Edward Hopper
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Re: Edward Hopper
Alain Cueff, Edward Hopper, entractes
texte d’Alain Cueff concernant cette fameuse image du Bridle Path qui fait partie du livre Painting Central Park
Un autre tableau de 1939, Bridle Path (Chemin équestre), présente un thème et une structure si inhabituels dans l’œuvre de Hopper que les questions sur ses motivations et ses possibles significations affluent. La scène est localisée sur le côté ouest de Central Park, au niveau de la 72e rue, l’immeuble Dakota à l’arrière-plan, les signes d’un jeune printemps portés par les arbres. Trois cavaliers approchent un tunnel : à gauche, une femme blonde, tête nue, a une longueur de retard sur une autre cavalière rousse, presque debout sur les étriers de sa monture qui, à une encolure près, est au même niveau que celle d’un homme. Celui-ci tire sur la bride pour retenir son destrier blanc. Il ne renonce certainement pas à pénétrer dans le tunnel, mais il est vraisemblablement qu’il veut éviter – par courtoisie ? – de précéder la jeune femme blonde. La symbolique équine est trop évidente pour qu’il soit besoin d’insister sur la suggestion d’un désir sexuel impétueux mais différé, suggestion rendue encore plus évidente par l’obscurité de l’entrée du tunnel – analogon de la « petite mort ». Le tunnel (et ses connotations) se retrouve dans Approaching a City
à propos duquel il disait « J’ai toujours été intéressé par l’approche d’une grande ville en train ; je ne parviens pas à en décrire exactement les sensations. […] Il y a une certaine peur et une angoisse, et un puissant intérêt visuel dans les choses que l’on voit en arrivant dans une ville » Il omet de dire : les sensations des choses que l’on ne voit pas (la peur), de celles qui se dérobent à la vue (l’angoisse), ou ne sont pas encore connues (la possession).
Mais il faut se garder des prétentions d’une telle psychologisation, aussi décevante que conjecturale. Et regarder au titre du tableau lui-même pour envisager autrement l’intelligence de Hopper et son humour. Il se trouve que »Bridle » et »bridal » se prononcent exactement de la même façon : le premier terme (aussi bien substantif, verbe ou adjectif) désigne la bride, le second terme, sous cette forme adjectivale, se traduit par « nuptial « . « Bridal Path » peut ainsi se traduire par « chemin nuptial » ou, avec une inflexion plus duchampienne, « passage de la mariée. Et, si Hopper a élaboré son jeu de mots sur l’homophonie des deux termes, le motif sous-jacent obtenu par le redoublement du premier serait la « bride de la mariée » ou, mieux encore, la « bride nuptiale ». Le détail de sa vie conjugale est inutile pour comprendre la généralité à laquelle il vise avec cette scène si étrange, et pour appréhender le processus d’invention des paraboles qu’il arrive à ce peintre méticuleux et parcimonieux de mettre en place.
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Re: Edward Hopper
Peintre de la solitude, Edward Hopper habite le silence et la solitude comme personne
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Re: Edward Hopper
J'adore ce terme, "la mélancolie heureuse"!
Très intéressant cette courte video, je la revois avec plaisir :-)
Et j'ai appris qu' Hopper souffrait de surdité? Cela explique pas mal sa peinture, cet aspect déconnecté du réel, d'apparence froide et détachée, mais si on rentre dans le tableau, quelque chose se passe, de plus intériorisé. Des émotions affleurent, des non dits vers lesquels on a envie de se pencher...
Très intéressant cette courte video, je la revois avec plaisir :-)
Et j'ai appris qu' Hopper souffrait de surdité? Cela explique pas mal sa peinture, cet aspect déconnecté du réel, d'apparence froide et détachée, mais si on rentre dans le tableau, quelque chose se passe, de plus intériorisé. Des émotions affleurent, des non dits vers lesquels on a envie de se pencher...
Aeriale- Messages : 11940
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Edward Hopper
Et vous pensez à toutes ses toiles qui attendent un public qui ne viendra pas, à la Fondation Beyeler ? Quelle tristesse...A moins qu'ils ne prolongent l'expo ?
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Liseron- Messages : 4308
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Re: Edward Hopper
Aeriale a écrit:J'adore ce terme, "la mélancolie heureuse"!
j'adoreAeriale a écrit:Et j'ai appris qu' Hopper souffrait de surdité? Cela explique pas mal sa peinture, cet aspect déconnecté du réel, d'apparence froide et détachée, mais si on rentre dans le tableau, quelque chose se passe, de plus intériorisé. Des émotions affleurent, des non dits vers lesquels on a envie de se pencher...
tu le dis, quelle tristesseLiseron a écrit:Et vous pensez à toutes ses toiles qui attendent un public qui ne viendra pas, à la Fondation Beyeler ? Quelle tristesse...A moins qu'ils ne prolongent l'expo ?
je ne pense pas qu'ils peuvent prolonger, les tableaux viennent de maisons/musées différents, tous ont des contrats assez strictes et souvent les tableaux sont prévus pour une autre expo...
l'agenda de certains tableaux est plus rempli que ceux de managers
et une petite pour le plaisir
Portrait of Orleans, 1950
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Re: Edward Hopper
Aeriale- Messages : 11940
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Edward Hopper
Ah oui, c'est sympa ces images de Hopper revisité !
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domreader- Messages : 3628
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Edward Hopper
En effet, un des tableaux moins connu de sa partAeriale a écrit:Un petit Hopper que personnellement je ne connaissais pas.
Je l’ai découvert en 2015 quand il a été annoncé pour la vente aux enchères chez Christie’s :
Edward Hopper's 'Two Puritans' to lead Christie's New York Spring American Art Sale
- Spoiler:
- NEW YORK, NY.- On May 21, as the star lot of its sale of American Art, Christie’s will offer Two Puritans by Edward Hopper (1882-1967). Painted in 1945 at the height of Hopper’s career, Two Puritans, one of only three canvases by the artist of that year and the only one in private hands, is estimated to bring in excess of $20 million when it appears at auction for the first time this spring. The painting has been included in nearly every major exhibition and publication on the artist and, most recently was on view in Paris at the Grand Palais, where the Hopper exhibition broke attendance records, proving that the artist has arrived on an international stage.
Elizabeth Beaman, Head of American Art, states; “Edward Hopper's masterwork Two Puritans can be considered at once an intimate and revealing portrait of the artist and his wife, as well as a testament to his dogged dedication to realism in the face of a changing visual world that increasingly championed abstraction. We are privileged to offer this seminal work, which has never appeared at auction before.”
Hopper's oeuvre is defined by what is a first glance a seemingly mundane, American subject yet in each canvas, and perhaps most poignantly in Two Puritans, a complex psychological subtext lies just beneath the surface, betraying the simplicity of the scene. The frisson created in this disconnect between subject and meaning defines his best work and imbues his compositions with an almost haunting permanence, leaving an indelible mark on the mind's eye. This ability to distill time, to freeze a single moment in perpetuity, cemented his legacy and inspired future generations of artists.
Edward Hopper’s choice and earnest representation of commonplace subject matter in works such as Two Puritans set the artist apart from his contemporaries and allowed him to create a new and uniquely American iconography. In Two Puritans and throughout his career, Hopper painted aspects of America that few other artists addressed. He portrayed unromantic visions of life in a broad and increasingly modern style. While Hopper's paintings have formal qualities in common with other Modernists, his art remained steadfastly realist.
EDWARD HOPPER | A MARKET LEADER
In recent seasons, prices for Hopper’s paintings have soared at auction, driven by renewed demand for masterpiece-quality works. In October 2013, East Wind Over Weehawken sold for $40,485,000 setting a new world auction record for the artist and in November of 2012, October on Cape Cod sold via Christie’s LIVE for $9.6 million, setting the world record for an item sold online at any international auction house.
source
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