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Jean-Baptiste Del Amo

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Message par Pia Lun 30 Avr - 10:44

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Jean-Baptiste Del Amo est né le 25 novembre 1981 à Toulouse
 
En 2006, Jean-Baptiste Del Amo reçoit le prix du jeune écrivain de langue Française pour sa nouvelle Ne rien faire. Ce texte court, qui se déroule en Afrique le jour de la mort d'un nourrisson, est une fiction autour du silence, du non-dit et de l’apparente inaction.
Fin août 2008, son premier roman, Une éducation libertine. Ce roman d'apprentissage est favorablement accueilli par la critique
Il publie en 2010 un deuxième roman, Le sel, texte contemporain situé dans le port de Sète, qui relate une journée de la vie d'une famille, au terme de laquelle un dîner doit en réunir tous les membres. Au gré de ses souvenirs, chacun se remémore l'histoire familiale et la figure d'un père disparu. Le livre est fortement soutenu par les libraires.
En 2013, il publie Pornographia, récit d'une errance hallucinée dans la nuit d'une ville tropicale. 
En 2016 paraît son quatrième roman, Règne animal, qui retrace, du début à la fin du vingtième siècle l’histoire d’une exploitation familiale vouée à devenir un élevage industriel 


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Dernière édition par Pia le Lun 30 Avr - 10:56, édité 1 fois
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Message par Pia Lun 30 Avr - 10:55

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Cela faisait quelques temps que je n’avais pas lu un roman qui me plaise. Et j’ai soufflé en lisant “une éducation libertine”.
L’histoire se passe dans le Paris puant du 18 ème siècle, où la pauvreté, la saleté, donnent presque des nausées tant Jean-Baptiste Del Amo sait les décrire avec brio et en profondeur(il faut s’accrocher parfois). Plus tard, dans le bouquin, quand l’ascension de Gaspard se fait et qu’il devient libertin, Jean-Baptiste Del Amo nous raconte une noblesse qui semble s’ennuyer et ne pas trouver de sens à cette vie morne et répétitive.




Gaspard vient de Bretagne. Son enfance a été une suite de tâches à faire. Il fuit vers Paris à l’âge de 19 ans. Il a faim, il est sale, il accepte un travail qui lui demande de récupérer les tronçons de bois sur la Seine et les amarrer sur la Berge. C’est un travail dur et il prend la décision de tenter le tout pour le tout, et de prendre le risque de se détourner, sans possibilité de retour, pour trouver mieux. Il rencontre le comte de V qui devient son amant et petit à petit, dans la souffrance, son ascension se fait.
Jean-Baptiste Del  Amo a aussi écrit des bouquins pour la défense des animaux, ce qui n’est pas pour me déplaire.



Extrait:


Gaspard donna ses derniers sols à la femme dont la main surgit dans l’aura d’une flamme. Les pièces cliquetèrent, la marchande évalua le butin à défaut de le voir. Elle tendit un bol et un quignon de pain dur dont Gaspard s’empara avant de céder la place à un autre affamé. Il n’y avait qu’un morceau de chou dans une eau salée, pas une once de lard. Il veilla à garder la feuille racornie au fond du bol, trempa la mie dans le liquide, savoura l’acidité du levain, mâcha, et le pain se désagrégea dans sa bouche. A sa gauche un autre homme mangeait en silence. Ils ne se lancèrent pas un regard. Leurs visages se découpaient en lignes jaunes selon que le flambeau éclairait dans leur direction ou vers la femme. Un des enfants rampa entre les jambes de l’homme, quémanda un peu de pain. Il le repoussa du genou: “T’es donc pas foutue de nourrir tes mioches? Lança-t-il à la génitrice. Il a déjà mangé ce matin!” dt-elle en haussant les épaules. Gaspard tendit son crouton, le garçon se précipita. L’homme secoua la tête: “Va pas lui donner de mauvaises habitudes”, dit-il la bouche pleine, lui postillonnant au visage. Gaspard ne répondit pas, essuya sa joue, vida son bol. Le liquide remplit son estomac, coupa la faim pour un temps. Il saisit le chou entre deux doigts, le porta à ses lèvres, le mâchonna, puis rendit le bol. Il poussa les clients amassés dans le porche et regagna l’agitation de la rue.
On lui avait enfin parlé, se dit-il avec satisfaction.




Depuis le premier jour d’averse, l’épuisement vrombissait en lui comme un insecte démesuré, transformait le battement des gouttes au-delà en bruit d’élytres, déformait la réalité de la chambre. Tout tremblait sous le pilon de la pluie glissée au travers des tuiles, gouttant au sol avec un clapotis infect. […] Les gouttes s’accouplaient, se multipliaient, envahissaient l’espace, nourrissaient la douleur qui vrillait son crâne. Il abritait un ver, une larve, qui se contorsionnait dans l’entrelacs gélatineux de son cerveau pour tenter de s’en extraire. Ses tympans battaient la mesure. Son oreille interne était saturée par ce fracas. Bourrer son conduit auditif avec du foin, jusqu’à la douleur, n’avait servi à rien. L’eau s’immisçait partout avec son bruit de ressac. Les plats débordèrent. La oluie amassée gonfla à la surface se bomba d’attente. Puis une goutte vin trompre la perfection de ce ventre translucide, répercuter sa fome dans la masse, faire basculer enfin le liquide au-delà du rebord. Le parquet se teinta de sombre. Goncelin l’observa, les mains plaquées sur les oreilles. Aussi surement que la progression de la pluie sur le sol, une ombre progressait, une forme dévorante prenait naissance au creux de son estomac. Un fantôme bien connu, maîtrisé jusqu’alors, un désir ténébreux qu’accompagnaient la nausée, les frissons, les tremblements incontrôlés. Une onde, une marée de concupiscence, un bouillonnement nourri par la pluie, prit le dessus sur elle, déferla dans son torse, excita son esprit, le canalisa vers un unique objet.
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Message par Arabella Lun 30 Avr - 16:05

Je l'ai abandonné en cours de route, ce qui m'arrive très rarement... Crying or Very sad

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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
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Message par kenavo Mar 1 Mai - 7:07

pas de demi-mesure possible avec un tel livre, soit on aime, soit on passe son tour...
j'étais de ceux qui ont adorés... grand coup de coeur pour moi, une lecture marquante qui me reste en très bonne mémoire... quelle claque!

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Message par Aeriale Mar 1 Mai - 9:13

Merci de ton commentaire @Pia! De même que Kenavo, je fais partie de ceux qui avaient été scotchés par l'écriture de Del Amo à sa sortie, et il m'en reste une forte impression.

Incroyable don pour nous immerger dans le Paris de cette époque, je me souviens des odeurs, des ambiances...un roman très visuel. Il faudrait que je retrouve mon topo, je n'ai pourtant pas poursuivi ensuite avec lui!
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Message par Epi Mar 1 Mai - 18:48

kenavo a écrit:pas de demi-mesure possible avec un tel livre, soit on aime, soit on passe son tour...
Je crois que mon avis avait été mitigé, faudrait que je retrouve mon com, j'avoue avoir un peu oublié, il ne me reste que quelques impressions un peu floues.

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Message par Queenie Mer 2 Mai - 8:34

Très bon souvenir de lecture que cette Education Libertine.

J'ai discuté de son dernier Règne Animal, et sans l'avoir lu, je retrouvais dans les commentaires de la personne, ce qui m'avait plu dans son bouquin.

Tout ça me donne envie de le retrouver !

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Message par Aeriale Mer 2 Mai - 10:09

J'ai retrouvé mon commentaire! (de 2008) Tout me revient :-)

-Une éducation libertine-


Roman exceptionnel qui m'a emportée sans concession. Comment Del Amo parvient il à nous faire ingurgiter autant d'horreurs avec autant de bonheur? Sans doute que l'horreur effraie et captive autant. C'est la fascination du pire, les entrailles de la vie, ce qui va happer l' innocent et naïf Gaspard du début, et le métamorphoser en une sorte de pantin monstrueux.

On pense à Suskind bien sûr, Flaubert ou Sade, les références et les clins d'oeil sont nombreux, mais tous parlent de ce même sujet, intemporel et universel: la face sombre de l'homme, ce qui se camoufle derrière les apparences, au fond des rues puantes autant que dans les palais somptueux, dans un Paris qui se transforme, déliquescent et terrifiant.

Paris, nombril crasseux et puant de France. Le soleil, suspendu au ciel comme un oeil de cyclope, jetait sur la ville une chaleur incorruptible, une sécheresse suffocante. Cette fièvre fondait sur Paris, cire épaisse, brûlante, transformait les taudis des soupentes en enfers, coulait dans l'étroitesse des ruelles, saturait de son suc chaque veine et chaque artère, asséchait les fontaines, stagnait dans l'air tremblotant des cours nauséabondes, la désertion des places

Au travers de Grégoire, Del Amo nous décompose l'ascension sociale, et la chute vertigineuse de son personnage de façon très subtile. On le suit dans ses méandres comme hypnotisé, le jugement est presque superflu. Ce n'est d'ailleurs pas le but. Son but est sans doute de nous faire toucher du doigt ce qui peut rabaisser l'homme à cet état quasi bestial. La face noire cachée dans les viscères que Gaspard tente d'évacuer en se tailladant le ventre. Gaspard n'est rien d'autre qu'un objet de désir et c'est son drame car il n'a aucune consistance en dehors de cela. Ce garçon recherche désespérément l'ombre du compte de V et cela le conduira à son ascension/perte. Mais il ne trouvera jamais la reconnaissance de soi au travers de l'autre. C'est son drame. Son personnage est avant tout observateur, peu loquace et surtout passif (sauf dans sa passion pour V) mais cette passivité est bouleversante. Il est victime des autres, éperdu de reconnaissance.

Depuis le premier jour d’averse, l’épuisement vrombissait en lui comme un insecte démesuré, transformait le battement des gouttes au-delà en bruit d’élytres, déformait la réalité de la chambre. Tout tremblait sous le pilon de la pluie glissée au travers des tuiles, gouttant au sol avec un clapotis infect. […] Les gouttes s’accouplaient, se multipliaient, envahissaient l’espace, nourrissaient la douleur qui vrillait son crâne. Il abritait un ver, une larve, qui se contorsionnait dans l’entrelacs gélatineux de son cerveau pour tenter de s’en extraire. Ses tympans battaient la mesure. Son oreille interne était saturée par ce fracas. Bourrer son conduit auditif avec du foin, jusqu’à la douleur, n’avait servi à rien. L’eau s’immisçait partout avec son bruit de ressac. Les plats débordèrent. La Pluie amassée gonfla à la surface se bomba d’attente. Puis une goutte vin trompe la perfection de ce ventre translucide, répercuter sa forme dans la masse, faire basculer enfin le liquide au-delà du rebord. Le parquet se teinta de sombre. Goncelin l’observa, les mains plaquées sur les oreilles. Aussi surement que la progression de la pluie sur le sol, une ombre progressait, une forme dévorante prenait naissance au creux de son estomac. Un fantôme bien connu, maîtrisé jusqu’alors, un désir ténébreux qu’accompagnaient la nausée, les frissons, les tremblements incontrôlés. Une onde, une marée de concupiscence, un bouillonnement nourri par la pluie, prit le dessus sur elle, déferla dans son torse, excita son esprit, le canalisa vers un unique objet.

On sent l'auteur fasciné par les corps en décomposition, la métamorphose de l'âme aussi bien que celle des chairs. On est dans le sordide, dans l'immonde, il entraîne sans tabou son lecteur médusé par tant de liberté de ton. Un terrain boueux et souvent glauque où se mêlent le scabreux et le grandiose, la langue la plus châtiée aux descriptions les plus crasses, les dorures et la fange.

J'ai suivi Gaspard et je l'ai aimé jusqu'au bout, ne cherchant pas à le juger. Car Gaspard ne se ment jamais, reste toujours lucide, jusqu'à s'en flageller le corps, et cette quête de l'âme est très poignante. Bravo à Del Amo d'avoir gratté derrière le vernis, emprunté ces chemins parfois scabreux qui bordent les routes de la bonne conscience, pour tenter d'approcher ce qui reste invisible aux yeux des autres. Roman marquant par son authenticité, sa générosité et je dirais même, sa lumière :-)
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Message par Pia Jeu 10 Mai - 13:23

Comme toi, Aériale, cette lecture m'a enthousiasmée. 

Et c’est vrai, ce que tu dis Kenavo, on aime ou on déteste. C’est parfois tellement cru. Malgré la beauté de la langue, la pourriture, la saleté, la noirceur sont décrites en profondeur.
Moi aussi j’ai envie de continuer avec lui. Je suis très curieuse de ses livres sur les animaux. Surtout que, dans ce livre, les animaux ne sont pas particulièrement bien traités et quelques chiens se prennent quelques coups de pieds!  Question
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Message par domreader Dim 13 Mai - 21:24

Merci pour ces commentaires, vous me rendez curieuse les filles.....je regarderai à la médiathèque.

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Message par Aeriale Lun 14 Mai - 8:44

Je serais curieuse de lire ton avis @Domreader. Même si j'ai des doutes!

Surtout ne commence pas par Le sel, déjà...
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Message par kenavo Sam 20 Juin - 7:05

Illustrations: Karine Daisay

Jean-Baptiste Del Amo A2061
Yukio, l'enfant des vagues
Présentation de l’éditeur
Au sud du Japon, un écrivain en manque d'inspiration séjourne dans une petite île sauvage. Matin et soir, il remarque sur la plage une femme qui fixe étrangement la mer. Son fils, Yukio, était si petit à la naissance qu'il tenait dans la paume d'une main...
Inspiré des légendes traditionnelles japonaises, Jean-Baptiste Del Amo signe un conte poétique et grave d'une beauté poignante. Il y évoque entre autre le deuil, la relation à la mère et la dureté du monde, avec une poésie sobre et mystérieuse, rythmée par les illustrations éblouissantes de l'artiste Karine Daisay.
E-x-t-r-a.

Je ne saurais pas dire si Jean-Baptiste Del Amo a trouvé son nouveau destin et va continuer d’écrire pour le domaine de la jeunesse.

En ce qui me concerne, il peut le faire, c’est une histoire extraordinaire, j’en redemande.

Les illustrations de Karin Daisay ajoutent un charme inouï à ce petit album
qui tient d’ailleurs aussi dans le paume d’une main Wink

Jean-Baptiste Del Amo A316

Jean-Baptiste Del Amo Aa160

Jean-Baptiste Del Amo Aaa88

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Message par Aeriale Sam 20 Juin - 8:49

Tiens, c'est un virage original! Je ne l'aurais pas imaginé le faire :-)

Mais du coup, ça m'intrigue. Il a vraiment un don d'écriture, cet homme là!

Si je tombe dessus...
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Message par Aeriale Jeu 10 Mar - 12:08

Le fils de l'homme


Jean-Baptiste Del Amo 41nhh610


Un homme, absent durant six ans, resurgit dans la vie de son ex compagne avec laquelle il a eu un fils et les entraine dans une bâtisse abandonnée, perdue dans une forêt au milieu de nulle part, surnommée Les Roches, endroit où il vécut lui même avec son père loin de tout. Au cours de leur escapade puis de leur installation plus que précaire, on va en apprendre un peu plus, mais très peu et par petits bouts, sur le parcours du "Père" (Jamais nommé, de même que les deux autres personnages) Peu à peu se dresse la figure inquiétante d'un homme marqué à vif par son passé, sous la coupe de son propre père rongé par la perte de sa femme et handicapé après un accident de travail. On comprend vite qu'il est lui même prisonnier d'une folie destructrice qu'il va reproduire sur les siens.

Sous le regard incrédule de l'enfant observant les évènements tels qu'il les ressent, confronté à la violence qui se déploie sournoisement, le récit développe une montée en puissance rendue plus angoissante par cette sensation d'étouffement où la nature environnante joue à plein. Del Amo abreuve son texte de descriptions excessivement fouillées qui reviennent tel un leitmotiv, se concentre sur cette nature, ses bruits, ses odeurs, sur les gestes les sensations et les non dits. C'est indubitablement bien écrit, on se laisse charmer d'emblée, mais au bout d'un moment tous ces passages peut-être trop travaillés finissent par alourdir l'ensemble et ralentir le dénouement (que l'on imagine tragique, bien sûr) 

Dommage, j'ai eu l'impression d'un trop plein, comme si l'auteur emporté par le souffle littéraire oubliait le sens du vécu, comme si ses personnages manquaient eux d'incarnation réelle et qu'ils n'étaient plus que des images. Je n'ai pas été touchée plus que ça et la fin est tombée comme un couperet. Sec et trop âpre cette fois à mon goût. Je me suis souvent ennuyée..
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Message par domreader Jeu 10 Mar - 16:56

Ça me fait penser à un roman de David Vann.

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