Éric Chacour

-Ce que je sais de toi-





Le récit se déroule en Egypte dans les années 80. Tarek, jeune médecin voué à suivre le chemin tracé par son père,  médecin réputé installé dans un quartier aisé du Caire, doit reprendre son cabinet lorsqu'il rencontre sa future femme et ouvre parallèlement un dispensaire dans le Mottaqam destinés aux plus pauvres, tout près des décharges. C'est là qu'il rencontre Ali en charge de sa mère malade et qu'il prend peu à peu l'habitude de diner chez eux. 

On suit tout cela à partir de la voix du narrateur, exprimée par la deuxième personne du singulier, dont on ignore jusque dans la seconde moitié du roman qui se cache derrière. Cela a pas mal perturbé ma lecture j'avoue, mais la surprise de la découverte compense en partie cette gène. Sinon l'ensemble se lit bien, l'auteur retrace en filigrane l'évolution de cette société encore archaïque, bloquée sur des tabous où l'homosexualité se devait d'être refoulée, sinon interdite. 

Le style est ciselé, l'écriture fine et assez mélancolique. On sent poindre toute la sensibilité de l'auteur d'origine égyptienne et dont la famille a émigré comme son personnage principal au Canada où il est né.  Si la fin est un peu trop romancée à mon goût, c'est tout de même une jolie découverte pour un premier roman!