Elizabeth Strout
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Elizabeth Strout
Elizabeth Strout est une romancière américaine contemporaine née le 6 janvier 1956 qui a reçu le Prix Pulitzer en 2009 pour Olive Kitterdge. La traduction française est disponible depuis le 6 octobre 2010 aux éditions Ecriture.
Après des études de droit au Syracuse University College of Law, elle publie son premier texte dans le magazine New Letters. Elle gagne ensuite New York et continue à publier dans différents magazines littéraires et met près de sept ans à écrire son premier roman Amy and Isabelle, publié en 1998 aux États-Unis, qui rencontre le succès et est présélectionné pour divers prix littéraires.
- Amy and Isabelle (1998) (Amy et Isabelle, éd. Plon, 2000) sur la relation mère-fille dans une famille ordinaire d'une petite ville de Nouvelle Angleterre dans les années 19601.
- The Friend Who Got Away (2005), œuvre collective comportant une nouvelle de Elizabeth Strout.
- Abide with Me (2006) sur la dépression d'un pasteur après la mort de sa femme dans une petite ville de la campagne du Maine dans les années 19502.
- Olive Kitteridge (2008, Prix Pulitzer 2009) (Olive Kitteridge, Ecriture, 2010) : roman polyphonique.
- My Name Is Lucy Barton (2016)
Aeriale- Messages : 11937
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Elizabeth Strout
-Olive Kitteridge-
Un très agréable roman qui avait en enthousiasmé pas mal parmi nous (@Kenavo mais aussi @Charlie, entre autres) J'ai trouvé cette manière de profiler l'héroïne tout a fait originale, Elizabeth Strout nous laissant toucher du doigt ce que cachent sa rugosité, ses allures brutes de décoffrage, son rapport aux autres si peu orthodoxe, par le biais de son entourage, des voisins, de ses élèves. Conformément au dicton Olive gagne superbement à être connue, et plus le récit se précise, agrémenté d'anecdotes drôles autant qu'acides, plus on se prend à l'aimer.
Olive bourrée de défauts, possessive, impatiente, exigeante et diaboliquement ingrate envers son Henry, qui n'hésite pas à user de fourberie lorsque les circonstances l'y amènent ( l'épisode du mariage de son fils avec sa retraite improvisée dans sa chambre est réellement tordant) Olive toute en gueule, mais dont la franchise un peu revêche laisse filtrer les failles et les manques de cette femme dont les contours apparaissent aussi comme un bloc d'adversité autour duquel il est bon de puiser quelques forces parfois.
J'ai adoré plonger dans ses regrets, son amertume sur le temps perdu, sur les aléas auxquels se confronter et le regard mi lucide, mi rêveur qu'elle y jette au crépuscule de sa vie. Une vie faite de frustrations, d'amours larvés, de petits bonheurs et de questions restées en suspens. Bien ordinaire, mais oh combien humaine cette Olive! Bravo à madame Strout d'avoir si finement percé la banalité des apparences pour mieux en révéler les richesses. Un vrai bon moment de bonheur!
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Un très agréable roman qui avait en enthousiasmé pas mal parmi nous (@Kenavo mais aussi @Charlie, entre autres) J'ai trouvé cette manière de profiler l'héroïne tout a fait originale, Elizabeth Strout nous laissant toucher du doigt ce que cachent sa rugosité, ses allures brutes de décoffrage, son rapport aux autres si peu orthodoxe, par le biais de son entourage, des voisins, de ses élèves. Conformément au dicton Olive gagne superbement à être connue, et plus le récit se précise, agrémenté d'anecdotes drôles autant qu'acides, plus on se prend à l'aimer.
Olive bourrée de défauts, possessive, impatiente, exigeante et diaboliquement ingrate envers son Henry, qui n'hésite pas à user de fourberie lorsque les circonstances l'y amènent ( l'épisode du mariage de son fils avec sa retraite improvisée dans sa chambre est réellement tordant) Olive toute en gueule, mais dont la franchise un peu revêche laisse filtrer les failles et les manques de cette femme dont les contours apparaissent aussi comme un bloc d'adversité autour duquel il est bon de puiser quelques forces parfois.
J'ai adoré plonger dans ses regrets, son amertume sur le temps perdu, sur les aléas auxquels se confronter et le regard mi lucide, mi rêveur qu'elle y jette au crépuscule de sa vie. Une vie faite de frustrations, d'amours larvés, de petits bonheurs et de questions restées en suspens. Bien ordinaire, mais oh combien humaine cette Olive! Bravo à madame Strout d'avoir si finement percé la banalité des apparences pour mieux en révéler les richesses. Un vrai bon moment de bonheur!
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Aeriale- Messages : 11937
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Elizabeth Strout
Faut que je m'y colle
J'avais vu la série qui est une adaptation du livre, ça m'avait donné bien envie, merci du rappel.
J'avais vu la série qui est une adaptation du livre, ça m'avait donné bien envie, merci du rappel.
darkanny- Messages : 826
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Elizabeth Strout
en effet, j'ai adoré ce roman... sa façon de raconter cette histoire, son écriture, une de ces lectures fortes qu'on n'oublie pas...
oui, un de ces rares moments où l'adaptation est aussi bien que le roman... je ne saurais même pas dire ce que j'aime le plusdarkanny a écrit:Faut que je m'y colle
J'avais vu la série qui est une adaptation du livre, ça m'avait donné bien envie, merci du rappel.
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Elizabeth Strout
Oui j'ai vu la série aussi, c'était très bien fait. Reste à lire maintenant !
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3627
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Elizabeth Strout
Olive Kitteridge
La forme (des nouvelles qui forment une continuité ) n'est certes pas innovante, cela a déjà été fait, mais je trouve qu'ici cela convient parfaitement. Nous avons ainsi le tableau d'une communauté, et nous avançons dans la vie d'Olive, sans lassitude, car je pense que tout un roman centré sur elle n'aurait pas tenu la distance, alors que là, en allant faire un tour, et en ne la voyant que comme une silhouette, l'auteur maintient l'intérêt. J'ai plus apprécié certaines nouvelles que d'autres, c'est la loi du genre, mais globalement l'intérêt ne faiblit pas et le livre parvient, en diversifiant les angles d'approche à capter l'attention du lecteur. On parle des petites choses de la vie, du vieillissement, de la solitude, même si rien de révolutionnaire, ni de trop fort dans ces textes, l'auteur sait doser les petits détails, les sensations de façon intelligente. D'autant plus que l'écriture est soignée et correspond bien au type de narration.
Au final un livre réussi, peut être pas d'une originalité renversante dans le fond et dans la forme, mais composé avec intelligence et le sens des proportions justes.
La forme (des nouvelles qui forment une continuité ) n'est certes pas innovante, cela a déjà été fait, mais je trouve qu'ici cela convient parfaitement. Nous avons ainsi le tableau d'une communauté, et nous avançons dans la vie d'Olive, sans lassitude, car je pense que tout un roman centré sur elle n'aurait pas tenu la distance, alors que là, en allant faire un tour, et en ne la voyant que comme une silhouette, l'auteur maintient l'intérêt. J'ai plus apprécié certaines nouvelles que d'autres, c'est la loi du genre, mais globalement l'intérêt ne faiblit pas et le livre parvient, en diversifiant les angles d'approche à capter l'attention du lecteur. On parle des petites choses de la vie, du vieillissement, de la solitude, même si rien de révolutionnaire, ni de trop fort dans ces textes, l'auteur sait doser les petits détails, les sensations de façon intelligente. D'autant plus que l'écriture est soignée et correspond bien au type de narration.
Au final un livre réussi, peut être pas d'une originalité renversante dans le fond et dans la forme, mais composé avec intelligence et le sens des proportions justes.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Elizabeth Strout
Il me reste à voir la série...
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Elizabeth Strout
J'ai lu Amy et Isabelle. Le livre m'avait été offert , je veux dire par là que je ne l'ai pas choisi et honnêtement, je ne suis pas certaine que je l'aurais lu de ma propre initiative. J'en ai un souvenir de lecture mitigé.... Tant par le sujet que par le récit que je trouvais un peu long, par moment.
Peut-être qu'Olive Kitteridge me plairait davantage ?
Peut-être qu'Olive Kitteridge me plairait davantage ?
Invité- Invité
Re: Elizabeth Strout
Kenavo a écrit:oui, un de ces rares moments où l'adaptation est aussi bien que le roman... je ne saurais même pas dire ce que j'aime le plus
Il faudrait que je me les commande
Je ne saurais te dire, Ruth. Si tu as moyennement accroché à Amy et Isabelle, c'est quand même dans une veine similaire.Ruth May a écrit:J'ai lu Amy et Isabelle. Le livre m'avait été offert , je veux dire par là que je ne l'ai pas choisi et honnêtement, je ne suis pas certaine que je l'aurais lu de ma propre initiative. J'en ai un souvenir de lecture mitigé.... Tant par le sujet que par le récit que je trouvais un peu long, par moment.
Peut-être qu'Olive Kitteridge me plairait davantage ?
Et d'ailleurs je l'ai dans ma PAL ...
Aeriale- Messages : 11937
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Elizabeth Strout
j'avais noté Amy et Isabelle... mais toujours pas luRuth May a écrit:Peut-être qu'Olive Kitteridge me plairait davantage ?
Je ne saurais pas te dire si Olive va te plaire plus... mais de toute façon je l'ai tellement aimé, difficile de garder une distance objective
je suis certaine que tu vas adorer!Aeriale a écrit:Il faudrait que je me les commande
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George Gershwin
Re: Elizabeth Strout
Livre et séries sont très bons, j'en garde un super souvenir et je m'étais promis de revenir à cet auteur. Merci pour le rappel !
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Let It Be
Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Elizabeth Strout
-My name is Lucy Barton-
Dans ce roman, Elizabeth Strout nous parle de rapports mère/fille et des non dits qui peuvent les entâcher. Lors d'une visite à l'hôpital où Lucy, le personnage central, est alité pour une opération délicate, et alors qu'elles sont restées des étrangères durant ces années, plus de vingt ans de silence et d'incompréhension refont surface.
On apprend que la narratrice, après avoir quitté l'Illinois familial et fondé un foyer, est devenue écrivain. De petits potins sur leurs connaissances d'alors en sujets plus profonds restés sans réponses, va se dénouer le noeud qui les entrave et ce qui n'a jamais été dit va se révéler peu à peu. On va en savoir plus sur son éloignement, son besoin de s'échapper d'un climat trouble où le manque d'amour (du moins de ses signes) a cruellement marqué l'enfance de Lucy et sans doute celle de son frère et de sa soeur.
Un père rude, parfois humiliant, des punitions abusives, une jeunesse gâchée par des souvenirs de rigueur et de froid dans un garage sans fenêtres. Lucy se trimballe ce fardeau en elle et tient la route par un déni de plus en plus lourd à assumer. Sa rencontre avec une auteure connue alors qu'elle n'est qu'une débutante, va l'aider à ouvrir les vannes :
Un récit touchant qui met le doigt sur l'importance des mots et des gestes d'amour et au delà, le besoin d'en faire le deuil lorsqu'ils n'existent pas, en affrontant ces vérités là. Plus intime même si moins percutant que ses précédents
Dans ce roman, Elizabeth Strout nous parle de rapports mère/fille et des non dits qui peuvent les entâcher. Lors d'une visite à l'hôpital où Lucy, le personnage central, est alité pour une opération délicate, et alors qu'elles sont restées des étrangères durant ces années, plus de vingt ans de silence et d'incompréhension refont surface.
On apprend que la narratrice, après avoir quitté l'Illinois familial et fondé un foyer, est devenue écrivain. De petits potins sur leurs connaissances d'alors en sujets plus profonds restés sans réponses, va se dénouer le noeud qui les entrave et ce qui n'a jamais été dit va se révéler peu à peu. On va en savoir plus sur son éloignement, son besoin de s'échapper d'un climat trouble où le manque d'amour (du moins de ses signes) a cruellement marqué l'enfance de Lucy et sans doute celle de son frère et de sa soeur.
Un père rude, parfois humiliant, des punitions abusives, une jeunesse gâchée par des souvenirs de rigueur et de froid dans un garage sans fenêtres. Lucy se trimballe ce fardeau en elle et tient la route par un déni de plus en plus lourd à assumer. Sa rencontre avec une auteure connue alors qu'elle n'est qu'une débutante, va l'aider à ouvrir les vannes :
"We really only have one story within us".
Un récit touchant qui met le doigt sur l'importance des mots et des gestes d'amour et au delà, le besoin d'en faire le deuil lorsqu'ils n'existent pas, en affrontant ces vérités là. Plus intime même si moins percutant que ses précédents
Aeriale- Messages : 11937
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Elizabeth Strout
Celui-là me fait de l'œil depuis un petit moment déjà.......
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domreader- Messages : 3627
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Elizabeth Strout
Dans le précédent roman, Lucy Barton, auteure à succès installée à NY, retrouvait sa mère après 20 ans de silence. Toutes deux se confrontaient à un passé lourd où l'absence d'amour avait fortement entaché la jeunesse de la narratrice et celle de sa fratrie. Mais beaucoup de questions restaient sans réponses. Dans ce dernier, Elizabeth Strout revient sur ce thème de la violence morale, de la souffrance et de la difficulté d'assumer une enfance traumatisante par le biais de son entourage, des gens ayant vécu dans ce même village perdu de l'Illinois, Amgash.
Par petites touches, nous découvrons donc d'autres aspects de cette famille Barton (le père Ken traumatisé par la guerre est un exhibitionniste brutal, la mère couturière détruit les habits de l'ainée aux moindres pleurs, etc) mais aussi de diverses familles ayant connu Lucy. Patty, son amie d'enfance, jette un nouveau regard sur ses parents au travers de son roman qui lui renvoie sa propre déshérence affective et sexuelle.Tommy, dont la ferme avait mystérieusement brûlé, devenu gardien de l'école où Lucy se réfugiait le soir pour échapper à la tristesse de son foyer. Pete son frère, solitaire et inadapté au monde, sa soeur Vicky pleine de rage et pourtant capable d'affronter leurs fantômes communs. Toute une galerie de personnages à peine mentionnés dans le premier volet que l'on recroise ici et qui semblent partager cette indicible douleur, parfois une culpabilité étouffée, un fardeau dont ils doivent s'accommoder pour survivre à leur quotidien.
Un roman qui ne peut s'apprécier que si on commence par My name is Lucy, je trouve, sous peine de passer à côté, ce serait dommage. J'aime en tout cas sa façon très particulière de toucher du doigt les blessures de l'enfance sans vouloir creuser, en les frôlant avec pudeur pour les laisser monter à la surface des mots. Tout ce qui ne se dit pas et dont on garde les marques ancrées au plus profond. Une belle sensibilité!
Aeriale- Messages : 11937
Date d'inscription : 30/11/2016
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