Marie-Hélène Lafon
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Re: Marie-Hélène Lafon
kenavo a écrit:je suis certaine que tu vas aimer
Moi aussi.

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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4646
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Re: Marie-Hélène Lafon
Les sources
A peine 118 pages, divisés en trois parties d’inégale longueurs avec à chaque fois un personnage qui parle, à trois moments différents. Une femme, puis 7 ans après son mari, et enfin 54 ans après, maintenant, leur fille clôt l’histoire.
Le Cantal, le monde paysan en train de disparaître, décrit d’une manière quasi ethnographique, sont là, comme dans presque tous les livres de l’auteure. Mais dans ce dernier opus, elle évoque une autre thématique. Nous comprenons très vite que la femme qui parle au début du roman est battue, maltraité, humiliée. Elle commence à avoir peur que son mari ne s’en prenne maintenant aussi aux enfants, il y a ce constat terrible à un moment : « Elle ne pouvait rien pour les enfants ». Tout cela avec le regard acéré, le verbe précis, sans un gramme de trop, de Marie-Hélène Lafon. Pas de détails sensationnels, pas de voyeurisme, de la pudeur, du respect pour la victime. Mais les mécanismes sont mis à nu, la culpabilité,le désir de cacher, de ne pas perdre la face, alors que probablement beaucoup de gens savent, en faisant semblant de ne pas être au courant. Le contexte social aussi, le regard porté par la communauté, la peur de sortir du rang, d’être mise au ban, de ne plus avoir une place honorable.
Nous avons ensuite, d’une manière plus rapide, la version, le point de vue du mari. Sa vision de la vie, où il y a ceux qui ont la force, et les faibles, qu’il méprise. Un mariage mal assorti dans lequel personne ne trouve son compte, conclu un peu par hasard, mais en principe pour la vie. Essayer de passer à autre chose, est une sorte d’impensé.
Enfin, plus de cinquante ans après, la fille aînée vient définitivement tourner la page, où plus exactement entériner que tout est fini, aussi bien l’histoire familiale, qu’une page d’histoire, une façon de vivre.
C’est un livre assez dur, décrivant une réalité violente, de différentes manières. D’une manière magistrale, même si j’ai trouvé que cela allait peut-être un peu trop vite, surtout dans la dernière partie. Il y a beaucoup de choses que l’on ne sait pas sur les personnages, et j’aurais voulu avoir des éléments supplémentaires. Marie-Hélène Lafon nous laisse imaginer, on peut s’inspirer des autres livres qu’elle a écrit, mais j’ai ressenti une petite frustration. Peut-être que j’aurais voulu rester un peu plus dans son univers, portée par cette écriture que je trouve splendide dans son économie,et dans son pouvoir d’évocation. Il ne me reste plus qu’à patienter jusqu’au prochain livre….
A peine 118 pages, divisés en trois parties d’inégale longueurs avec à chaque fois un personnage qui parle, à trois moments différents. Une femme, puis 7 ans après son mari, et enfin 54 ans après, maintenant, leur fille clôt l’histoire.
Le Cantal, le monde paysan en train de disparaître, décrit d’une manière quasi ethnographique, sont là, comme dans presque tous les livres de l’auteure. Mais dans ce dernier opus, elle évoque une autre thématique. Nous comprenons très vite que la femme qui parle au début du roman est battue, maltraité, humiliée. Elle commence à avoir peur que son mari ne s’en prenne maintenant aussi aux enfants, il y a ce constat terrible à un moment : « Elle ne pouvait rien pour les enfants ». Tout cela avec le regard acéré, le verbe précis, sans un gramme de trop, de Marie-Hélène Lafon. Pas de détails sensationnels, pas de voyeurisme, de la pudeur, du respect pour la victime. Mais les mécanismes sont mis à nu, la culpabilité,le désir de cacher, de ne pas perdre la face, alors que probablement beaucoup de gens savent, en faisant semblant de ne pas être au courant. Le contexte social aussi, le regard porté par la communauté, la peur de sortir du rang, d’être mise au ban, de ne plus avoir une place honorable.
Nous avons ensuite, d’une manière plus rapide, la version, le point de vue du mari. Sa vision de la vie, où il y a ceux qui ont la force, et les faibles, qu’il méprise. Un mariage mal assorti dans lequel personne ne trouve son compte, conclu un peu par hasard, mais en principe pour la vie. Essayer de passer à autre chose, est une sorte d’impensé.
Enfin, plus de cinquante ans après, la fille aînée vient définitivement tourner la page, où plus exactement entériner que tout est fini, aussi bien l’histoire familiale, qu’une page d’histoire, une façon de vivre.
C’est un livre assez dur, décrivant une réalité violente, de différentes manières. D’une manière magistrale, même si j’ai trouvé que cela allait peut-être un peu trop vite, surtout dans la dernière partie. Il y a beaucoup de choses que l’on ne sait pas sur les personnages, et j’aurais voulu avoir des éléments supplémentaires. Marie-Hélène Lafon nous laisse imaginer, on peut s’inspirer des autres livres qu’elle a écrit, mais j’ai ressenti une petite frustration. Peut-être que j’aurais voulu rester un peu plus dans son univers, portée par cette écriture que je trouve splendide dans son économie,et dans son pouvoir d’évocation. Il ne me reste plus qu’à patienter jusqu’au prochain livre….
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