A l'affiche

-Fleuve noir-





Dany, un jeune ado, sans histoire et issue d'une famille apparemment sans problème, disparait du jour au lendemain. Sa mère très inquiète, s'en réfère à la police et demande à ce qu'une enquête soit ouverte. Le commandant Visconti, un type revenu de tout et méchamment porté sur l'alcool, en est chargé. Il fait alors la connaissance de l'ancien professeur particulier de Dany, un écrivain raté, qui dit l'avoir très bien connu.



Un drôle de thriller, que j'ai suivi malgré tout avec curiosité, tant l'intrigue paraissait étrange. Et surtout grâce au jeu des acteurs, excellents tous les trois. Le personnage du flic tient pas mal du cliché (borderline, solitaire, un fils rebelle qu'il ne comprend pas) mais Vincent Cassel lui donne une crédibilité et une sensibilité particulières. Le prof lui est délicieusement space, très-trop-présent, et fait un suspect idéal, Quant à Sandrine Kiberlain, avec un rôle en retrait, elle est carrément renversante sur la fin.



En résumé, un scénario un peu délirant par moments, avec parfois des énormités et des situations improbables, mais qui tient quand même en haleine. Ce n'est sans doute pas le film du mois, mais Zonca sauve les meubles par sa distribution :-)

Y'en a un peu marre des flics alcoolo, célibataire/veuf/divorcé, borderline, mal rasés, ... etc...

Je trouve !

-Dogman-






Une petite ville de bord de mer italienne à l'abandon, triste et sale. Marcello s'occupe de chiens qu'il bichonne et toilette avec amour. Son univers se limite à d'anciens entrepôts délabrés où les voisins se retrouvent pour boire un verre ou taper dans le ballon, le soir venu. Et les vacances avec sa fille qu'il amène quand il peut en plongée avec lui. Un brave garçon sans histoires, aussi dévoué aux autres que craintif face à Simoncino, la terreur du quartier, qui le harcèle pour quelques doses de cocaïne et l'entraîne malgré lui dans des coups fumeux. Manipulé et incapable de résister, Marcello va se retrouver piégé et confronté à des choix.



Un film dur et quasi insupportable à la fin, tant les scènes de violence sont extrêmes et filmées brut (Je n'ai plus regardé d'ailleurs) mais d'où le personnage de Marcello ressort de façon quasi lumineuse dans ce contexte sordide. Il y a des moments franchement drôles lorsqu'il baigne ses molosses de chiens, ou s'en va récupérer un chiwawa congelé, des moments plein de douceur lorsqu'ils naviguent avec sa fille sans mots dire, éloignés de ce monde de torpeur. Le voir errer le regard vide sur son terrain de foot ou chercher désespérément quelqu'un qui l'entende, sont des moments forts (La dernière image est terrible) Un univers en perdition, dépassé par la faillite, gangréné par la misère sociale. Et Marcello en sacrifié, victime de ses valeurs morales, incompris et isolé dans ce marasme. Un film marquant, mais attention, il y a des scènes irregardables.

-Paranoïa-





Sawyer travaille dans un service financier. Elle est assez hautaine et de ce fait peu entourée. Son supérieur tente bien de lui faire entrevoir une promotion si elle l'accompagne à NYC, mais Sawyer reste sur ses gardes. Concentrée sur son job, elle ne s'en évade que pour téléphoner à sa mère qui s'inquiète de sa solitude. On sent que son problème est plus profond. Un jour, elle décide de consulter un organisme de soutien psychologique: Elle se sent harcelée. La psychiatre en service lui fait signer un papier qui permet son admission dans l'établissement. De là, le piège va se refermer. Mais est elle vraiment victime ou affabulatrice?





Un bon scénario et un thriller bien oppressant avec ce petit flou laissé à la discrétion du spectateur (est elle folle ou pas? qui est réellement cet harceleur? Et qui est cet homme qui prend des notes et se rapproche d'elle? ) bien que des invraisemblances puissent nous faire douter. Sodenbergh, qui a tourné son film en dix jours au moyen d'un I.Phone, maitrise bien son suspense et nous plonge dans un climat particulièrement suffocant. On se demande jusqu'à la fin comment tout cela peut finir (plutôt mal d'ailleurs? Mais chut) et joue sur le montage pour nous perdre un peu plus.



En résumé, un peu tiré par les cheveux dans la seconde partie, mais on passe sur les détails car l'ensemble se laisse voir et on sort surtout avec un drôle de sentiment. Quelle société peut ainsi enfermer un patient sur simple signature? Qui sont les véritables fous? Un peu Kafkaien, sans être incontournable, mais j'ai bien aimé!

J'aurais bien été voir un ou deux thrillers de l'été, tu donnes envie mais ici pas de cinéma ! Trop loin.

Aeriale a écrit:-Paranoïa-

Bien aimé aussi celui-ci !
La façon de filmer colle très bien avec l'idée du film, et pose une atmosphère vraiment étouffante. Avec ses plans, angles de vue, et grains, qui posent déjà la question réalité/fiction.
Filmer avec un portable prend trouve son sens.

Quant au scénario... peut-être un peu invraisemblable parfois, ou tiré par les cheveux, mais ça tient la route. Surtout avec la folie (ou non) du personnage principal qui est notre prisme, et déformant la réalité, forcément.

ça m'a beaucoup rappelé Shutter Island, tout en étant plus psychologique, plus réaliste, plus concret, et plus violent.

domreader a écrit:J'aurais bien été voir un ou deux thrillers de l'été, tu donnes envie mais ici pas de cinéma ! Trop loin.

J'ai toujours mon pc, mes films et mon abonnement netflix avec moi ! J'aime regarder des films, séries, en vacances. Quand tout le monde dort encore, ou quand tout le monde est déjà couché. C'est tellement calme, doux.

-My lady-





J'avais beaucoup aimé le roman de Mc Ewan, et j'étais curieuse de son adaptation au cinéma. En grande partie à cause d'Emma Thompson que j'adore. Sur ce point, son interprétation de cette juge tiraillée entre la loi et la morale, tâchant d'éviter d'être juge et partie alors que sa propre vie affective et familiale bat de l'aile est parfaite, comme d'habitude. Toute en nuances, forte et fragile à la fois, son personnage nous permet une totale immersion dans ce milieu hyper rigide et très formel. 

Mais la seconde partie, empêtrée dans cette relation équivoque entre Adam et sa nouvelle muse, face à laquelle Fiona se bloque, ne m'a pas convaincue et laisse un flou que l'écriture de Mc Ewan avait, avec toute la puissance et la subtilité qu'on lui connait, largement comblé.

C'est cette transmission, ce changement de rapport qui était la partie la plus réussie dans le roman, avec une montée en puissance et une implication émotionnelle très forte. Ici, on reste à quai, l'intrigue cafouille et tombe dans un mélo improbable qui entrave un peu l'ensemble et dont je n'ai même pas vu la fin. (La crainte d'une amende prévalait sur ma curiosité, ce qui est révélateur)

Donc, allez y pour Emma, elle en vaut la peine, mais soyez prévenus, My lady n'est pas à la hauteur du bouquin, enfin je trouve!

Oh merci pour ton commentaire ! Le livre de Ian Mc Ewan m'avait beaucoup touchée et je voulais absolument voir le film, du coup je vais peut-être attendre un peu...

Merci pour ton commentaire Aeriale,  je suis aussi allée le voir pour Emma Thomson qui est vraiment formidable. J'ai été moins gênée que toi par la fin car je n'ai pas (encore) lu le roman de Mc Ewan, je vois que je vais donc me régaler !

Liseron a écrit:Oh merci pour ton commentaire ! Le livre de Ian Mc Ewan m'avait beaucoup touchée et je voulais absolument voir le film, du coup je vais peut-être attendre un peu...

C'est mon ressenti, mais peut-être y seras tu plus sensible @Liseron!

@Silou n'a pas été gênée. Ceci dit, elle n'avait pas lu le roman avant. Ca explique peut être

Sinon je reviens de Guilty. Film Danois.


Un flic, suite à une bavure, se retrouve confiné aux appels d'urgence. C'est son dernier soir et la routine habituelle est interrompue par un appel mystérieux. Une femme en pleurs lui fait comprendre qu'elle est kidnappée. Fragilisé par sa rupture d'avec sa femme et sa récente mutation, et tentant de redonner un sens à son parcours, il s'engage à tête perdue dans une enquête personnelle, au mépris du règlement et de ses fonctions.

L'idée est géniale. Immergé dans ce huis clos où seuls la voix et les bruits de l'extérieur l' informent sur le déroulement des faits, le spectateur n'a que quelques indices pour donner corps à l'histoire. Asger, l'unique personnage, est filmé au plus près, la concentration de lieu et de temps intensifiant l'angoisse qui finit par prendre toute la place, aidée par les silences et la totale absence d'effets extérieurs.

Un très bon thriller qui évolue au fil des minutes et nous embarque dans une intrigue peut-être pas forcément hors norme, mais bien maîtrisée et tendue à l'extrême. J'ai passé un excellent moment!

The Guilty est vraiment un bon film !
Dans le même genre, j'avais beaucoup aimé The Call (avec Halle Berry).

Comme tu le dis @Aeriale, tout repose sur la voix, les sons, le huis clos, le jeu de cet acteur tendu, toujours sur le point d'exploser, et qui cherche la rédemption dans ce sauvetage.

Un thriller étouffant, oppressant, palpitant. Avec aucune cascade, aucune musique, aucune poursuite. Le spectateur fait tout le boulot de l'imagination et ça l'implique complètement dans l'histoire.

Aeriale a écrit:Vu avant hier ce film, pas mauvais mais qui ne m'a pas emballée plus que ça.




L'histoire étrange d'une mère de famille complètement débordée, Marlo (Charlize Theron, impeccable) qui perd pied à la venue de son troisième enfant, et est contrainte de faire appel à une nounou pour l'aider à passer les nuits.



C'est assez bien vu, le rôle du père notamment qui ne comprend pas ce baby blues, encore moins la place de cette jeune fille, délurée et hyper positive, à l'opposé de sa femme dépressive, qui peu à peu prend de plus en plus d'importance dans leur vie de couple.



On se pose tout de même des questions, on frissonne même (en pensant à Chanson douce, notamment) quand la jeune Tully outrepasse les limites, mais le twist final remet tout en place, et l'ensemble n'est pas si mal fichu. Mais il m'a manqué quelque chose pour que ce soit un bon film.

A voir si vous voulez vous rafraichir dans les salles climatisées par fortes chaleurs

Ce film fonctionne vraiment uniquement grâce à la relation entre les deux personnages principaux, Charlize Theron en mère dépassée, déprimée... et sa nouvelle nounou (de nuit) Tully, pétillante, pleine d'amour et d'altruisme.

Cette peur étrange que cite @Aeriale lorsque Tully commence à dépasser certaines limites est assez courte, et très vite surpassée en voyant Marlo peu à peu sortir de sa dépression.Et j'ai aimé leur duo.

Après le film ne recule pas devant les clichés...
Marlo qui croise une ancienne amie - dont on sent immédiatement qu'elles ont été ensemble dans un lointain passé - et qui s'en sort forcément mieux qu'elle. Epanouie, boulot cool, jolie... etc...
Le mari est un gros branque. Sérieusement... le mec encore montré comme le mec qui bosse, rentre, s'occupe 30min de ses gamins, bouffe, et va dans son lit jouer aux jeux vidéos... et pendant ce temps il ne voit pas que sa femme touche le fond, il s'en contrefout de rencontrer la nounou - chez eux la nuit, s'occupant de leur nouveau bébé...
Sérieux ?! On en est encore là ?! avec des mecs qui servent à rien, égoïstes, nombrilistes, puérils ?
ça m'a vraiment énervée. Car le film ne dénonce même pas ce comportement de merde !
Et la fin est ridicule. "Soyons heureux, je vais t'aider à faire la vaisselle."

Okay.

Ce film aurait pu être un simple divertissement, ou un super film sur la dépression d'une mère qui n'en peut plus de sa vie...
Mais il a fini par juste m'agacer, m'énerver.