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Jean Anouilh

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Message par Arabella Jeu 1 Aoû - 12:29

Jean Anouilh (1910 - 1987)



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Source : Linternaute

Jean-Marie-Lucien-Pierre Anouilh est un écrivain français né le 23 juin 1910 à Bordeaux. Dès l'âge de 13 ans, il se découvre une passion pour le théâtre. C'est notamment grâce à Jean Cocteau qu'il a le déclic. De 1929 à 1930, il devient secrétaire général de la comédie des Champs-Elysées, ce qui lui permet de mettre un premier pied dans le milieu. Il emménage avec sa compagne, Monelle Valentin, à Paris. Il commence alors à écrire ses premières œuvres. Malheureusement, Humulus le muet est un premier échec en 1929. L'Hermine, qui est présenté au théâtre en 1932, semble remporter un plus grand succès. Un an plus tard, Mandarine ne convainc pas, tout comme Y'avait un prisonnier (1935). Durant ces années, Jean Anouilh (qui touche des droits grâce à des adaptations cinématographiques de ses pièces) travaille sur d'autres œuvres, en attendant la gloire. Cette dernière va surgir grâce à Georges Pitoëff, directeur du théâtre des Mathurins. Pitoëff va accepter de mettre en scène et de jouer le premier grand succès d'Anouilh : Le voyageur sans bagage. Ses nouvelles pièces La Sauvage et Le Bal des voleurs enchantent également la critique.

Jean Anouilh ne cesse d'écrire des pièces, en sortant environ une chaque année. Colombe, La Valse des toréadors, Ornifle ou le Courant d'air… Anouilh rencontre durant les années 1950 sa nouvelle compagne, Nicole Lançon, avec qui il a trois enfants. En 1959, un nouveau succès est créé au théâtre Montparnasse-Gaston Baty : Becket ou l'Honneur de Dieu. La pièce est adaptée au cinéma en 1964 avec les acteurs Peter O'Toole et Richard Burton. Jusqu'en 1980, Jean Anouilh ne cesse de créer, allant même jusqu'à écrire des fables qu'il met en scène grâce à des marionnettes. Il rencontre sa dernière compagne, Ursula Wetzel, en 1969. Durant le début des années 1980, on découvre à Jean Anouilh une maladie touchant sa thyroïde. Quelques années plus tard, il est victime d'une crise cardiaque et décide de s'installer en Suisse pour se remettre. Malgré ses faiblesses, il n'abandonne pas sa passion et entame l'écriture de La vicomtesse d'Eristal n'a pas reçu son balai mécanique, un récit autobiographique. Il est contraint de se rendre à l'hôpital en 1987. Il y décède quelques jours après son entrée, le 3 octobre 1987 à Lausanne en Suisse. Son scénario de Thomas More ou l'Homme libre est publié quelques mois après son décès.

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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
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Message par Arabella Jeu 1 Aoû - 12:34

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Ce volume est composé de deux pièces de Jean Anouilh créées l'une après l'autre: Le voyageur sans bagage et Le bal des voleurs.

Le voyageur sans bagage est le premier grand succès d'Anouilh. La pièce est montée en 1937 par Georges Pitoëff au Théâtre des Mathurins. Elle fait partie des pièces qu'Anouilh rangeait dans « les pièces noires ».

Suite à la première guerre mondiale, un homme surnommé Gaston, est devenu amnésique. Cela fait environ 18 ans qu'il ne se souvient de rien d'avant le choc qui a provoqué la perte de mémoire. le nouveau jeune médecin en charge de l'asile essaie d'accélérer sa reconnaissance par une des familles qui le réclament. La tante du médecin se charge de l'amener chez les parents potentiels. Elle choisit d'abord la riche et respectable famille Renaud. Tous les membres de cette famille semblent sûr que Gaston est Jacques, le jeune fils parti à la guerre à 18 ans. Mais tous les souvenirs évoqués par mère, frère, belle-soeur et domestiques, ne donnent aucune envie à Gaston de se reconnaître dans le personnage de Jacques. Violent, égoïste, sans doute trop gâté et livré à lui-même et à ses mauvais penchants, dans un cadre familiale avec peu de tendresse, Jacques n'a rien qui séduise Gaston, même si des éléments de plus en plus précis semblent converger pour confirmer que les deux sont bien la même personne. Gaston finira par trouver une échappatoire dans une autre famille, réduite à un seul membre, un tout jeune garçon, né après la perte de mémoire de Gaston.

Un sombre tableau d'une famille bourgeoise dysfonctionnante, le retour du fils faisant ressurgir toutes les problématiques et conflits. Au point que le revenant préfère s'enfuir plutôt que de revenir à son ancienne identité. En filigrane, la violence sociale des rapports de classe, les préjugés de la bourgeoisie, et autres mises en cause du fonctionnement plus global de la société. le jeune garçon qui apparaît à la fin de la pièce semble une bouffée d'air frais, un retour possible à une innocence et pureté perdue, un recommencement, une seconde chance, de repartir sans passé, sans lourde charge à traîner.

La pièce est sans aucun doute très efficace, mais à mon sens un peu trop univoque, trop systématique. Gaston essaie de trouver dans la vie de Jacques un seul élément positif, quel qu'il soit, et n'y arrive pas. Pas un seul bon souvenir, pas une seule raison de vouloir revenir. Il n'aime ni son environnement familial, ni lui-même. Au final, il aurait eu toutes les raisons du monde de perdre la mémoire. Il m'a manqué un peu d'ambiguïté, de clair obscur.

Le bal des voleurs.

Créée un an après Le voyageur sans bagage, toujours par Georges Pitoëff, le bal des voleurs établit définitivement la réputation d'Anouilh comme un auteur important. La pièce fait partie des « Pièces roses » et s'accompagne de musique, chants et danses. La musique de scène est de Darius Milhaud.

Nous sommes dans une ville d'eau. Une bande de voleurs détrousse de toutes les façons possibles les riches oisifs. Une femme riche, Lady Hurf, s'ennuie. Elle fait semblant de reconnaître les voleurs déguisés en Espagnols. Ces derniers font semblant d'être ceux pour lesquels on fait semblant de les prendre pour s'introduire dans la villa de la famille. Deux jeunes filles, nièces de Lord Edgar ont un flirt avec deux jeunes voleurs, pendant qu'un financier au bord de la faillite essaie de marier son fils avec l'une d'entre elles pour se sortir d'embarras.

Nous sommes dans un registre burlesque, avec un aspect théâtre dans le théâtre. Lady Hurf sait très bien que les voleurs ne sont pas ce qu'ils essaient de faire semblant d'être, c'est elle qui a initié la supercherie, et ils ont une longueur de retard sur elle. Les jeunes filles n'ont plus ne sont pas dupes, ce qui n'empêche pas forcément les sentiments. Nous avons d'un côté des gens qui s'ennuient, et d'autres qui voudraient mener le même genre de vie, sans percevoir l'aspect creux de ces existences. Tout cela tourne donc à la farce, même si c'est une farce triste et quelque peu absurde, malgré un final de happy end quasi surréaliste.

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