Alexandre Friederich
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Re: Alexandre Friederich
commentaire de 2015
Fordetroit
Je l’ai vue et je savais que ce livre était pour moi. En tout cas elle m’intriguait autant que le titre.
En plus, en déployant tout le livre, on a une belle image
Après les premières lignes de la présentation de l’éditeur je savais que je voulais le lire.
Reportage ? Texte d’une visite apocalyptique ? Science-fiction ? Récit d’un rêve ?
Heureusement je connaissais des photos de l'état de Detroit dont l’auteur parle. Sinon j’aurais pu avoir l'impression d’une lecture hors du temps.
Voici par exemple une photo d’Yves Marchand & Romain Meffre et de leur série The ruins of Detroit.
J’ai beaucoup aimé ce livre d’Alexandre Friederich. Il ne s’agit pas de voyeurisme quand il fait témoin de son lecteur en lui montrant tous ces coins délaissés de la ville… mais surtout les gens qui y vivent et qui ne savent pas toujours comment s’en sortir.
La veille, dans l’une des ailes du Department Institute of Arts, je me suis attardé devant Zoodiacal light, 1980, un paysage noir, le ciel, la terre. Quelques points de lumière évoquaient des trajectoires perdues. Le travail fini, j’imaginais avec quelle difficulté la peintre, Silvia Plimack Mangold, s’était dégagée de l’œuvre. Pendant l’exécution, elle avait dû voyager des heures, des jours, des mois dans cette nuit, manipulant brosses et pinceaux, plaçant ici et là des lueurs pour la fixer, en garder la trace lorsqu’elle serait revenue dans le monde commun, celui de la chair, de l’esprit et de la mort. Mais cet état sublime que l’artiste atteint par l’effort parfois vécu sans raison. Alors, pendant un court instant, le monde mécanique et laid, le monde brutal, contraire, le monde de la lutte et de l’agonie, offre un visage réconcilié.
[...] Ecrire n’est pas différent. L’écriture capte la laideur et tente sa transmutation. Elle touche au sublime. La plupart du temps, elle s’y achemine ou en vient. À me balader dans Detroit pour mesurer à l’aune de ce corps d’industries effondrées nos possibilités de rebond, je pressens que l’art est la seule issue.
Quelle belle balade en sa compagnie…
Un fameux chanteur qui habite Detoit
(en plus on voit beaucoup d’images de cette ville lors du film 8 Mile, cette chanson est la BO)
Fordetroit
Et oui, cela ne peut pas se faire sans l’aveu : c’est la couverture !Présentation de l’éditeur
"C'est bien les kilomètres bruts, le fait d'être coupé de son histoire, en lieu inconnu, avec des chiens et un homme qui manipule une lampe, un homme coupé de soi, le fait d'explorer cet abri neuf, dormant peu, ne dormant pas puis dormant dix, douze, quatorze heures, physiquement soustrait, c'est bien ce refuge hors de soi que je viens trouver et les voitures qui filent le long de la John C. Lodge Freeway emportent des parties de mon corps. Dans quelques jours, quand elles auront tout emporté, j'obtiendrai ce que nul n'obtient dans un monde familier : une disparition."
Autrefois métropole trépidante, Détroit forme aujourd'hui un décor de carton-pâte. Entièrement dévastée, elle répond désormais aux besoins de l'industrie du cinéma, ou bien de photographes néoromantiques, en arrêt devant ces splendides ruines postindustrielles. Alexandre Friederich a choisi, lui, de pénétrer, par la petite porte, si désertée soit-elle, de s'y installer momentanément, de se laisser absorber par cette ville anthropophage. Détroit lui a inspiré un texte fulgurant, mi-récit d'aventure mi-reportage, forme qui lui permet, insidieusement, d'écrire un véritable roman d'anticipation. Puisque la fin du monde a déjà eu lieu ici, tentons de voir dans cet espace-laboratoire ce qu'il en reste. Quelle forme de vie est encore possible après la faillite d'une cité entière, autrefois théâtre d'’un essor économique sans précédent ? La débrouille à petite échelle, l'autogestion localisée. L'auteur décrit avec humour ces menus bricolages, ces petits potagers, ces traces aussi insignifiantes que significatives d'une vie en devenir. Enfourchant son Roadster (d'occasion), il recherche moins les vestiges du passé que la présence. La fascination pour la ville-¬fantôme cède devant celle de ses habitants en chair et en os, âmes égarées, voyous, buveurs, ouvriers, chômeurs et autres éclopés du Henry Ford Hospital. À la grandiloquence des images de dévastation, il préfère la trivialité d'instants ou de conversations volés, sauvés de l'oubli – une mère ébahie devant son enfant, soi-disant précoce, les recommandations littéraires d'un ancien pousse-caddie ou Lee et sa sombre histoire de lapins. Détroit forme une maquette à grande échelle du monde à venir. Ce livre en est la parabole.
Je l’ai vue et je savais que ce livre était pour moi. En tout cas elle m’intriguait autant que le titre.
En plus, en déployant tout le livre, on a une belle image
Après les premières lignes de la présentation de l’éditeur je savais que je voulais le lire.
Reportage ? Texte d’une visite apocalyptique ? Science-fiction ? Récit d’un rêve ?
Heureusement je connaissais des photos de l'état de Detroit dont l’auteur parle. Sinon j’aurais pu avoir l'impression d’une lecture hors du temps.
Voici par exemple une photo d’Yves Marchand & Romain Meffre et de leur série The ruins of Detroit.
J’ai beaucoup aimé ce livre d’Alexandre Friederich. Il ne s’agit pas de voyeurisme quand il fait témoin de son lecteur en lui montrant tous ces coins délaissés de la ville… mais surtout les gens qui y vivent et qui ne savent pas toujours comment s’en sortir.
La veille, dans l’une des ailes du Department Institute of Arts, je me suis attardé devant Zoodiacal light, 1980, un paysage noir, le ciel, la terre. Quelques points de lumière évoquaient des trajectoires perdues. Le travail fini, j’imaginais avec quelle difficulté la peintre, Silvia Plimack Mangold, s’était dégagée de l’œuvre. Pendant l’exécution, elle avait dû voyager des heures, des jours, des mois dans cette nuit, manipulant brosses et pinceaux, plaçant ici et là des lueurs pour la fixer, en garder la trace lorsqu’elle serait revenue dans le monde commun, celui de la chair, de l’esprit et de la mort. Mais cet état sublime que l’artiste atteint par l’effort parfois vécu sans raison. Alors, pendant un court instant, le monde mécanique et laid, le monde brutal, contraire, le monde de la lutte et de l’agonie, offre un visage réconcilié.
[...] Ecrire n’est pas différent. L’écriture capte la laideur et tente sa transmutation. Elle touche au sublime. La plupart du temps, elle s’y achemine ou en vient. À me balader dans Detroit pour mesurer à l’aune de ce corps d’industries effondrées nos possibilités de rebond, je pressens que l’art est la seule issue.
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Un fameux chanteur qui habite Detoit
(en plus on voit beaucoup d’images de cette ville lors du film 8 Mile, cette chanson est la BO)
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Re: Alexandre Friederich
Très tentant encore!
La video de Eminen montre bien l'atmosphère de Détroit, c'est vrai.
Son morceau avait aussi servi de Bande son pour le film Jocker qui ne se passe pas à Détroit mais tout aussi envoutante!
Aeriale- Messages : 11830
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Alexandre Friederich
Le film 8 Mile est très bon.
Ce livre donne envie. Il date de quand ?
Ce livre donne envie. Il date de quand ?
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7115
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Alexandre Friederich
kenavo a écrit:
[...] À me balader dans Detroit pour mesurer à l’aune de ce corps d’industries effondrées nos possibilités de rebond, je pressens que l’art est la seule issue.
En lisant cette phrase, j'ai tout de suite pensé à Station Eleven d'Emily St John Mandel Où, dans un monde post-apo, ce qu'il reste, ce qui fait changer les choses, c'est une troupe qui sillonne les routes et joue Shakespeare.
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7115
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Alexandre Friederich
Absolument !Queenie a écrit:Le film 8 Mile est très bon.
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Lire nuit gravement à la bêtise !
Nightingale- Messages : 2771
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 55
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Alexandre Friederich
il ne s'agit pas d'un commentaire récent, je l'ai pioché dans d'autres lieux, écrit après ma lecture en 2015, année de publicationQueenie a écrit:Ce livre donne envie. Il date de quand ?
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