Albert Londres
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Re: Albert Londres
Pierre Assouline, Le Paquebot
À travers l'histoire épique et dramatique de cette croisière pendant laquelle le grand reporter Albert Londres trouva la mort, c'est le naufrage de l'Europe que Pierre Assouline retrace en un tableau saisissant.
en voyant ce détail dans la présentation de l’éditeur pour ce livre, je me suis dit qu’il nous fallait le fil d’Albert Londres
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Albert Londres
commentaire de 2008
Marseille Porte du Sud
Ici, on embarque pour toutes les mers, pour la Rouge et la Noire, pour tous les détroits, tous les canaux, tous les golfes. On vous en montrera, des pays! On vous en fera connaître, des choses insoupçonnées! Pas un coin, si bien endormi qu'il fût, que nous n'ayons déjà réveillé autour du monde. On part pour tous les océans, l'Atlantique, l'Indien, le Pacifique.
[...]Montez! montez! Je vous emmènerai de race en race. Vous verrez tous les Orients - le proche, le grand, l'extrême.
A ce moment on est conscient du moment où se passe le livre - dans ce temps, le voyage était une aventure, un privilège, on pouvait encore découvrir du nouveau.
Mais petit à petit quand Albert Londres reste à Marseille pour nous montrer cette ville, les gens qui 'passent', qui arrivent, qui partent, qui veulent trouver un emploi, un autre pays, un rêve.. là on ne se sent pas seulement en 1926, il pourrait aussi parler de 2008.. le marché noir, la drogue, les quartiers réservés à différentes races, différentes classes sociales….
Ce café vient de Moka. Du moins on le dit. Mais je vais vous dire ce que l’on dit. On dit que si tout le café qui vient de Moka poussait à Moka, cela se saurait. On sait tout le contraire. Moka est en Arabie, sur la mer Rouge. Le café qui vient de Moka pousse au Brésil ! Suivez-moi bien. Plutôt, suivez ce café. Il pousse au Brésil. On l’embarque sur l’Atlantique sud. L’Atlantique nord le berce un moment. Il passe par Gibraltar et, doucement, il s’amène sur la Méditerranée. Marseille ! On le débarque. On va le boire ? Pas si vite. Rentrez vos tasses dans le buffet. On le rembarque. Le voilà qui repart sur la Méditerranée, dans l’autre sens. Il longe les côtes de la Corse, il fend le détroit de Messine. Il se prélasse à l’abri de la Crète. À Port-Saïd, il retrouve sa chaleur natale. On le débarque. Qu’il soit sans crainte : ce n’est pas encore pour le brûler. On le rembarque. Sur un bateau khédivial, il va maintenant descendre jusqu’au bas de la mer Rouge. Lui est toujours blanc. Enfin. Moka !
Après tel voyage, il a mérité de changer de linge. On le change de sac. Comme il se sent légèrement fatigué, on lui ajoute des grains de moka pour le remonter. Puis on le rembarque. Il est baptisé. Tête haute, il peu revenir à Marseille. Il est revenu. Le voici sur le quai.
Pour moi ce livre n’a pas perdu d’actualité – et même si le fond de couleur rappelle parfois un peu la couleur sépia – l’écriture d’Albert Londres vaut bien une petite bouffée de nostalgie.
Olivier Barrot présente l'ouvrage ici
Marseille Porte du Sud
Albert Londres nous 'présente' cette ville au début de ce livre en faisant un tour du monde pour démontrer l'importance de ce port dont les bateaux partent dans toutes les directions.Présentation de l'éditeur
En 1926, au retour d'un reportage en Pologne, Albert Londres se lance dans un projet qui lui tenait à cœur depuis très longtemps : s'arrêter - pour une fois - à Marseille, et faire le portrait de cette ville déjà cosmopolite, ouverte sur le monde, et qui n'a été jusqu'ici pour lui qu'une brève étape. Conçus dès le départ pour aboutir à un livre, les douze articles qui constituent ce reportage seront publiés dans l'été 1926
Ici, on embarque pour toutes les mers, pour la Rouge et la Noire, pour tous les détroits, tous les canaux, tous les golfes. On vous en montrera, des pays! On vous en fera connaître, des choses insoupçonnées! Pas un coin, si bien endormi qu'il fût, que nous n'ayons déjà réveillé autour du monde. On part pour tous les océans, l'Atlantique, l'Indien, le Pacifique.
[...]Montez! montez! Je vous emmènerai de race en race. Vous verrez tous les Orients - le proche, le grand, l'extrême.
A ce moment on est conscient du moment où se passe le livre - dans ce temps, le voyage était une aventure, un privilège, on pouvait encore découvrir du nouveau.
Mais petit à petit quand Albert Londres reste à Marseille pour nous montrer cette ville, les gens qui 'passent', qui arrivent, qui partent, qui veulent trouver un emploi, un autre pays, un rêve.. là on ne se sent pas seulement en 1926, il pourrait aussi parler de 2008.. le marché noir, la drogue, les quartiers réservés à différentes races, différentes classes sociales….
Ce café vient de Moka. Du moins on le dit. Mais je vais vous dire ce que l’on dit. On dit que si tout le café qui vient de Moka poussait à Moka, cela se saurait. On sait tout le contraire. Moka est en Arabie, sur la mer Rouge. Le café qui vient de Moka pousse au Brésil ! Suivez-moi bien. Plutôt, suivez ce café. Il pousse au Brésil. On l’embarque sur l’Atlantique sud. L’Atlantique nord le berce un moment. Il passe par Gibraltar et, doucement, il s’amène sur la Méditerranée. Marseille ! On le débarque. On va le boire ? Pas si vite. Rentrez vos tasses dans le buffet. On le rembarque. Le voilà qui repart sur la Méditerranée, dans l’autre sens. Il longe les côtes de la Corse, il fend le détroit de Messine. Il se prélasse à l’abri de la Crète. À Port-Saïd, il retrouve sa chaleur natale. On le débarque. Qu’il soit sans crainte : ce n’est pas encore pour le brûler. On le rembarque. Sur un bateau khédivial, il va maintenant descendre jusqu’au bas de la mer Rouge. Lui est toujours blanc. Enfin. Moka !
Après tel voyage, il a mérité de changer de linge. On le change de sac. Comme il se sent légèrement fatigué, on lui ajoute des grains de moka pour le remonter. Puis on le rembarque. Il est baptisé. Tête haute, il peu revenir à Marseille. Il est revenu. Le voici sur le quai.
Pour moi ce livre n’a pas perdu d’actualité – et même si le fond de couleur rappelle parfois un peu la couleur sépia – l’écriture d’Albert Londres vaut bien une petite bouffée de nostalgie.
Olivier Barrot présente l'ouvrage ici
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