comme un musicien, elle construit plusieurs mouvements, des motifs qui reviennent, des leitmotivs, des sonorités disparates qui se rejoignent. Des moments de violence sont précédés de moments joyeux ou tendres, la tristesse cède la place à la sérénité. Ce n'est pas un résumé d'événements historiques précis et détaillé on y croise pas vraiment de personnages célèbres, il s'agit plutôt d'évoquer les résonances de ces événements sur des gens ordinaires, qui y ont participé bien malgré eux, qui ont été entraînés, parfois détruits par l'onde de choc. L'humain, le sensible, sont ici au premier plan, plutôt qu'une analyse historique à proprement parlé. C'est émouvant sans trop tirer vers le pathos et l'émotion facile.
L'approche est poétique, il y a des ellipses, des métaphores, des symboles. Comme celui de ce livre, que plusieurs personnages du roman recopient par morceaux tour à tour, en les inventant, en y opérant des changements, en participant à sa création ininterrompue. Un livre qui n'aura pas de fin, comme nous ne connaîtront pas le destin dAi-Ming. La fin demeure ouverte, c'est au lecteur, et à l'histoire future de continuer à raconter la suite.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Madeleine Thien
ahoui, on en avait parlé... cela donne vraiment envie, mais il reste quand même les 500 pages
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Madeleine Thien
Oui...voilà, pas mieux ;-)kenavo a écrit:ahoui, on en avait parlé... cela donne vraiment envie, mais il reste quand même les 500 pages
Merci de ton topo, Arabella. Pas pour moi en ce moment mais on ne sait jamais...
Aeriale- Messages : 11757
Date d'inscription : 30/11/2016
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