Nicolas Mathieu

Queenie a écrit:C'est tout de même sa "patte" d'être bien ancré dans le réel...

Ce n'est pas le fait d'être "ancré dans le réel" qui me gêne (la plupart des romans que je lis le sont), c'est le réel trop contemporain qui me rappelle tout ce que je ne supporte plus au quotidien. Donc les romans où sont présents internet, les réseaux sociaux, les téléphones portables ou toutes les absurdités de ce genre, me font fuir...
Mais par exemple j'aime beaucoup les romans qui se situent dans les années 80.

Ok Boomer


À sa décharge, quand je disais qu'il était ancré dans le réel ce livre de Mathieu, tout comme son précédent, c'est qu'il traite de sujet vraiment d'actualité, socialement.

Pour ce qui est des technologies, évidemment, dans la logique, qu'une de ses personnages fait une rencontre par Tinder (ou autre) et quand elle croise son vieux crush de lycée, elle le retrouve grâce à Facebook. Évidemment que des échanges se font par sms.

Après, ce n'est pas un livre qui traite de cela, ni qui ne cite que cela.
Je pense que ce ne serait pas ça qui pourrait gêner ta lecture. Ce n'est pas là l'important.
C'est un livre qui traite de l'humain au monde. La difficulté d'être soi, d'être avec les autres, de trouver son chemin, etc...

Le Il Bon, eh bien après l’avoir vu hier à la télé, je suis quand même curieuse de le relire. 

J’aime vraiment sa façon de s’exprimer, son approche (réalisme lyrique comme dit Queenie) son empathie, et la richesse de ce qu’il déploie au travers de ses mots. 

Je vais me le procurer...

C'est bon @aeriale, avoue.
Tu l'as trouvé Chou.
Laisse exprimer ton âme de cheerleader !

Queenie a écrit:C'est bon @aeriale, avoue.
Tu l'as trouvé Chou.
Laisse exprimer ton âme de cheerleader !

En grande forme Queenie 

Hihi! Oui très chou même! Et j’adore son petit rire en douce, il est vraiment cool. Le gendre idéal, quoi :p

-Connemara-





Ce pourrait être la suite des "Enfants après eux". Ici, Nicolas Mathieu situe encore son récit dans une petite bourgade du Nord Est de la France. Deux quadras originaires de cette ville se retrouvent par hasard. Mais alors qu'Hélène consultante à Paris, mariée et vivant dans le confort, a choisi ce retour aux sources suite à un burn-out, Christophe lui, ancienne gloire locale de Hockey, vit tranquille dans son patelin d'origine, entouré de ses potes, de son fils qu'il voit par intermittence, et de son père vieillissant. Tous deux ont eu un parcours opposé mais les années qui surgissent, la conscience qu'ils sont à un tournant et que le temps les rattrape leur font voir les choses autrement. Leur romance plus de 20 ans après pourra t'elle donner un nouveau sens à leur parcours, et peuvent ils encore y croire?

Nicolas Mathieu nous emporte encore cette fois dans un récit assez époustouflant qui m'a tenue, malgré quelques longueurs (surtout lors des passages dans l'open space) non pas en haleine, car il ne se passe rien d'exceptionnel, mais le coeur tout marshmallow, avec des petites vibrations et la sensation de connaître ses personnages, de les avoir en face, presque comme s'il s'adressait à nous lecteurs, directement.  

A l'heure des bilans, l'auteur se questionne. (et nous avec) Sur la réussite, sur ce qu'elle vaut la peine d'y sacrifier, sur l'ambition, les manques et les frustrations qu'elle impose. Dans cette partie de carte où tout le monde veut jouer gagnant, quelles sont celles les plus valables, les plus riches? Hélène a voulu s'extraire de sa province et s'est construit un avenir brillant dans une sart up, mais à quel prix? Christophe s'est contenté de peu, ses rêves n'ont pas bougé, il court toujours derrière mais l'insouciance a un coût. Son couple n'a pas tenu et ses copains finissent aussi par se caser. Chacun tente à leur manière de faire reculer le temps, de le saisir pour le rejouer à leur façon. Mais est-ce encore possible?

On parle de désirs inassouvis, de jeunesse enfuie, de pression dans les entreprises ( quelques scènes redondantes mais bien ciblées ) cela pourrait sembler triste ou amer, cela ne l'est pourtant jamais. Nicolas Mathieu insuffle beaucoup de chaleur à son histoire, une vibration peu commune et surtout ne se pose pas en censeur. Tout est précis, profondément juste et sensible, il nous tient très près et le final, si nostalgique qu'il soit, m'a laissée toute songeuse (agréablement, je précise!) J'aime vraiment sa prose, y'a pas à dire :-)