Marie-Hélène Lafon
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Re: Marie-Hélène Lafon
Oui, j'ai L'annonce est l'un de mes préférés. Il y aussi Le soir du chien, Joseph, Mo, Les pays etc. Une vraie oeuvre.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4827
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Marie-Hélène Lafon
Je l’ai découverte avec L’annonce qui reste mon préféré d’elle, et re-découverte avec Nos vies
Mais comme @Arabella, je trouve qu’ici elle brasse trop de choses en trop peu de pages, et je n’y ai pas trouvé mon compte..
Mais comme @Arabella, je trouve qu’ici elle brasse trop de choses en trop peu de pages, et je n’y ai pas trouvé mon compte..
Aeriale- Messages : 11969
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Marie-Hélène Lafon
Je note L’Annonce pour découvrir un peu plus son œuvre alors.
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4314
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Marie-Hélène Lafon
Liseron a écrit:Je note L’Annonce pour découvrir un peu plus son œuvre alors.
Te te conseille Le soir du chien, qui est vraiment excellent et très accessible, je dirais qu'il est idéal pour commencer. Mais L'annonce est très bon aussi.
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Arabella- Messages : 4827
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Marie-Hélène Lafon
Merci @arabella, c’est noté !
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Liseron- Messages : 4314
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Marie-Hélène Lafon
Les derniers indiens
Et encore un coup de cœur pour Marie-Hélène Lafon. Curieusement Arabella n'a pas encore commenté celui-ci...
Pour moi, il est dans la parfaite lignée de Joseph, pour ce qui est du principe narratif, comme une longue digression, ces phrases dont on sent que chaque mot est choisi, pesé, qui s'enchainent d'un sujet à l'autre.
Ici on accompagne ce frère et cette sœur qui sont restés seuls à la ferme après la mort des parents. Même si elle n'est pas la narratrice, j'ai senti qu'on embrassait surtout le point de vue de Marie, la sœur.
C'est la fin d'un monde, c'est un regard porté sur tous ces changements où l'on sent que l'on n'a plus sa place, qu'il va falloir partir et qu'il ne restera rien.
Au fil des digressions, entre des regards un peu perdus face au présent et au futur, des retours en arrière (où l'on retrouve Marie enfant et ses frères) apportent des éclairages, en particulier sur deux drames fondateurs.
Difficile d'en dire plus. Si on aime le style Lafon, on fonce. Tout est d'une justesse incroyable.
Superbe !
Les Santoire, le frère et la soeur, sont la quatrième génération. Ils ne se sont pas mariés, n'ont pas eu d'enfants. En face de chez eux, de l'autre côté de la route, prolifère la tribu des voisins qui ont le goût de devenir. Sentinelles muettes, les Santoire happent les moindres faits et gestes. Et contemplent la vie des autres. Celle des vrais vivants. D'une plume toute en économie et en tensions, Marie-Hélène Lafon dépeint avec finesse la fin d'un monde, d'une civilisation.
Et encore un coup de cœur pour Marie-Hélène Lafon. Curieusement Arabella n'a pas encore commenté celui-ci...
Pour moi, il est dans la parfaite lignée de Joseph, pour ce qui est du principe narratif, comme une longue digression, ces phrases dont on sent que chaque mot est choisi, pesé, qui s'enchainent d'un sujet à l'autre.
Ici on accompagne ce frère et cette sœur qui sont restés seuls à la ferme après la mort des parents. Même si elle n'est pas la narratrice, j'ai senti qu'on embrassait surtout le point de vue de Marie, la sœur.
C'est la fin d'un monde, c'est un regard porté sur tous ces changements où l'on sent que l'on n'a plus sa place, qu'il va falloir partir et qu'il ne restera rien.
Au fil des digressions, entre des regards un peu perdus face au présent et au futur, des retours en arrière (où l'on retrouve Marie enfant et ses frères) apportent des éclairages, en particulier sur deux drames fondateurs.
Difficile d'en dire plus. Si on aime le style Lafon, on fonce. Tout est d'une justesse incroyable.
Superbe !
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Nightingale- Messages : 2832
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 56
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Marie-Hélène Lafon
Je n'en ai lu qu'un seul que j'avais beauvoup aimé et tous vos commentaires me donnent envie d'en lire d'autres.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3637
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Marie-Hélène Lafon
Nightingale a écrit:
Et encore un coup de cœur pour Marie-Hélène Lafon. Curieusement Arabella n'a pas encore commenté celui-ci...
Pas encore lu. Mais j'aime l'idée d'avoir en attente des livres d'un auteur que j'adore, qui m'attendent, et dans lesquels je pourrais plonger à tout moment. Rien de plus déprimant que de se dire que l'on a tout lu d'un auteur que l'on aime très fort... Enfin, pour moi.
S'il est dans la lignée de Joseph... cela risque d'être le prochain alors.
Tu me donnes trop envie...
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Arabella- Messages : 4827
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Marie-Hélène Lafon
Arabella a écrit:
S'il est dans la lignée de Joseph... cela risque d'être le prochain alors.
Tu me donnes trop envie...
Il n'est pas exclu que tu le trouves même "meilleur" que Joseph.
Non non, je ne cherche pas du tout à te tenter...
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Nightingale- Messages : 2832
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 56
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Re: Marie-Hélène Lafon
Les derniers Indiens
Un roman court, ramassé, comme sait si bien les faire Marie-Hélène Lafon, et qui une fois encore explore un monde rural en train de disparaître dans son Auvergne natale. Ou plus exactement un monde rural en pleine mutation, une ancienne manière de vivre, de penser, une certaine identité, en train de s’éteindre, de mourir presque de mort naturelle, alors que quelque chose d’autre, une autre vitalité, la remplace.
L’ancien monde, ce sont les Santoire, une famille paysanne de quatre générations. La figure dominante est celle de la mère, morte maintenant mais tellement présente pourtant. Comme si elle décidait toujours de la vie de ses deux enfants survivants, Marie et Jean. Ils ne sont pas mariés, n’ont jamais quitté la ferme familiale, et maintenant, à la retraite, ils leur reste le souvenir, et une tradition à perpétuer, vidée en grande partie de sa substance, qui est plus une répétition, une habitude, une incapacité à faire autrement, qu’une glorieuse affirmation et un véritable choix. A côté, il y a les voisins jadis méprisés, les Lavigne, qui font à leur manière, peu soigneuse, ne respectant aucune tradition ; les Lavigne adeptes du confort moderne, capables de prendre des initiatives, portés par une vitalité qui semble ne jamais vouloir s’arrêter, et qui leur fait développer leurs activités, donner naissance à des nombreux enfants. Qui vont sans doute absorber après la mort du frère et de la sœur l’ancestrale ferme des Santoire, dont ils louent déjà les terres.
A son habitude, Marie-Hélène Lafon nous donne à voir, à sentir, ces vies, ces petites vies de paysans. Elle crée des personnages, qui même si soumis à un même moule, nés dans la même culture, ont chacun leur individualité, leur spécificité, qui leur donnent au final leur destin. Les vies racornies du frère et de la sœur, qui ne se sont jamais affirmé, questionné, désiré, autre chose qui ce leur a été imposé, se découvrent progressivement dans un tragique dont la banalité apparente et quotidienne cache la souffrance et la violence. Jusqu’à la révélation finale, qui remet les choses dans une autre perspective.
Encore une très grande réussite de Marie-Hélène Lafon.
Un roman court, ramassé, comme sait si bien les faire Marie-Hélène Lafon, et qui une fois encore explore un monde rural en train de disparaître dans son Auvergne natale. Ou plus exactement un monde rural en pleine mutation, une ancienne manière de vivre, de penser, une certaine identité, en train de s’éteindre, de mourir presque de mort naturelle, alors que quelque chose d’autre, une autre vitalité, la remplace.
L’ancien monde, ce sont les Santoire, une famille paysanne de quatre générations. La figure dominante est celle de la mère, morte maintenant mais tellement présente pourtant. Comme si elle décidait toujours de la vie de ses deux enfants survivants, Marie et Jean. Ils ne sont pas mariés, n’ont jamais quitté la ferme familiale, et maintenant, à la retraite, ils leur reste le souvenir, et une tradition à perpétuer, vidée en grande partie de sa substance, qui est plus une répétition, une habitude, une incapacité à faire autrement, qu’une glorieuse affirmation et un véritable choix. A côté, il y a les voisins jadis méprisés, les Lavigne, qui font à leur manière, peu soigneuse, ne respectant aucune tradition ; les Lavigne adeptes du confort moderne, capables de prendre des initiatives, portés par une vitalité qui semble ne jamais vouloir s’arrêter, et qui leur fait développer leurs activités, donner naissance à des nombreux enfants. Qui vont sans doute absorber après la mort du frère et de la sœur l’ancestrale ferme des Santoire, dont ils louent déjà les terres.
A son habitude, Marie-Hélène Lafon nous donne à voir, à sentir, ces vies, ces petites vies de paysans. Elle crée des personnages, qui même si soumis à un même moule, nés dans la même culture, ont chacun leur individualité, leur spécificité, qui leur donnent au final leur destin. Les vies racornies du frère et de la sœur, qui ne se sont jamais affirmé, questionné, désiré, autre chose qui ce leur a été imposé, se découvrent progressivement dans un tragique dont la banalité apparente et quotidienne cache la souffrance et la violence. Jusqu’à la révélation finale, qui remet les choses dans une autre perspective.
Encore une très grande réussite de Marie-Hélène Lafon.
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Arabella- Messages : 4827
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Marie-Hélène Lafon
Arabella a écrit:
Encore une très grande réussite de Marie-Hélène Lafon.
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Nightingale- Messages : 2832
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 56
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Marie-Hélène Lafon
Mo
Comme le dit @Arabella, Marie-Hélène Lafon nous emmène cette fois loin de l’univers paysan des campagnes, pour nous attacher à un personnage plus "urbain".
Celui-ci n'exprime pas grand chose, en tout cas pas de façon conventionnelle, coincé entre son petit boulot et une mère auprès de laquelle il se doit de rester.
Tout cela est parfaitement décrit, toutes ces petites choses du quotidien, tous ces non-dits, cette tension qui monte petit à petit.
Toutefois, je dois dire que j'ai été moins touché par l'histoire, en comparaison des autres romans de Marie-Hélène Lafon, et particulièrement par la fin, qui m'a semblé un peu prévisible dans son aspect "fait-divers".
Reste que l'on retrouve la beauté de l'écriture, et toujours cette façon de nous faire ressentir comment ses personnages peuvent être enfermés dans le rôle et la position qui leur est assignée.
Comme le dit @Arabella, Marie-Hélène Lafon nous emmène cette fois loin de l’univers paysan des campagnes, pour nous attacher à un personnage plus "urbain".
Celui-ci n'exprime pas grand chose, en tout cas pas de façon conventionnelle, coincé entre son petit boulot et une mère auprès de laquelle il se doit de rester.
Tout cela est parfaitement décrit, toutes ces petites choses du quotidien, tous ces non-dits, cette tension qui monte petit à petit.
Toutefois, je dois dire que j'ai été moins touché par l'histoire, en comparaison des autres romans de Marie-Hélène Lafon, et particulièrement par la fin, qui m'a semblé un peu prévisible dans son aspect "fait-divers".
Reste que l'on retrouve la beauté de l'écriture, et toujours cette façon de nous faire ressentir comment ses personnages peuvent être enfermés dans le rôle et la position qui leur est assignée.
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Nightingale- Messages : 2832
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Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Marie-Hélène Lafon
Les sources
Pour les amateurs de Marie-Hélène Lafon, c’est toujours une bonne nouvelle de voir du nouveau.Présentation de l’éditeur
La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu'elle a de la chance avec la lumière d'octobre, la cour de la maison, l'érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et bleu.
Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de tous.
En même temps c’est frustrant de noter le nombre de pages : 128. En voici un plaisir qui ne va pas durer longtemps.
Mais un texte de cette auteure se déguste toujours, n’importe le nombre de pages. Profitons.
Bien que le sort de la mère de Isabelle, Claire et Gilles n’est pas du tout joyeux. C’est elle qui raconte les deux tiers du livre. Le père va prendre parole pendant quelques pages pour enfin se terminer des années plus tard avec un court moment aux côtés de Claire.
Si on connaît Marie-Hélène Lafon on sait que ce sera âpre, il n’y a pas de fioritures chez elle. D’autant mieux. Surtout en vue de ce qu’elle raconte dans ce court roman.
À chaque fois que je la lise, je suis happée par son écriture. Elle arrive à m’emporter dans des mondes tellement loin de ma vie, je pense que je n’y suivrais aucun autre auteur. Mais elle est une sorcière, elle détient la baguette magique pour m’enchanter… une fois de plus conquise !
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Marie-Hélène Lafon
Cela donne envie. Il faut que je l'achète.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4827
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Marie-Hélène Lafon
je suis certaine que tu vas aimer
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Best when you improvise
George Gershwin
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