Marie-Hélène Lafon

Décidément, tu me donnes vraiment envie de la découvrir, merci !

Tu devrais aimer, c'est quasi sûr, Liseron!

Quant à moi, l'histoire de Mo me dit bien aussi. d'autant qu'elle sort un peu du monde rural dont j'ai lu pas mal de ses livres.

Je note, d'autant qu'en général, ses romans sont courts. Elle va toujours à l'essentiel en peu de mots

Oui, jamais du remplissage. Là, juste 140 toutes petites pages.

Oh c'est parfait!

Je vais le lire :-)

L’histoire du fils

Présentation de l’éditeur
Le fils, c'est André. La mère, c'est Gabrielle. Le père est inconnu. André est élevé par Hélène, la sœur de Gabrielle, et son mari. Il grandit au milieu de ses cousines. Chaque été, il retrouve Gabrielle qui vient passer ses vacances en famille. Entre Figeac, dans le Lot, Chanterelle ou Aurillac, dans le Cantal, et Paris, Histoire du fils sonde le cœur d'une famille, ses bonheurs ordinaires et ses vertiges les plus profonds, ceux qui creusent des galeries dans les vies, sous les silences.

Tiens, je suis étonnée de ne pas encore voir un commentaire de @Arabella pour ce nouveau roman d’un de ses auteurs fétiches

Parmi les nouveautés, j’avais remarqué ce livre à cause de la belle image en couverture… et puis il y a une courte interview dans PAGE des libraires et c’était décidé que je voulais retrouver la plume de Marie-Hélène Lafon.

Quelle bonne idée ! C’est un émerveillement.

Je cite de cette interview :

Printemps 1908, printemps 2008. Douze tableaux, autant d’arrêts sur image pour un siècle. J’ai tenté de donner au réel profus, à son flux incessant et à son chaos, une forme, une architecture à la fois fluide et dense, souple et intense, incarnée par une poignée d’hommes et de femmes. Toute une nébuleuse, essentiellement familiale, qui a le don de la joie et de la douceur en dépit des vertiges et des abîmes. Voilà donc le chantier d’état des lieux.

Et quel magnifique « chantier ».

Tout plein de personnes haut en couleur, on passe d’une décennie à l’autre, on accompagne différents protagonistes qui racontent leur bout d’histoire.

Extra.

Et pour conclure, une dernière phrase de la part de Joachim Floren, PAGE des Libraires :

La galerie de personnage dans ce roman est sublime, et mêle l’intime avec l’Histoire. Un récit tout en délicatesse, en émotion, porté par une écriture propre à cette grande auteure !

Merci pour ton commentaire, @Kenavo.
Il est là, il m'attend, ce livre, mais l'attente est aussi une manière de prolonger le plaisir... Je ne vais pas tarder maintenant...

Il m'attend aussi, une amie me l'a prêté en me disant qu'il était magnifique !

Arabella a écrit:l'attente est aussi une manière de prolonger le plaisir...

ô que oui...

Liseron a écrit:Il m'attend aussi, une amie me l'a prêté en me disant qu'il était magnifique !

je plussoie avec ton amie

Ah très bien, Kena! 

Je ne sais plus où, mais j'ai lu quelqu'un de mes amis dire qu'il était décevant. (Magali je crois?)

Du coup ça m'a mis le doute!

il se peut qu'il est en comparaison avec d'autres de ses romans de moindre qualité (faut attendre l'avis d'Arabella qui connaît bien son oeuvre, je n'en ai lu que 2-3 de ses livres), mais moi j'étais sous le charme...

elle en parle si bien...

Histoire du fils

D’abord déconcertée par l’écriture de Marie-Hélène Lafon, très narrative, précise et sans dialogues et par la construction de ce roman, en douze tableaux non chronologiques, j’ai très vite été emportée dans cette magnifique histoire, aux côtés d’André et de sa famille. 
Car c’est à une grande saga familiale sur trois générations que nous convie l’auteure mais dans un roman très court, qui va droit à l’essentiel. Au fil des douze tableaux, entre le Lot, le Cantal et Paris, les morceaux du puzzle s’emboîtent parfaitement pour retracer l’histoire de cette famille, dont deux figures centrales sont quasi absentes voire inconnues. Comment parvenir à se construire dans ces conditions ?
Un très beau roman sur les non-dits familiaux, la filiation et la transmission. Une belle découverte !

oh, trop contente de te lire... tu me donnes envie de relire, ce que je vais certainement faire un de ces jours, surtout le premier chapitre est tellement envoutant

Histoire du fils

Histoire du fils, ou plutôt des fils, des hommes d'une même lignée, qui se déroule sur presque un siècle, le XXe. Des vies qui se croisent souvent plus qu'elles ne mêlent, la figure paternelle étant visiblement plus difficile à saisir pour ces hommes que les figures maternelles et féminines en général. La relation principale étant quand à elle basée sur l'absence du père qu'on appelle maintenant biologique, dont on ne saura pas au final s'il a même su l'existence de ce fils, à qui il aura manqué, pour qui il a été une béance jamais réellement comblée, malgré tout l'amour dont il a été objet par ailleurs. Il y a aussi le monde, qui change, qui ne reste pas en place, et toutes ces générations d'hommes n'ont pas vécu les mêmes expériences, entre le village du Cantal, la vie parisienne et enfin l'échappé dans le monde mondialisé pour les dernières générations. Mais le fait de bouger ne supprime pas le besoin de racines, la nécessité de s'insérer dans une lignée, de connaître d'où l'on vient, de qui on est issu.

Marie-Hélène Lafon nous laisse entrevoir la vie de plusieurs générations d'hommes issus de la même souche, par petits bouts, petits morceaux à des moments clés. Elle ne suit pas l'ordre chronologique, nous sautons parfois des dizaines d'années avant de revenir en arrière, nous passons d'un personnage à un autre, et c'est seulement dans le dernier chapitre que nous saurons avec précision ce qui est arrivé aux personnages de la première scène. Ce sont des vies simples, sans rien d'exceptionnel, un peu archétypiques, qui symbolisent chacun une époque, une mentalité. Au-delà de l'histoire de cette famille, c'est aussi un peu une histoire des mentalités, du temps qui change, qui provoque d'autres façons de vivre, d'envisager l'existence.

C'est un peu différent des autres livres de Marie-Hélène Lafon, centrés sur un personnage, sur un lieu, de façon plus sobre. Sa manière d'écrire est toujours la même ; sa manière de caractériser les personnages, de les faire exister à partir de petits détails, d'enfermer une grande intensité dans des moments du quotidien, qui peuvent résumer des vies, aller à l'essence des êtres est toujours aussi magique. Mais elle tente d'embraser aussi le panorama des générations, du monde qui bouge autour des individus. Dans un livre de 170 pages, c'est à mon sens peut-être un peu trop, et il faut un peu s'accrocher par moments pour se souvenir de qui est qui. Chaque instantané en lui-même est extraordinaire, mais j'ai eu un peu le tournis par moments, en sautant d'une époque à une autre, d'un lieu à un autre, d'un personnage à un autre.

Cela dit c'est troublant, enthousiasmant par moments, terriblement juste, mais peut-être un peu trop dense, trop résumé, j'aurais aimé suivre un peu plus tel ou tel, en savoir un peu plus, pouvoir m'attacher d'avantage.
Mais incontestablement un excellent livre, qui laisse peut-être entrevoir une nouvelle manière dans les trames romanesques de Marie-Hélène Lafon.

je peux te comprendre... moi, qui la lit peu, je n'ai pas vu de changements dans sa façon de raconter et ainsi je me suis laissée emporter
et en ce qui me concerne, elle peu continuer dans ce genre, j'ai été vraiment subjuguée