Sarah Waters
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Sarah Waters
Sarah Waters est une romancière britannique, née à Neyland, au Pays de Galles, en 1966.
Après des études à l'université du Kent et de Lancaster et une thèse en littérature anglaise sur la fiction historique gay et lesbienne, elle a été libraire puis enseignante.
Elle est l'auteur de six romans: Caresser le velours (Tipping the velvet, 1998), Affinités (Affinity, 1999), Du bout des doigts (Fingersmith, 2002), Ronde de nuit (The Night Watch, 2006), L'indésirable (The Little Stranger, 2009), Derrière la porte (The Paying Guests, 2014). Couronnés par de nombreux prix, la plupart ont été adaptés (ou sont en cours d'adaptation) pour la télévision.
Elle vit actuellement dans le quartier de Kennington à Londres.
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“With freedom, books, flowers, and the moon, who could not be happy?” Oscar Wilde
Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sarah Waters
Je profite de l'ouverture de ce fil, Merlette, merci! De cette auteure, j'avais lu Ronde de nuit et en avais bien aimé l'intrigue.
-Ronde de nuit-
L'histoire de destins croisés entre différents personnages et leurs rapports bouleversés par la guerre et le blitz londonien. Sarah Waters nous délivre peu à peu les éléments qui vont aider à comprendre le comportement souvent étrange de ses protagonistes, leurs liens secrets, etc. On est vite capté par cette histoire mystérieuse qui débute en 47 mais remonte le temps au travers de leur existence, tous marqués par la guerre et les bouleversements qu'elle entraîne. Des personnages attachants, ambigus et passionnés, reliés par le destin qui va interférer dans leur vie.
Il y a aussi une belle étude de caractère, une analyse fine et pudique des sentiments de ces êtres meurtris à la recherche d'une identité, d'un rêve ou d'un fantôme de rêve. Un court extrait pour vous donner l'envie d'en lire plus, car elle a une jolie écriture, très sensible.
-Ronde de nuit-
L'histoire de destins croisés entre différents personnages et leurs rapports bouleversés par la guerre et le blitz londonien. Sarah Waters nous délivre peu à peu les éléments qui vont aider à comprendre le comportement souvent étrange de ses protagonistes, leurs liens secrets, etc. On est vite capté par cette histoire mystérieuse qui débute en 47 mais remonte le temps au travers de leur existence, tous marqués par la guerre et les bouleversements qu'elle entraîne. Des personnages attachants, ambigus et passionnés, reliés par le destin qui va interférer dans leur vie.
Il y a aussi une belle étude de caractère, une analyse fine et pudique des sentiments de ces êtres meurtris à la recherche d'une identité, d'un rêve ou d'un fantôme de rêve. Un court extrait pour vous donner l'envie d'en lire plus, car elle a une jolie écriture, très sensible.
La prochaine fois que vous irez au cinéma, miss Langrish, essayez donc quelque chose . Vous tournez la tête, et vous regardez par-dessus votre épaule. Que voyez-vous? Des visages, une quantité de visages éclairés par la lumière mouvante, vacillante, des choses fugaces. Des yeux fixes, élargis, écarquillés de terreur ou de concupiscence. Ainsi voyez-vous, est l'esprit non évolué, assujetti à la chose matérielle, à l'illusion, aux rêves...
[...]
Je pense que vous faites partie de ces esprits, je pense que vous cherchez, mais que vous êtes prisonnière. C'est pourquoi vous cherchez avec les yeux baissés, sans rien voir que la poussière au sol. Vous devez lever les yeux, ma chère. Vous devez apprendre à voir au-delà de la chose périssable.
Aeriale- Messages : 11927
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Sarah Waters
Merci pour ton commentaire @Aeriale, Ronde de nuit (sa version en VO The Nightwatch) est dans ma PAL. Je vais mettre un commentaire sur L'indésirable (The Little stranger), que je viens de finir.
J'ai également lu Derrière la porte (The paying guests) que j'ai trouvé excellent.
J'ai également lu Derrière la porte (The paying guests) que j'ai trouvé excellent.
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sarah Waters
L'Indésirable / The Little Stranger
2009
Eté 1947, dans la campagne anglaise du Warwickshire. Le docteur Faraday est appelé en urgence à Hundreds Halls. Ce domaine isolé, dans la famille Ayres depuis plus de deux siècles, le fascine depuis son enfance, lui qui est issu d’un foyer modeste du village voisin. Mais ce qu’il découvre en arrivant n’est que déclin: la belle et majestueuse demeure géorgienne est dans un état de dégradation avancé et son grand parc est à l’abandon. Les propriétaires (Mrs Ayres, son fils et sa fille), quasiment ruinés, luttent pour préserver ce qui peut encore l’être. Touché par leur situation difficile, Faraday se lie avec eux et passe de plus en plus de temps à Hundreds Hall. Il est ainsi le témoin des événements étranges et inexplicables qui commencent à s’y produire…
J'avais lu tout récemment Retour à Brideshead, d’Evelyn Waugh et j'ai retrouvé le même thème dans ce roman: la déchéance d’un domaine et d’une famille de l’aristocratie rurale dans une société en pleine mutation, déclin inexorable observé par une personne extérieure à ce monde en voie de disparition mais nostalgique de ses splendeurs passées.
On commence donc à lire L’indésirable comme une sorte de chronique sociale, mêlant description du quotidien d’un médecin de campagne et étude de la société anglaise de l’après-guerre, encore soumise aux privations du rationnement mais où l’ancien système de classes est bouleversé, voyant une nouvelle classe dominante (les entrepreneurs) monter en puissance au dépens d’une gentry appauvrie et contrainte de se séparer de ses propriétés ancestrales. Un début classique mais assez prenant, d’autant que Sarah Waters a le don de construire des atmosphères à coups de détails qui font mouche.
Et puis le roman opère un virage vers le fantastique, à mesure que les manifestations surnaturelles se multiplient à Hundreds Hall. Sarah Waters se montre particulièrement habile en confiant la narration à Faraday, personnage semble-t-il assez terne, qui n’est généralement pas présent lors de ces événements et rapporte ce qu’on lui a raconté. Mais ses tentatives de rationalisation ne servent qu’à entretenir mystère et tension des nerfs du lecteur, intensifiant l’effet de certaines scènes vraiment terrifiantes…
D’autant que, comme chez Edgar Allan Poe, on est dans des territoires où surnaturel, obsession et maladie mentale se nourrissent mutuellement, produisant de monstrueux hybrides. La fin assez ouverte pourrait sembler frustrante mais est plutôt puissamment troublante, et porte à réfléchir longtemps après avoir refermé le roman… Une vraie réussite !
2009
Eté 1947, dans la campagne anglaise du Warwickshire. Le docteur Faraday est appelé en urgence à Hundreds Halls. Ce domaine isolé, dans la famille Ayres depuis plus de deux siècles, le fascine depuis son enfance, lui qui est issu d’un foyer modeste du village voisin. Mais ce qu’il découvre en arrivant n’est que déclin: la belle et majestueuse demeure géorgienne est dans un état de dégradation avancé et son grand parc est à l’abandon. Les propriétaires (Mrs Ayres, son fils et sa fille), quasiment ruinés, luttent pour préserver ce qui peut encore l’être. Touché par leur situation difficile, Faraday se lie avec eux et passe de plus en plus de temps à Hundreds Hall. Il est ainsi le témoin des événements étranges et inexplicables qui commencent à s’y produire…
J'avais lu tout récemment Retour à Brideshead, d’Evelyn Waugh et j'ai retrouvé le même thème dans ce roman: la déchéance d’un domaine et d’une famille de l’aristocratie rurale dans une société en pleine mutation, déclin inexorable observé par une personne extérieure à ce monde en voie de disparition mais nostalgique de ses splendeurs passées.
On commence donc à lire L’indésirable comme une sorte de chronique sociale, mêlant description du quotidien d’un médecin de campagne et étude de la société anglaise de l’après-guerre, encore soumise aux privations du rationnement mais où l’ancien système de classes est bouleversé, voyant une nouvelle classe dominante (les entrepreneurs) monter en puissance au dépens d’une gentry appauvrie et contrainte de se séparer de ses propriétés ancestrales. Un début classique mais assez prenant, d’autant que Sarah Waters a le don de construire des atmosphères à coups de détails qui font mouche.
Et puis le roman opère un virage vers le fantastique, à mesure que les manifestations surnaturelles se multiplient à Hundreds Hall. Sarah Waters se montre particulièrement habile en confiant la narration à Faraday, personnage semble-t-il assez terne, qui n’est généralement pas présent lors de ces événements et rapporte ce qu’on lui a raconté. Mais ses tentatives de rationalisation ne servent qu’à entretenir mystère et tension des nerfs du lecteur, intensifiant l’effet de certaines scènes vraiment terrifiantes…
D’autant que, comme chez Edgar Allan Poe, on est dans des territoires où surnaturel, obsession et maladie mentale se nourrissent mutuellement, produisant de monstrueux hybrides. La fin assez ouverte pourrait sembler frustrante mais est plutôt puissamment troublante, et porte à réfléchir longtemps après avoir refermé le roman… Une vraie réussite !
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sarah Waters
Le sujet est tentant, cette histoire de domaine à l'abandon, d'une société qui meure pour une autre. C'est ce qui accrochait dans ton post sur Evelyn Waugh. Et c'est vrai que Sarah Waters est douée pour décrire les atmosphères.
Par contre le surnaturel, c'est pas ma tasse de thé, en général...
Par contre le surnaturel, c'est pas ma tasse de thé, en général...
Aeriale- Messages : 11927
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Sarah Waters
Ca fait un moment que je veux lire Waters et je crois bien avoir The Paying Guests dans ma PAL.
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Let It Be
Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sarah Waters
J'ai du en lire 3 ou 4. Toute une période de ma vie.
Elle sait par les ambiances (mais il y en a de moins bons que d'autres), rendre ses personnages réels, et distiller un scénario avec souvent du suspens. (Et souvent, des lesbiennes)
Elle sait par les ambiances (mais il y en a de moins bons que d'autres), rendre ses personnages réels, et distiller un scénario avec souvent du suspens. (Et souvent, des lesbiennes)
Dernière édition par Queenie le Sam 27 Mar - 5:15, édité 1 fois
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7151
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Sarah Waters
Aeriale a écrit:
Par contre le surnaturel, c'est pas ma tasse de thé, en général...
Ici le doute est entretenu entre pathologie mentale et surnaturel, mais si tu es allergique à ce dernier, tu risques de ne pas trop apprécier en effet.
Epi a écrit:Ca fait un moment que je veux lire Waters et je crois bien avoir The Paying Guests dans ma PAL.
Queenie a écrit:J'ai du en lire 3 ou 4. Toute une période de ma vie.
Elle sait pas les ambiances (mais il y en a de moins bons que d'autres), rendre ses personnages réels, et distiller un scénario avec souvent du suspens. (Et souvent, des lesbiennes)
The paying guests notamment, quelle atmosphère et quel suspense! (celui-là devrait te plaire, @Aeriale)
Il me reste à découvrir ses romans se déroulant à l'époque victorienne, même si je ne suis pas trop fan de cette période.
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Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sarah Waters
L'Indésirable
The Little Stranger
Sarah Waters
Un roman qui se situe dans le Warwickshire rural juste après la seconde guerre mondiale dans une belle demeure qui a connu des jours bien meilleurs : Hundreds Hall.
Le docteur Faraday se lie d’amitié avec la famille Ayres qui possède la demeure depuis des générations. Il traite Roderick, le fils aîné, pour les suites d’une blessure à la jambe reçue pendant la guerre, mais très vite il découvre que celui-ci souffre de troubles nerveux plus sérieux, comme des hallucinations. Petit à petit le lecteur se demande si les hallucinations qui habitent Roderick sont vraiment des troubles psychiatriques ou si ces symptômes ne couvrent pas une réalité bien plus inquiétante. Faraday ne veut pas y croire d’autant qu’il est très attiré par la fille de la famille, mais les événements parfois dramatiques vont s’accumuler.
Voilà un roman gothique subtil, qui fait une large place aux problèmes sociaux de l’après-guerre en Grande Bretagne, avec le déclassement de bien des grandes familles qui regardent avec nostalgie la grandeur passée et qui ne savent pas s’adapter aux changements conjoncturels, et à la politique plus sociale des gouvernements d’après-guerre. Voilà un bon roman, bien écrit, qui plante une ambiance désuète et menaçante. Les personnages sont bien cernés, l’ambiguité de leur psychologie évolue au fur et à mesure du roman, mais demeure énigmatique jusqu’à la fin. L’intrigue fortement liée au lieu et à l’époque s’inscrit très bien dans ce cadre de la fin d’un monde et de l’avènement de temps nouveaux. C’est prenant, c’est bien écrit, une de mes meilleures lectures de cette année.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3619
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Sarah Waters
Merci pour ce com, je pense que ça pourrait bien me plaire.
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Let It Be
Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sarah Waters
Oui je pense qu'il te plairait. Elle écrit bien Sarah Waters et le film à l'air très bien fait. Il sort en France à la fin du mois.Epi a écrit:Merci pour ce com, je pense que ça pourrait bien me plaire.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3619
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Sarah Waters
Tu m'en avais dit du bien, je l'ai réservé hier à la bibli
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4304
Date d'inscription : 02/01/2017
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Re: Sarah Waters
Ah oui, c'est tiré de ce roman donc?domreader a écrit:Oui je pense qu'il te plairait. Elle écrit bien Sarah Waters et le film à l'air très bien fait. Il sort en France à la fin du mois.Epi a écrit:Merci pour ce com, je pense que ça pourrait bien me plaire.
"Un des meilleures lecture de l'année" tu dis. Et c'est vrai qu'elle écrit bien, Sarah Waters. Je verrai... si je rate le film, je le lirai sans doute.
Metci pour ce chouette com, @Domreader
Aeriale- Messages : 11927
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Sarah Waters
Je ne crois pas que je verrai le film avant d'avoir lu le livre, ce que je vais essayer de faire assez rapidement.domreader a écrit:Oui je pense qu'il te plairait. Elle écrit bien Sarah Waters et le film à l'air très bien fait. Il sort en France à la fin du mois.Epi a écrit:Merci pour ce com, je pense que ça pourrait bien me plaire.
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Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sarah Waters
Bien envie de la lire.
Pia- Messages : 106
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 56
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